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La cour suprême met fin à la saga judiciaire entre les héritiers de Soumaila Cissé :Gouagnon Coulibaly, l’unique commandant à bord du bateau URD

Enfin c’est l’épilogue de la saga judiciaire qui a mis aux prises deux camps celui de Gouagnon Coulibaly et le camp de Salikou Sanogo, avec en toile de fond le fauteuil de président de l’URD, laissé vacant par Soumaïla Cissé, rappelé à Dieu.

Plus d’un an de marathon judiciaire qui a commencé au tribunal de grande instance de la Commune V, prolongé à la Cour d’Appel de Bamako, pour s’achever à la Cour Suprême, la plus haute instance juridictionnelle dans notre pays. La roue de l’histoire vient de tourner en faveur de l’honorable Gouagnon Coulibaly. Porté en triomphe par l’écrasante majorité du peuple URD, il y a de cela plus d’un an, lors d’un congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022, M Coulibaly, auréolé de cette grande légitimité, vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc qui est la légalité et cela par le biais de la Cour Suprême. Fort de cette légalité, il ne reste plus au camp d’en face que deux options : soit se plier au verdict de la Cour Suprême en restant à l’URD ou bien claquer la porte pour porter sur les fonts baptismaux une nouvelle formation politique. Comment en est-on arrivé là ? Que restera-t-il de l’URD après ce long marathon judiciaire et la probable démission de certains cadres ? Gouagnon Coulibaly pourrait-il recoller les morceaux afin que l’URD puisse retrouver son lustre d’antan ? Les héritiers de Soumaïla Cissé, Président d’alors de l’Union pour la République et la Démocratie, URD, arraché à la grande affection des siens et de l’ensemble du peuple malien, étaient à Hue et à Dia pendant plus d’un an, pour le contrôle du parti. Après plus d’un an d’imbroglio politico-judiciaire la Cour Suprême délibérant publiquement et contradictoirement en son audience du mercredi 12 avril 2023, a rejeté le pourvoi en cassation introduit par le premier vice-président Salikou Sanogo. Cette décision a eu comme effet la validation de toutes les dispositions de l’arrêt sus cité et la confirmation de facto de la légalité et de la légitimité de M. Gouagnon Coulibaly en qualité de Président de l’URD. Ce verdict sonne indiscutablement le glas de la saga judiciaire et reconnait Gouagnon Coulibaly comme étant le seul commandant à bord du bateau URD.Comment en est-on arrivé à cette extrémité entre camarades d’un même parti ? Pour rappel, tout est parti de l’inopportune et de la partiale décision prise par le Président par intérim de l’URD le Professeur Salikou Sanogo. Cette décision, faudrait-il le rappeler, était relative à la mise en place d’une commission qui aurait pour mission d’élaborer les critères et de choisir le porte étendard de l’URD à la prochaine élection présidentielle. Pour l’écrasante majorité des membres du Bureau Exécutif National, BEN, cette décision était non seulement inopportune, mais aussi elle semblait être une tentative de légitimer Me Demba Traoré, afin qu’il soit le candidat du parti de la poignée des mains à la prochaine présidentielle. En effet, toutes les démarches tendant à faire raisonner Salikou Sanogo afin qu’il renonça à son plan machiavélique avaient été vaines. Sans parvenir à convaincre ses camarades de la pertinence de son projet, le Pr Salikou Sanogo convoqua la conférence nationale du parti, qu’il a taillé sur mesure en censurant toutes les voix discordantes. Comme si cela ne suffisait pas il a convoqué dans la foulée une réunion du BEN qui s’est terminée à queue de poisson. C’est après cette réunion que le camp Gouagnon a véritablement pris forme et a décidé de réunir le nombre de signature des membres du BEN conformément à leurs statuts et règlements pour convoquer un congrès extraordinaire. Ces conditions ayant été réunies, le congrès a été convoqué le 16 janvier 2022 au palais de la culture Amadou Hampaté Bah. Il est à noter que la saga judiciaire a débuté à partir de la tenue de ce congrès qui a été sans nul doute le facteur déclencheur du long feuilleton judiciaire. Le premier épisode de ce long métrage judiciaire a été la plainte pour empêcher la tenue du congrès extraordinaire, cette première tentative a été un échec car le congrès a eu lieu et un Président a été élu. Le second épisode consistait à invalider le congrès, toujours au même tribunal de grande instance de la commune V, cette deuxième tentative a été également infructueuse, car le verdict a été sans appel une confirmation de Gouagnon Coulibaly comme Président et la légalisation du congrès approuvé. Comme si cela ne suffisait pas le camp Salikou a interjeté appel à la Cour d’Appel de Bamako, cette troisième tentative a également échoué, car la Cour D’Appel a suivi le regard du tribunal de la Commune V en confirmant dans toutes ses dispositions l’arrêt rendu. Le dernier et ultime recours était la Cour Suprême qui, à son tour, a rejeté le pourvoi en cassation, ce qui de facto valide toutes les décisions antérieures.Que restera-t-il de l’URD après ce long marathon judiciaire et la probable démission de certains cadres ? Le camp victorieux va-t-il tomber dans le triomphalisme ? Ce serait maladroit quand on sait qu’en politique aucune situation n’est éternelle et la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui ou de demain, c’est pourquoi il y a une véritable nécessité de rassembler toutes les filles et tous les fils de l’URD afin de continuer à préserver le précieux héritage de Soumaïla Cissé et de faire rêver les maliens pour un Mali prospère. Cette tâche incombe en premier lieu au commandant en chef du parti, en l’occurrence M.Gouagnon Coulibaly. Il lui est attendu des décisions fortes dans les jours et les semaines à venir afin de rassurer tous les cadres et militants qu’il n’y aura non seulement pas de chasse aux sorcières et qu’il a aussi la volonté de refonder une nouvelle URD. S’il ne faut rien attendre de certains jusqu’auboutistes qui ne reconnaitront jamais le leadership de Gouagnon Coulibaly, tout porte à croire que la grande majorité des partisans de Salikou seraient prêts à rester au sein de leur parti pour faire valoir leurs idées. Donc l’URD pourrait bien résister aux secousses de la crise et devenir le plus grand parti de l’échiquier politique national, surtout qu’il jouit d’une bonne presse au sein de l’opinion nationale pour n’avoir pas été mêlé à la chaotique gestion de l’ancien régime d’IBK, mais à condition que son Président soit à la hauteur des enjeux et de défis et qu’il fasse preuve d’une grande capacité de rassembler.En somme, l’Urd a encore toutes les chances de sortir ragaillardi de cette crise, pour prendre toute la place qui est la sienne dans le landerneau politique malien. Tous les regards des militants et sympathisants de l’URD sont tournés vers M. Gouagnon Coulibaly afin qu’il donne la preuve de sa capacité à valablement succéder à Soumi Champion.

Youssouf Sissoko 

L’alternance

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