L’objectif de ce colloque était d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les tenants et les aboutissants de l’aide internationale au Mali et proposer des pistes d’amélioration pour une meilleure utilisation, une meilleure adéquation entre les besoins prioritaires du pays et l’aide, une meilleure coordination et une satisfaction conjointe des donateurs et du pays qui reçoit.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population, Adama Tiémoko Diarra en présence du représentant du CERM, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, du représentant de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, Philippe M. Goldberg, et l’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer.
Le Mali, à l’instar de nombreux autres, est dépendant de l’aide internationale (subventions et prêts) pour boucler son budget chaque année. Depuis 2012, la crise a accentué cette situation et concerne désormais des domaines de souveraineté que sont, entre autres, la défense, la diplomatie, la sécurité. La période écoulée a été également marquée par le poids croissant de l’aide humanitaire.
La dette malienne bien que maintenue à ce jour à des proportions raisonnables est sur une piste ascendante et constitue de ce point de vue un passif à gérer pour les générations futures. L’aide internationale et même les prêts au taux du marché ou concessionnel sont divers, multiples, parfois insuffisamment coordonnées et il faut le dire aussi fonction des intérêts bilatéraux ou multilatéraux des donateurs.
Il est pertinent de s’interroger sur l’éthique d’une nation dont de nombreux responsables comptent sur l’aide des autres pour se construire, en oubliant parfois, malgré toute la lucidité de la realpolitik que la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. Il apparaît dès lors impératif que soient mis sur la table tous les aspects et contours de cette aide internationale pour que cela soit mieux coordonné, plus transparent, et que chaque citoyen puisse savoir de quoi il retourne et dans quoi il est engagé. C’est dans le but d’éclairer davantage l’opinion nationale et internationale les tenants et les aboutissants de l’aide internationale dans notre pays, que le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM) a initié, les 14 et 15 juin 2019, un colloque.
Durant deux jours, la cinquantaine de participants à ce colloque issus de l’administration publique, des collectivités, des partenaires techniques et financiers et de la société civile, ont échangé, entre autres, sur les différentes modalités de l’aide internationale et de sa gestion ; l’état de l’aide internationale consentie au Mali ; les mécanismes permettant la conformité de l’aide avec les priorités et politiques du pays ; les impacts de l’aide internationale; les principales préoccupations relatives à l’aide internationale.
Selon l’ancien Premier ministre Moussa Mara, représentant du président du CERM, ce colloque ambitionne de faire en sorte que les acteurs de la solidarité internationale puissent coordonner leurs actions. A ses dires, les échanges permettront de dégager la position et les soucis de l’Etat. Il a remercié les partenaires techniques et financiers et le gouvernement du Mali pour leur accompagnement tout en espérant des débats francs pour que puissent sortir des synthèses les plus productives.
Le représentant de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, Philipp M. Goldberg dira que le choix du thème de ce colloque atteste la volonté du CERM de cerner la problématique de l’aide internationale dans toutes ses composantes surtout son impact sur les conditions de vie des populations et le fonctionnement de l’Etat. Il a fondé l’espoir que le CERM fera bon usage des résultats et réaffirmé leur disponibilité à accompagner le CERM.