La 3è édition de la Journée africaine de l’alimentation scolaire (ALISCO) a été célébrée, jeudi 1er mars, sur le thème : «Réaliser le plein potentiel de l’enfant africain grâce à une alimentation scolaire liée à la protection locale et efficace». Notre pays a choisi comme thème national : «Pérennisation des cantines scolaires et bonne gouvernance de l’alimentation scolaire, facteurs de développement local durable».
L’événement a été fêté à l’école fondamentale publique «Youssouf Doumbia» du village de Maféya, à 15 km de Koulikoro, sous la présidence du ministère de l’Education nationale, Housseïni Amion Guindo.
Organisée par le Centre national des cantines scolaires (CNCS), en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), la Journée vise à sensibiliser les communautés urbaines et rurales sur l’importance des cantines scolaires et l’accès des enfants africains à une éducation de qualité. Le maire de la Commune rurale du Méguétan, dont relève Maféya, a estimé que l’école joue un rôle essentiel dans les efforts d’éradication de la pauvreté. C’est à l’école que sont formés les hommes et femmes chargés d’assurer le développement économique, social et culturel des communautés. Pour que l’école puisse réellement jouer ce rôle, le bon fonctionnement des cantines scolaires est nécessaire pense l’édile. La faim et la malnutrition représentent le principal obstacle à l’accès, au maintien à l’école et au développement de la petite enfance a constaté, Ousmane Fomba.
La Politique nationale de l’alimentation scolaire permet le maintien des enfants à l’école, la parité des sexes et améliore les résultats scolaires. Elle facilite aussi les progrès dans les domaines de la nutrition, la santé, l’agriculture et le développement de l’économie locale. La Journée africaine de l’ALISCO doit contribuer à une prise de conscience de tous les acteurs et la politique nationale de l’alimentation scolaire mérite donc d’être soutenue dans les écoles. Le directeur de l’académie d’enseignement de Koulikoro, Itous Ag Ahmed Iknan, relèvera que son académie compte 584 écoles publiques pour l’année scolaire 2017-2018. Au moins 207 d’entre elles disposent de cantines scolaires fonctionnelles, prenant en charge 50 085 élèves dont 22 918 filles.
En consacrant le 1er mars Journée africaine de l’ALISCO, le directeur adjoint du PAM dans notre pays, Ibrahima Diop, a expliqué que l’Union africaine (UA) a voulu reconnaître l’importance des programmes d’alimentation scolaire, fondés sur les produits locaux pour maintenir les enfants à l’école et améliorer leur performance scolaire. Le Mali peut s’enorgueillir d’avoir anticiper en se dotant, en 2009, d’une politique nationale de l’alimentation scolaire qui est axée sur la production locale. Dans sa politique de stimulation de production locale, rappelle M. Diop, le PAM a démarré en 2009 un projet pilote, destiné à accroître la production locale.
Pour encourager les achats locaux, 419 écoles avec 88 200 élèves fonctionnent sur la base de transferts monétaires avec en moyenne 72 millions de Fcfa par mois. Le programme de l’alimentation scolaire est un des filets sociaux dans le monde et un outil clé pour ancrer deux grands objectifs de développement durable, notamment les objectifs N° 2 : «faim zéro» et 4 «accès à une éducation de qualité». Les repas scolaires permettent également le développement d’une chaine de valeur entre les écoles à cantines et les producteurs locaux, permettant d’assurer la durabilité, au niveau communautaire.
Quant au ministre de l’Education nationale, il a rappelé que c’est en janvier 2016 que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA ont institué, le 1er mars de chaque année, Journée africaine de l’alimentation scolaire. Pour que la faim ne soit plus un obstacle à l’accès, au maintien à l’école et au développement de l’enfant, le gouvernement et ses partenaires ont accompli de gros efforts. Ainsi 579 cantines scolaires pour 109 165 élèves bénéficiaires sont financées sur budget d’Etat, 581 cantines scolaires pour 100 169 pensionnaires sont financées par le PAM. A cela s’ajoutent 264 cantines scolaires pour 65 573 élèves sur financement de l’ONG «Catholic relief services». En outre, il y a 355 écoles fiancées par Paul Gerin La Joie, le projet village du millénaire, Bornefonden et Educo au profit de 3 530 élèves. Le taux de couverture du pays en ALISCO a atteint 19,80% des écoles, a précisé Housseïni Amion Guindo.
Sidi Y. WAGUé
Source: Essor