L’organe unique de gestion des élections doit être créé. Telle est la position du porte-parole du M5-RFP, Jeamille Bittar. Depuis l’annonce du maintien des trois organes existants, à savoir la Délégation générale des Élections (DGE), la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avec le renforcement de la CENI, Jeamille Bittar n’a cessé d’exprimer son désaccord. Pour lui, la création de l’organe unique de gestion des élections est une nécessité, car réclamée par la majorité des Maliens. « L’organe unique de gestions des élections est une exigence du peuple et n’est pas négociable », a déclaré M. Jeamille Bittar, porte-parole du mouvement hétéroclite.
Joint par nos soins au téléphone pour avoir la réaction du M5-RFP sur les conclusions de l’atelier, Jeamille Bittar a indiqué que son mouvement soutiendra le premier ministre dans sa démarche de créer l’organe unique de gestion des élections. Pour lui, cet organe est une volonté commune des Maliens et doit être créé sous cette transition pour que l’élection du prochain président de la République ne soit pas contestée. « On ne devait pas nous divertir par rapport à cette question. Cela a été une volonté affichée du Dialogue nationale inclusif. Même avant la chute du régime IBK, c’est une volonté nationale. Et la classe politique et la société civile ont demandé la création de cet organe unique de gestion des élections », nous a indiqué Jeamille Bittar au téléphone. Pour ce responsable du M5-RFP, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est surtout les dernières élections. Il estime donc qu’on ne doit plus commettre les mêmes erreurs. La meilleure façon, à en croire Jeamille Bittar, d’éviter la mauvaise organisation d’élections, c’est la création de cet organe unique de gestion des élections. « Ce sont les dernières élections qui nous ont amené à des crises posturales électorales. Il ne faut donc pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets avec le maintien de ces trois organes existants en charge de l’organisation des élections », a-t-il laissé entendre. Pour le président de MC-ATT, le débat ne s’impose pas sur la création de l’organe unique de gestion des élections parce que, dit-il, déjà la faisabilité de ce projet est actée, et la décision politique a été prise. « Cette décision politique qui a été prise par le chef du gouvernement, certainement en commun accord avec le président de la transition, ne peut pas être remise en cause par un soi-disant atelier », a laissé entendre Jeamille Bittar. Selon lui, le M5-RFP n’a pas été convié à l’atelier de réflexion par le ministère de l’Administration territoriale.
Le cheval blanc est visiblement très remonté contre ceux-là de la classe politique qui ont opté pour les trois organes existants pour l’organisation d’élections à venir. A l’en croire, le maintien de la Délégation générale des Élections (DGE), de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, même avec le renforcement de la CENI, est une mascarade qui conduira le Mali à des conflits post-électoraux. Le M5-RFP, selon lui, ne rentrera pas dans le jeu. « Nous voulons des élections crédibles et transparentes. Donc nous ne pouvons pas rentrer dans des situations de bras de fer », a déclaré Jeamille Bittar avant de jeter des pierres dans le jardin de ses adversaires politiques : « Ceux qui pensent qu’en allant rapidement aux élections, qu’ils ont leur chance de venir au pouvoir avec les mêmes méthodes et les mêmes pratiques d’antan, ce sont eux qui sont en train de se précipiter ». Le président de MC-ATT n’en décolère pas et lance des flèches : « Et tous ceux qui veulent qu’on organise des élections avec les anciennes méthodes, ce sont vraiment les ennemis de ce pays ».
Jeamille Bittar semble être en phase avec le premier ministre qui a déclaré, lors de sa rencontre avec les hommes de médias : «Il n’y a plus de débat. Il y aurait-il oui ou non un organe unique de gestion des élections ? La décision politique est prise, il y aura un organe indépendant qui va organiser les élections ».
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali