Succès militaires, impasse politique… Le scénario en cours au Mali suit une logique cent fois rencontrée dans l’histoire des interventions militaires ; il menace d’achever de déstabiliser la région sahélienne de l’Afrique, ventre mou du continent, au carrefour des poussées djihadistes meurtrières, de la difficile quête de modernité politique des sociétés africaines, et d’une influence française qui se voudrait plus vertueuse mais reste perçue comme néocoloniale.
Cet enjeu est mal compris et peu débattu en France, où le Mali ne fait les titres que pour les informations d’ordre militaire – la mort de soldats français, ou l’élimination début juin d’un chef djihadiste comme Abdelmalek Droukdel, le chef de la branche sahélienne d’Al-Qaida –, c’est-à-dire une partie seulement du problème. En privé, pourtant, les responsables français ne cachent pas leur inquiétude et leur frustration face à une situation à risque qui menace de réduire à néant des années d’efforts et de
Source : L’Obs