L’espace saharien est le plus grand désert du monde avec une superficie de 8,5 millions de Km2. Il traverse l’Afrique de l’Atlantique à la mer rouge et de la Méditerranée au Sud du Cancer et couvre 10 pays : Algérie, Egypte, Libye, Maroc (Sahara Occidentale), Mali, Mauritanie, Niger, Soudan, Tchad, Tunisie.
Amadou Toumani Touré, ATT
De nos jours, cet espace saharien constitue un enjeu géostratégique1 majeur et pose des problèmes extrêmement complexes lesquels dépassent largement le cadre national du Mali.
«Ces factions fonctionnent essentiellement grâce à l’argent des rançons et au trafic de drogue»
Tirant une conclusion logique, le rapport indique que «ces factions fonctionnent essentiellement grâce à l’argent des rançons et au trafic de drogue».
Il faut noter que le développement du trafic de hascich marocain et de la cocaïne colombienne en territoire malien a été facilité par celui, préalable du trafic de cigarettes et de migrants dans la région.
Wolfram Lacher, auteur d’une passionnante étude publiée en septembre 2012 par la Fondation Carnegie a déclaré que : «le trafic a érodé le système douanier en raison de la corruption et de la collusion entre les contrebandiers et les officiels».
L’étude qu’il a réalisée précise d’autre part que «Deux flux se sont développés rapidement depuis l’année 2005 : celui de la cocaïne sud-américaine vers l’Europe, notamment à travers la Lybie et l’Egypte ; celui de la résine de cannabis marocaine vers la Lybie, l’Egypte et la Péninsule arabique», détaille-t-il.
Et Wolfram Lacher de poursuivre : «Cette croissance s’explique par la hausse de la demande en Europe et au Machrek, de même que par le renforcement des contrôles le long de la frontière algéro-marocaine, le long des côtes de l’Espagne et des Iles Canaries, ainsi que dans les aéroports européens qui ont fait des routes traversant la région peu contrôlée du Sahara une zone attractive pour les trafiquants».
Ce sont les marocains, les sahraouis, les mauritaniens et même des généraux algériens qui dominent le contrôle du haschich jusqu’en territoire malien. A partir du territoire malien et nigérien, le haschich est transporté par des réseaux arabes maliens ayant des liens tribaux ou familiaux en Mauritanie et au Niger.
Dans certains cas, des trafiquants sahraouis ayant des liens étroits avec le Polisario transporteraient de la cocaïne durant leur voyage retour du Mali. Le haschich et la cocaïne sont réexportés du Mali par la Lybie et l’Algérie vers l’Europe à travers les Balkans ou transportés vers l’Egypte et Israël. Une autre route passe par le Tchad et le Soudan vers la péninsule arabique. Selon Wolfram Lacher, des complicités existent certes au Mali, mais aussi dans d’autres pays de la région comme en Mauritanie et au Niger.
Un autre phénomène a pris de l’ampleur au Mali à côté de ce trafic de drogue : Ce sont les prises d’otage.
Le Mali est un véritable sanctuaire pour les preneurs d’otage. Une industrie du rapt s’est développée. Le régime d’Amadou Toumani Touré en n’a largement profité. L’ancienne ambassadrice des Etats-Unis au Mali, par ailleurs chargée des Affaires africaines au Département d’Etat a levé un coin de voile sur cette industrie des enlèvements et les connections entre les preneurs d’otages et les dirigeants au sommet de l’Etat malien.
Mme Vicki Huddleston a révélé sur la télé (une chaîne de télévision française), que la France a payé 17 millions de dollars Us en 2010 pour libérer des français pris en otage dans une mine d’uranium au Niger et qu’entre 2004 et 2011, plusieurs pays européens auraient versé 89 millions de dollars Us pour obtenir des libérations d’otage.
Concernant les prises d’otage, la presse française a révélé que des liasses de billet qui ont servi à payer les rançons aux ravisseurs qui détenaient des ressortissants occidentaux dans le nord du Mali, avaient été retrouvées entre les mains de l’épouse9 de l’ancien Président du Mali venue faire du shoping à Paris ! Les services de renseignement français ont conclu à l’implication directe du régime d’Amadou Toumani Touré qui a largement bénéficié des dividendes de ces enlèvements. Ils ont également indexé le leader d’Ansar-Eddine Iyad Ag Aly qui aurait constitué un tandem avec l’ancien Président dans les transactions avec les groupes terroristes notamment AQMI, à l’issue desquelles ils se seraient tapés de juteuses commissions.
