Après les communes de Hawa Dembaya, dans la région de Kayes en 2017, Koumantou à Sikasso en 2018, c’est au tour de la commune rurale de Sanankoroba, dans la région de Koulikoro, d’abriter la 23e édition de la Journée Mondiale de la Femme Rurale pour magnifier la femme, pilier de la famille.
Une journée couplée à la 6e édition de la Journée Mondiale de l’Alimentation. La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr. Diakité Aïssata Kassa Traoré et ses homologues de l’Elevage et de la Pêche, Kané Rokiatou Maguiraga, de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intalou, de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises, Safia Boly et Adama Tiémoko Diarra, de l’Aménagement du territoire, ont célébré ladite journée avec faste.
Il s’agit avec la célébration de cette journée de démontrer que la femme rurale joue un rôle essentiel dans le développement durable local et dans la sécurité alimentaire du ménage.
Elles sont venues de toutes les régions, cercles et arrondissements pour le rendez-vous annuel des femmes rurales dans la commune de Sanankoroba, qui compte 36.000 habitants, pour 26 villages, une population cosmopolite composée de bambaras, de malinkés, de peulhs, de dogons…
Avec la célébration de la Journée Internationale de la Femme rurale, il est question de promouvoir le statut de la femme rurale et aussi de sensibiliser sur son rôle combien crucial mais méconnu.
Pour ce faire, la Journée ambitionne de changer les mentalités sur cette situation, en les focalisant sur les femmes rurales, au moins une fois par an, afin de rappeler combien la société leur doit et de leur rendre un hommage mérité. La journée de la femme rurale est placée sous le thème : » la paix et la sécurité, socle de la production et de la transformation des produits locaux et gage d’une autonomisation pour les femmes rurales« , tandis que le thème de la Journée Mondiale de l’Alimentation est : « agir pour l’avenir, une alimentation saine pour un monde sans faim« .
Ces deux thèmes, selon la Directrice- représentante du Programme Alimentaire Mondial (PAM), interpellent face à notre mode alimentaire actuel. Au nom des Partenaires Techniques et Financiers, Sylvia Carroso, explique qu’à cet effet, tout le monde est appelé à redoubler d’efforts pour améliorer le système alimentaire face à certaines maladies comme l’obésité, le diabète, la carence en micro nutriment…
Elle précise que le nombre de personnes sous-alimentées est reparti à la hausse, atteignant plus de 820 millions, soit environ une personne sur neuf (FAO 2017). La sécurité alimentaire, de nos jours, n’est pas seulement une question de quantité, mais aussi de qualité. » Les pertes annuelles en matière d’alimentation dans le monde sont estimées à 446 millions de dollars. C’est pourquoi, des programmes sont en cours dans les pays confrontés au problème pour une meilleure gestion de cette crise« , a t- elle indiqué.
Cette année, la Journée Mondiale de l’Alimentation marquera le 74e Anniversaire de la fondation de la FAO, avec des événements organisés dans plus de 150 pays par les gouvernements, les autorités locales et d’autres partenaires. Atteindre l’objectif » Faim Zéro », ne se limite pas juste à s’attaquer au problème de la faim dans le monde, c’est aussi à nourrir les personnes et à prendre soin de la planète.
Cette année, la Journée Mondiale de l’Alimentation lance un appel à l’action de tous afin de bénéficier d’une nourriture saine et durable. S’agissant des femmes, elle leur a réitéré sa reconnaissance, elles qui œuvrent à la recherche du meilleur pour leurs familles, et a déploré le taux élevé de violence sur les femmes.
Au nom de toutes les femmes rurales, la présidente, Niagaté Goundo Kamissoko, qui a décidé de rentrer de la France pour s’installer dans un village, qu’elle a édifié avec son mari dans la région de Kayes, n’a pas passé sous silence la souffrance endurée par les femmes rurales. C’est pourquoi, elle a exhorté les autorités à continuer à appuyer les femmes rurales avec des équipements, des terres cultivables et à les responsabiliser davantage.
La ministre, Dr. Diakité Aïssata Kassa Traoré, confirme ces propos, en précisant que l’objectif de la Journée est justement de donner des avantages aux femmes rurales pour que leur potentiel soit reconnu. Elle explique que les séquelles de la crise multiforme de 2012 ont pesé énormément sur les femmes rurales. C’est pourquoi, la célébration des deux journées répond à une attente forte qui est d’augmenter la productivité pour qu’il y ait une alimentation saine, de qualité mais aussi en quantité. Occasion pour elle de rappeler les efforts du gouvernement à travers la subvention des tracteurs, des engrains et l’octroi de terres cultivables aux femmes rurales.
La remise d’équipements aux groupements de femmes par les deux Départements de la Promotion de la femme et de l’Elevage, d’une valeur de 201 millions FCFA, a été suivie de la remise d’attestations de reconnaissance aux ministres en charge de la Femme, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, à la représentante du PAM/Mali et d’autres acteurs œuvrant pour la promotion et l’autonomisation de la femme.
La journée s’est achevée avec la visite des stands d’exposition des produits transformés par les femmes rurales et par la visite guidée des champs des femmes de Sanankoroba.
F. Mah Thiam KONE
Envoyée spéciale à Sanankoroba