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Le Mali cherche à surmonter les problèmes économiques engendrés par les sanctions

Gel des avoirs, interdiction des transactions financières, blocus des frontières sauf pour les produits essentiels et les produits pharmaceutiques, le Mali est sous le coup de sanctions aussi dures qu’inédites. Dans le pays, certains voient avec inquiétude la situation économique se dégrader rapidement, tandis que d’autres réfléchissent à la façon de contourner légalement l’embargo de la Cédéao.

Depuis lundi 10 janvier, l’État du Mali n’a plus accès à la Banque centrale de l’Uemoa ni à ses propres avoirs qui y sont conservés. Dans le pays, les banques n’ont plus la possibilité de demander des financements à la Banque centrale comme elles le font quotidiennement.

« Aujourd’hui, les banques ne sont approvisionnées que lorsqu’elles justifient que le décaissement demandé à la BCEAO est destiné à financer les exceptions édictées dans les sanctions de la BCEAO », explique Etienne Fakaba Sissoko, économiste au Centre de recherche, d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali, le Crapes.

Même si le Trésor malien a constitué des réserves de guerre, le pays ne tiendra pas longtemps en autarcie financière. « Nous avons la possibilité d’un point de vue des liquidités de tenir un mois. Au-delà de deux, c’est intenable », ajoute-t-il.

 

Des sanctions qui ont un air de déjà-vu

Chez les gros commerçants, ces sanctions ont un air de déjà-vu. Moussa Diarra est le patron du groupe Recoma. Pour lui, « Il y aura un impact, c’est évident. Il ne sera pas minime et il sera continu. Mais, voilà, on va s’adapter. » S’adapter, autrement dit trouver d’autres chemins pour importer et exporter que les cinq frontières fermées avec les voisins de la Cédéao.

« Déjà en 2012 au coup d’État qui a renversé le président ATT (Amadou Toumani Touré, ndlr), il y a eu des sanctions. Et, je me souviens, les commerçants se sont regroupés… On s’est dit qu’il ne fallait pas que l’approvisionnement du pays soit coupé, il faut que l’on joue notre rôle patriotique ; Et ceux qui déchargeaient à tel port, allaient à tel autre, parfois à mille kilomètres de là… Et on est passé par le port de la Guinée, par celui de la Mauritanie », ajoute Moussa Diarra.

Une adaptation aux sanctions difficile et coûteuse

Les voies guinéennes et mauritaniennes, Etienne Fakaba Sissoko n’y croit pas.

Par exemple en Guinée, le port n’est pas suffisamment outillé pour recevoir le trafic commercial du Mali. Donc, en cas de redirection de l’économie du Mali vers ce port-là, c’est deux à trois jours avant qu’il n’y ait des débordements (engorgements, ndlr) à ce niveau. Par rapport à l’Algérie, il faudrait passer par le Grand Nord qui échappe au contrôle de l’Etat. Et de l’autre côté, vous avez la Mauritanie avec laquelle nous n’avons même pas de routes fiables.

S’adapter aux sanctions sera difficile, mais surtout coûteux. Et le coût de la vie risque d’exploser, prédisent les économistes et les entrepreneurs.

Source: RFI

 

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