Pourquoi le Mali suscite tant d’intérêts de la part des multinationales pétrolières et gazières, des compagnies minières et leurs bras armés que sont les Etats capitalistes occidentaux et leurs alliés saoudiens et qataris ?
Parce que le monde capitaliste traverse une grave crise économique qui fait que pour les nécessités de sa survie, elle s’intéresse à l’exploitation des ressources qu’elle ne pouvait pas exploiter en raison des coûts que cela pouvait occasionner (coût d’exploitation, distance). Mais, la France avait fait des projections pour minimiser les coûts d’exploitation de ces ressources stratégiques au Sahara.
Au cours des trois dernières décennies, elle avait imaginé une stratégie régionale à travers la construction d’un oléoduc en territoire malien (dans sa partie nord) pour évacuer le pétrole et le gaz du Nigeria, du Tchad, du Niger, de la Mauritanie, du Mali, de l’Algérie, qui sera connecté par la suite au pétrole libyen.
Cela présente des avantages économiques énormes. Mais pour que cette stratégie régionale soit mise en œuvre, il faut lever tous les obstacles politiques. C’est l’une des raisons de la Guerre des puissances occidentales contre la Libye et maintenant aussi contre le Mali et probablement demain contre l’Algérie. Parce que le tracé de l’oléoduc passe par le Mali qu’il est devenu un enjeu stratégique mondial pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe.
Le nouveau facteur qui rentre en ligne de compte, c’est la compétition féroce entre les puissances occidentales et la Chine pour le contrôle des ressources énergétiques de l’Afrique. L’Afrique sub-saharienne deviendra dans les prochaines années une source d’importance énergétique comme le Moyen-Orient.
L’Afrique de l’Ouest dispose de plus de 60 milliards de barils de réserves pétrolières9. Une pénurie de ressources énergétique est à venir. Les experts soulignent qu’1 baril de pétrole sur 5 entrant dans le circuit économique mondial viendra du Golfe de Guinée et que la part provenant du Golfe de Guinée dans les importations des Etats-Unis passera de 15 à 20% en 2010 et à 25% à 2015.
Ce sont le Nigeria et l’Angola qui fournissent la plus grande quantité du pétrole importé par les Etats-Unis avec respectivement 10% et 4%. D’où l’instauration de foyers de tensions par les Etats-Unis afin d’assurer son hégémonie. Les Etats-Unis craignent l’arrivée de la Chine sur le marché énergétique africain. C’est pourquoi ils renforcent leur présence militaire sur le continent à travers l’érection de bases militaires permanentes comme celle de Djibouti dans la Corne de l’Afrique.
Cette base assure aux Etats-Unis le contrôle stratégique de la route maritime qu’emprunte un quart de la production pétrolière mondiale sous prétexte de lutter contre la piraterie. Il faut noter que cette importante base américaine est à côté du pipeline soudanais.
Grâce à sa position stratégique, elle donne aux Etats-Unis une domination complète sur l’extrémité orientale de la vaste bande pétrolière traversant l’Afrique qui va de Port-Soudan à 1600 KM dans le Sud-est au pipeline Tchad-Cameroun (1000KM) et au Golfe de Guinée dans l’Ouest. La création du nouveau poste d’observation en Ouganda donne aux Etats-Unis la possibilité de contrôler le Sud-Soudan où se trouve la plus grosse quantité de pétrole.
L’objectif recherché par les Etats-Unis est de bloquer la Chine. Pour y parvenir des stratégies de déploiement militaires sont mises en œuvre partout dans le monde (Europe, Amérique Latine, Asie et Afrique).
En Afrique de l’Ouest, le commandement militaire des Etats-Unis (Africom) a établi des postes d’observations avancées au Sénégal, au Mali, au Ghana et au Gabon ainsi qu’en Namibie, à la frontière avec l’Angola au sud.
Il faut rappeler que c’est Africom qui a organisé l’invasion coloniale impérialiste de la Lybie en 2011 à travers l’opération «Aube de l’Odyssée».
En 2003, un programme de contreterrorisme en Afrique de l’Ouest a été lancé.
En mars 2004, les Forces Spéciales US ont été directement engagées dans une opération militaire avec les pays du Sahel contre le GSPC qui serait financé par la France via sur la marge de bénéfice des mines d’uranium du Niger. Le Commandement US pour l’Europe a déjà développé un programme de sécurité côtière dans le Golfe de Guinée.
Son allié Israélien est chargé de la Méditerranée. Il a déployé trois (3) sous-marins nucléaires de type «Dolphin» de construction allemande, équipés de 21 missiles à tête nucléaire. Ces sous-marins nucléaires ont pour fonction de contrôler les ports de la rive sud du bassin méditerranéen. Les canons suivent le commerce : les grandes entreprises pétrolières des Etats-Unis et d’Europe sont prises dans une course pour le pétrole ouest-africain et réclament la sécurisation de leurs voies d’approvisionnement.
Dans cette course économique, la France et la Grande-Bretagne sont en compétition avec les USA et ne ménagent aucun effort pour «parrainer» les groupes terroristes. C’est la raison qui explique le soutien de Paris au MNLA. C’est ce qui explique dans une large mesure la longue guerre qui a ravagé le Soudan (surtout dans la zone pétrolifère du Darfour), celle de l’Angola et celle qui sévit actuellement au Nigéria. Dans cette compétition, il faut neutraliser la Chine. Or, le développement industriel et économique de la Chine fera de ce pays dans les dix prochaines années, le plus grand client de l’Afrique.
En 2003, la Chine est devenue le second consommateur de pétrole dans le monde. En 2006, elle est devenue le 3ème importateur net derrière les Etats-Unis et le Japon. Elle importait 30% de son pétrole du continent africain et le volume d’échange avec l’Afrique avait dépassé la barre des 100 milliards de dollars contre 121 milliards de dollars Us pour les Etat- Unis (ce qui a largement dépassé les prévisions faites par le gouvernement chinois qui l’a révélé lors du sommet sino-africain de 2006).
Deux années plus tard, c’est-à-dire en 2008, les échanges étaient de 106,8 milliards de dollars. Jusqu’en 1992, la Chine ne se fournissait de pétrole qu’auprès de l’Angola. Mais entre 2001 à 2007, la Compagnie nationale chinoise (CNPC) a investi 10 milliards de dollars Us dans le secteur pétrolier en Afrique et a signé des accords d’exploitation ou de forage avec plusieurs pays comme l’Angola, le Tchad, la RDC, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Equatoriale, l’Ethiopie, le Gabon, le Kenya, la Mauritanie, le Soudan, le Nigeria et le Mali.
En 2000, les importations chinoises d’hydrocarbures étaient évaluées à 17 millions de tonnes soit l’équivalent de 340.000 barils par jour dont la moitié provenait d’Angola.
L’efficacité de sa coopération avec le continent africain s’est traduite par la construction de l’industrie pétrolière soudanaise, exemple de coopération très enviée. Par ailleurs, cette rivalité entre la Chine et les Etats-Unis se traduit par la mise en œuvre de projets d’oléoduc pour désenclaver le pétrole du Golfe de Guinée. La Chine souhaite relier les champs pétrolifères tchadiens à ses oléoducs au Soudan.
L’Union européenne quant à lui porte un intérêt au projet du «trans-saharian gas Pipeline», un gazoduc devant relier le Nigeria (1037 km) à l’Algérie (2130 km) en passant par le Niger (841 km) pour alimenter l’Europe sur 4128km. Cet ouvrage permettra l’acheminement de 20 à 30 Gm3 par an, principalement vers l’Europe.
Son coût est estimé à 10 milliards de dollars auxquels il convient d’ajouter 3 milliards de dollars supplémentaires pour la construction d’infrastructures destinées à la collecte du gaz au Nigeria.
En juin 2009, les gouvernements de l’Algérie, du Niger et du Nigeria ont signé un accord visant à la construction de ce gazoduc d’ici 2015.
