Au moment où s’ouvre le neuvième Forum mondial de l’eau à Dakar au Sénégal, WaterAid et British Geological Survey (BGS) publie une étude « Groundwater: The world’s neglected defence against climate change » montrant qu’il y a suffisamment d’eau souterraine sous le continent africain pour que la plupart des pays survivent à au moins cinq ans de sécheresse – et certains, plus de 50 ans. « Puiser dans les eaux souterraines permettrait à des millions de personnes d’avoir accès à une eau salubre et propre, peu importe ce que la crise climatique leur réserve » affirme l’étude.
Chaque pays africain au sud du Sahara pourrait fournir 130 litres d’eau potable par habitant et par jour à partir des eaux souterraines sans utiliser plus de 25 % de la recharge moyenne à long terme, et la plupart moins de 10 %. Ainsi, les eaux souterraines pourraient servir de tampon contre le changement climatique pendant de nombreuses années à venir, même dans le cas improbable où il ne pleuvrait pas.
« Nos conclusions démystifient le mythe selon lequel l’Afrique manque d’eau. Mais la tragédie est que des millions de personnes sur le continent n’ont toujours pas assez d’eau potable à boire » affirme Tim Wainwright, directeur général de WaterAid au Royaume-Uni.
Les eaux souterraines sont disponibles pour la plupart des pays africains, y compris dans des pays comme l’Ethiopie, le Mali ou le Niger, comme le montre la carte ci-dessous. Comment les utiliser ? “Pour libérer le grand potentiel des eaux souterraines, nous avons besoin du bon investissement dans l’expertise pour cartographier les eaux souterraines, forer des puits durables et trouver des moyens de maintenir et de gérer les ressources et les services en eau.” Indique le professeur Alan MacDonald, responsable de la résilience des eaux souterraines chez BGS.
Si en Afrique, les eaux souterraines sont sous-utilisées par manque d’investissement, dans d’autres parties du monde, principalement en Asie du Sud-Est, elles sont surexploitées et parfois contaminées à l’arsenic, fluor ou autre. Mais, relève l’étude, que en Asie du Sud ou en Afrique, les eaux souterraines sont vulnérables à la pollution que cela soit des engrais et des pesticides de l’agriculture, des produits chimiques toxiques de l’industrie ou des égouts d’un assainissement.
Source: commodafrica