A la fin du 14è sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à La Mecque (la terre sainte de l’islam), le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu samedi dernier à Médine pour prier dans la mosquée sainte de la localité et se recueillir sur la tombe du Prophète Muhammad (PSL) et celles de ses fidèles compagnons Abou Bakr et Oumar.
Il était accompagné de son épouse, Mme Keïta Aminata Maïga, du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, et de la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Walet Intallou. A son arrivée à l’aéroport de Médine, l’hôte du jour a été accueilli par le prince Fayçal Bin Salman, gouverneur de la localité et frère du Serviteur des deux Saintes mosquées de l’Arabie Saoudite, un pays qui séduit par sa puissance économique, ses gratte-ciels mais aussi le génie créateur de son peuple. Le royaume a su transformer son désert en un pays merveilleux dont le niveau de développement est très élevé.
Le chef de l’Etat a aussi saisi l’opportunité pour faire des bénédictions pour son pays et son peuple. Il a également rendu hommage au Serviteur des deux Saintes mosquées, le roi Salman Bin Abdulaziz Al Saoud pour l’hospitalité qu’il a offerte à lui et à sa délégation.
Selon Ibrahim Boubacar Keïta, le sommet de l’OCI s’est prononcé sur certains dossiers brûlants de l’heure et rappelé la nécessité du raffermissement de la solidarité inter et intra Etats musulmans. «Tous ces pays qui forment la Oumma islamique ont eu l’occasion autour du souverain saoudien auquel nous savons gré de notre invitation, de réaffirmer notre vive solidarité entre nos différents pays mais aussi à l’endroit de la Palestine», a-t-il indiqué.
Il faut souligner que l’OCI a toujours soutenu la cause de la Palestine. Et les dirigeants des pays arabes et africains ont globalement porté le combat diplomatique de ce proto-Etat. Pour le chef de l’Etat, le sommet était aussi l’opportunité de marquer un devoir de solidarité à l’endroit de la Palestine qui se trouve dans la peine, et de souhaiter qu’Al Qods surtout Jérusalem-Est soit la capitale d’un Etat indépendant de la Palestine.
Selon Ibrahim Boubacar Keïta, la position de notre pays à l’instar de la communauté internationale est très claire : le Mali est partisan d’une solution de deux pays coexistant pacifiquement dans cette région du monde qu’Allah a bénie.
Le chef de l’Etat a donc fait savoir que la situation de la Palestine interpelle. Il a témoigné de sa satisfaction sur certains propos rassurants par rapport à cette situation. «Quand l’émir du Koweït exprime son indignation et sa gêne devant la lourde responsabilité qui est celle des Etats de la Oumma islamique qui en ont les moyens, devant un monde islamique où il y a 65% des pays les plus pauvres du monde et 45% du total des réfugiés dans le monde ; ce ne sont pas des tableaux reluisants et c’est une gêne et une honte pour la Oumma islamique. Il appartient donc à l’OCI d’apporter les arguments requis, notamment d’accompagnement des pays membres de l’Organisation en nécessité de soutien», a dit le président Keïta.
Par ailleurs, le chef de l‘Etat a évoqué des inquiétudes par rapport au Golfe. «Il y a des bruits de bottes et des préoccupations en termes de sécurité et de navigation maritime, et cela n’est pas bon pour la paix mondiale», a-t-il déclaré, tout en prônant des valeurs de tolérance, de dialogue et de paix. «Nous espérons que le Conseil de sécurité et toutes les nations éprises de paix se joignent à nous pour souhaiter l’apaisement et le dialogue entre les pays du Golfe arabe voire persique», a souligné le président Keïta, avant de renouveler son soutien indéfectible au peuple palestinien dans sa quête légitime d’un Etat souverain et viable pour l’exercice de ses droits sur ses territoires occupés.
La rencontre de La Mecque a aussi discuté de certaines préoccupations, notamment la paix, la sécurité, le dialogue, les menaces terroristes. Ces préoccupations, en plus de semer la mort et la désolation, ternissent gravement l’image de la religion musulmane, a expliqué le président de la République. Il faut rappeler que, ces derniers temps, on colle à l’islam et très souvent à tort une image de violence, de barbarie alors que la religion musulmane prône des valeurs de tolérance, de dialogue, de solidarité et d’entraide.
Le président Keïta a souligné que notre pays entend rester digne de ce riche héritage de l’islam pour davantage cultiver par les actes l’unité et la solidarité main dans la main conformément au thème du sommet de l’OCI : «Ensemble vers l’avenir».
Il a fait savoir que les peuples du monde sont fatigués de la guerre qui ne sert pas l’humanité et encore moins la cause du Tout-Puissant et Miséricordieux. A ce propos, le président de la République a émis le vœu que l’apaisement que l’on ressent après avoir accompli le rite de la Oumra soit à la portée de tous les humains avant de souhaiter une plénitude heureuse à tous.
Notre pays n’est pas resté en marge des discussions du sommet. A cet effet, le chef de l’Etat a souligné que les paragraphes 28 et 29 du document de la rencontre ont été consacrés au Mali. Ces documents saluent l’Accord pour la paix et la réconciliation, a souligné Ibrahim Boubacar Keïta. La remarque du chef de l’Etat atteste du souci des pays amis de la situation qui prévaut chez nous et de leur volonté de s’inscrire dans la même vision que les plus hautes autorités qui entendent tout mettre en œuvre pour réconcilier les Maliens et instaurer un cadre permanent de dialogue politique fécond et exclusif parce que seul le Mali compte.
Envoyé spécial
Bréhima DOUMBIA