Dans ce contexte de concurrence impitoyable entre les puissances capitalistes pour le contrôle des ressources énergétiques, la position de certains pays comme la France est plus qu’inconfortable. N’est-telle pas l’une des raisons du déclenchement de la guerre dans le Nord du Mali pour lui permettre de bousculer la configuration des entreprises qui se partagent les concessions et d’assurer une position de leadership à ces entreprises ?
A ce sujet, le journal français «Le Canard Enchaîné» a révélé le deal conclu entre la Société TOTAL, la Mauritanie, le Qatar et le Mouvement national de libération de l’Azaouad (MNLA) pour l’exploitation des ressources pétrolières et gazières dans le Nord-Mali.
Le Mali possède cinq bassins sédimentaires au potentiel pétrolier : le bassin de Taoudéni au Nord, le fossé de Gao et les bassins contigus de lullemeden et de Tamesna à l’Est et le fossé de Nara centre.
Taoudéni est à la fois une cuvette dont le dépôt centre atteint plus de 5000 mètres d’épaisseur et une superficie d’environ 1.500.000 Km2 soit le plus vaste bassin sédimentaire on-shore d’Afrique occidentale qui s’étend hors du Mali, au Niger, en Mauritanie, au Burkina-Faso et en Algérie.
Depuis 2004, l’autorité pour la promotion de la Recherche pétrolière au Mali (AUREP) a réalisé au nom du gouvernement du Mali des conventions de partage de production et de concession pour 29 blocs répartis sur 5 bassins sédimentaires.
Dans cette convention, le Mali détient 9 blocs contre 20 blocs partagés entre les sociétés de recherche pétrolière notamment la compagnie italienne d’hydrocarbure (ENI) qui détient 50% ; l’australienne Baraka-Petrollium 25% ; l’Algérienne SIPEX dont les opérations de sondage sismiques des blocs 1,2,3,4 et 9 sont assurés par l’entreprise algérienne de géographique (ENAGEO) une filiale de la SONATRAC (la première des 12 sociétés pétrolières d’Afrique) et qui détient 25% ; Petroplus Angola qui a apporté 46 milliards de FCFA destinés à la promotion de la recherche pétrolière, à l’exploitation, au transport au raffinage des hydrocarbures liquides et gazeuses, à la formation du personnel technique malien.
Dans ce partage de gâteau ne figure pas l’entreprise Total. Cela n’explique-t-il pas la mise en œuvre par la France de la stratégie du chaos à travers la création du tristement célèbre MNLA ? Paris ne cherche-t-elle pas à évincer ses concurrents italiens, australiens, algériens et ses alliés du Qatar et de l’Arabie Saoudite en scellant un pacte avec les Etats-Unis et l’Angleterre pour faire main basse sur les ressources du Mali ?
Comment le Qatar et l’Arabie Saoudite sont-ils devenus les parrains de la rébellion au Mali ?
Et qu’est-ce qui explique cette soudaine proéminence géostratégique du Qatar dans le contexte de chaos en Syrie, en Libye et au Mali ?
Cette proéminence du Qatar s’explique par sa grande capacité financière (faramineux revenus pétroliers et gaziers) qui n’a aucun rapport avec sa puissance réelle, humaine et militaire : seulement1 million 700.000 habitants dont 250.000 nationaux.
Tributaire de la protection des Etats-Unis qui disposent d’importantes bases militaires sur son sol, le Qatar tente de se frayer une voie dans un environnement régional marqué par une rivalité tenace entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran Chiite.
Parallèlement à son action diplomatique agressive, il a réalisé des investissements massifs difficiles à estimer à travers le monde faute de données et de statistiques fiables.
Selon certaines sources occidentales, l’Emirat a investi plus de 210 milliards de dollars Us à travers le monde, assurant des prises de participation au capital dans plusieurs fleurons industriels en Europe, plus particulièrement en France (Vivendi, Veolia, Suez- Environnement, Porsch, Total) ; faisant des acquisitions de parcs immobiliers dans les capitales occidentales les plus chères comme Londres (quartiers d’affaires) ou Paris (Hôtel Royal Monceau) ; du rachat de grandes marques, au sauvetage de deux banques grecques menacées de faillite, en passant par le lancement controversé en France en 2011, d’un Fonds d’investissement de 50 millions d’euros destiné à financer des entrepreneurs de quartiers populaires.
