Le ministre de la Culture, Mme N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, et l’Ambassadeur des États-Unis au Mali, Dennis B. HANKINS, ont procédé, ce jeudi 5 septembre 2019, au lancement de la première phase du Projet d’inventaire du patrimoine archéologique au Mali, au Musée national du Mali. D’une enveloppe de 116 000 dollars (soit plus de 58 millions FCFA) financée par les États-Unis, cette subvention vise à aider la Direction du patrimoine culturel du Mali à créer un répertoire national et une base de données du patrimoine archéologique au Mali. La contribution du gouvernement du Mali est estimée 4 100 dollars US, soit plus de 2 millions F CFA.
Ce projet d’un an finance la première phase des efforts entrepris par le ministère de la Culture pour réaliser un inventaire à l’échelle nationale. Cette phase couvrira les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, ainsi que le district de Bamako. Le projet s’inscrit aussi dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de protection et de promotion du patrimoine archéologique et historique, initiée par le ministère de la Culture dont un des objectifs stratégiques est d’assurer la continuité et l’affirmation de l’identité culturelle, la transmission des éléments du patrimoine culturel aux jeunes générations.
Depuis plus de 20 ans, les États-Unis et le Mali collaborent pour réduire le trafic illicite d’objets archéologiques en provenance du Mali et pour soutenir la protection durable des sites et des collections du patrimoine dans le Delta du Niger.
Selon les initiateurs de ce projet, l’inventaire des sites historiques est une étape indispensable pour protéger les biens culturels et les sites du pillage et du trafic illicite. Cet effort permet de promouvoir l’étude et la recherche concernant le patrimoine culturel, archéologique et ethnologique unique du Mali et permettra des échanges futurs à des fins éducatives et scientifiques.
Dans son intervention, le ministre de la Culture, a tenu à remercier le gouvernement des États-Unis d’Amérique, à travers son Ambassade à Bamako et le peuple américain, pour son soutien financier à travers le Fonds de l’Ambassadeur pour la Préservation de la Culture(AFCP).
Selon responsables de dudit projet, le Mali a toujours été confronté aux phénomènes de destruction, pillage et trafic illicite de biens culturels. Une étude effectuée dans les années 1990 indique que 80 à 90% des sites du Delta intérieur du Niger furent touchés par le pillage.
Face au danger que représente le pillage et conscient de l’importance du patrimoine dans l’affirmation de l’identité nationale, le Mali a entrepris une politique de protection de son patrimoine archéologique en adoptant des textes législatifs et réglementaires portant protection de son patrimoine culturel national et ratifié des Conventions internationales et conclu des accords.
Pour le ministre, la première phase du projet «inventaire du patrimoine archéologique au Mali» s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de cet Accord qui est un bel exemple de coopération pour la mise en œuvre de la « Convention de 1970, concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert illicites des biens culturels. »
Le patrimoine culturel en général et le patrimoine archéologique en particulier, rendent compte de la manière dont une communauté conçoit, organise et vit son existence matérielle et immatérielle. « Un patrimoine qui n’est pas connu et diffusé ne vit tout simplement pas », a-t-elle conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA