Les leaders religieux et les notabilités du Mali ont assuré les autorités de transition du pays de leur soutien pour la mise en oeuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) lors de leur présentation de voeux du Nouvel An au colonel Assimi Goïta, a indiqué la présidence malienne, jeudi dans un communiqué.
Se prononçant sur les ANR, les dignitaires ont déclaré avoir pris acte de leurs conclusions et invitent donc le président de transition à une mise en oeuvre diligente de ces recommandations qui reflètent la volonté du peuple malien, selon le communiqué.
Selon la présidence, les représentants des confessions religieuses du Mali (communautés musulmane, chrétienne catholique et protestante), des familles fondatrices de Bamako et des forces vives de la nation ont profité de l’occasion pour “mettre sur la table les maux qui minent la société malienne” et remercier le chef de l’Etat malien pour son “leadership”.
Le Cardinal Mgr Jean Zerbo, l’Archevêque de Bamako, a estimé qu’actuellement “l’essentiel est la volonté de rassembler”. Chaque Malien doit être “l’artisan du Mali Kura (Mali nouveau”, a-t-il souligné.
“Les informations que nous recevons aujourd’hui nous donnent de l’espoir”, a affirmé de son côté le chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Haut conseil islamique du Mali (HCI), qui a profité de l’occasion pour inviter le chef de l’Etat à “rester dans sa dynamique d’ouverture et de dialogue”.
“Notre combat, c’est pour l’intérêt des Maliens. Ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout”, a promis le président de transition malien, Assimi Goïta. Et pour lui, ce combat passe non seulement par la “sécurisation du territoire national”, mais aussi et surtout par “la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite”. Tant que ces combats ne seront pas gagnés, il sera difficile d’arriver à la stabilité tant souhaitée dans le pays, a-t-il indiqué, tout en appelant les Maliens à “resserrer les rangs”.
A noter que l’une des recommandations des ANR est la prolongation de cinq ans de la transition au lieu des 18 mois fixés à partir du 15 septembre 2020 par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le médiateur, Goodluck Jonathan, a rencontré le président Goïta mercredi à ce sujet. Les dirigeants de l’organisation sous-régionale doivent se prononcer sur le projet de chronogramme soumis la semaine dernière par les autorités maliennes lors d’un sommet extraordinaire prévu le dimanche 9 janvier à Accra, au Ghana.
Pour l’instant, la prolongation a été rejetée par plusieurs partis et associations politiques du pays qui se sont réunis mercredi à Bamako au siège du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) pour la dénoncer.
Le chronogramme soumis par le gouvernement à la CEDEAO “n’est pas un calendrier arrêté, il est discutable”, a expliqué mercredi à la presse le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, en marge de la visite du médiateur de l’organisation sous-régionale.