Les «révolutions arabes» qui ont abouti à la chute de certains régimes comme en Egypte, en Tunisie, en Libye lui ont donné un prestige et une influence considérables, renforcée par sa chaîne d’information Al-Jazzera qui, depuis sa création en 1996 à Doha, exerce une influence considérable, façonne l’opinion publique arabe et mondiale en déterminant les priorités des évènements, les objectifs stratégiques qui les animent et les intérêts qu’ils servent. Grâce à cette nouvelle posture, le Qatar prendra la tête des initiatives régionales pour gérer les crises successives dont il en fût l’un des inspirateurs le plus déterminé.
L’on se rappelle de son implication dans la guerre en Libye contre le régime du président Mouammar El Kadhafi se portant, avec notamment l’Arabie Saoudite, comme la caution politique et morale de la croisade occidentale ayant abouti à l’invasion impérialiste de la Libye.
En outre, le Qatar a fait usage de sa force de frappe aérienne contre l’armée libyenne et a mobilisé au sol plusieurs milliers de soldats appartenant à ses unités d’élite, fournissant au passage armes et instructeurs aux combattants djihadistes d’Al-Qaïda venus en nombre considérable de toutes les régions du monde arabe, d’Europe et d’Afrique pour prêter main forte à la rébellion.
C’est ce même rôle que le Qatar joue en en Syrie où il fournit des soutiens multiformes aux rebelles de l’Alliance syrienne libre qui combattent le régime du président Bachar El Assad. Partout dans les pays arabes, le Qatar dispose d’importants leviers économiques qui lui permettent d’exercer une influence directe sur les acteurs politiques qu’il manipule au gré de ses intérêts immédiats et de ses jeux d’alliance.
L’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni dont le parti a été sévèrement battu lors des élections législatives du 22 janvier 2013 a révélé que le Qatar a subventionné la campagne du parti du Premier ministre Benjamin Nyétaniaou qui a empoché 3 millions de dollars US ainsi que celle de son allié Avigdor Liberman qui lui, a obtenu 1,5 million de dollars US12.
Le but de cette générosité qatari est de favoriser la victoire de ces deux partis de droite pour accélérer la création d’une Confédération jordano-palestinienne qui sera dirigée par le Hamas palestinien.
Au Mali, ses agissements sont connus des autorités maliennes et françaises. Derrière le masque trompeur de l’humanitarisme, le petit Emirat est fortement impliqué aux côtés des mouvements salafistes qui combattent au nord du Mali.
Pour preuve, le canard Enchaîné dans un article en date du 6 juin 2012 intitulé «Notre ami du Qatar finance les islamistes du Mali» indique que la Direction du Renseignement militaire (DRM qui dépend du Chef d’Etat-major des armées françaises) a recueilli des renseignements selon lesquels «les insurgés du MNLA, les mouvements Ansar Eddine, AQMI et le MUJAO ont reçu une aide en dollars du Qatar».
Dans son édition du 26 mars 2012, le Canard avait déjà cité des accusations semblables portées par des services de renseignement français contre le petit Emirat gazier. Le journal satirique affirme aussi que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian n’ignore rien de la stratégie qatarie au Mali.
Au début de l’année 2012, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) aurait transmis plusieurs notes à l’Elysée, informant la présidence des «activités internationales» du Qatar. Apparemment ces nombreuses alertes ont laissé de marbre l’Elysée qui, du temps de Sarkozy, entretenait de solides amitiés avec le Prince Hamad Ben Khalifa al-Thani. Les analystes de la DRM avaient déjà établi que le Nord-Mali était devenu un «immense sanctuaire terroriste».
Une autre épine dans les relations entre le Qatar et la France concernant cette guerre au Mali : il s’agit de l’intérêt de la Compagnie publique du Qatar (Qtel) de racheter les 53% des actifs de la société française vivendi dans le capital de Maroc Telecom. Ce rachat vise à renforcer d’avantage la position naissante du Qatar dans le marché maghrébin des télécommunications.
Mais, le journal satirique français «Charlie Hebdo» a révélé que François Hollande s’est mêlé à la transaction et se serait vivement opposé à sa conclusion entre les deux parties, accord qui s’élèverait à pas moins de 5,5 milliards d’euros.
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Source : www.mecanopolis.org