En dépit de l’annonce d’une possible intervention militaire de la Cédéao au Niger, les mises en garde n’ont cessé d’affluer du Maghreb en passant par l’Afrique de l’Ouest pour dénoncer les conséquences d’une telle intervention sur la région.
Les inquiétudes d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sont vives. Des voix dissonantes tant au Maghreb qu’en Afrique de l’Ouest et centrale ne cessent de se lever pour demander un prolongement de la durée des négociations en privilégiant la voie diplomatique.
La semaine dernière, les sénateurs nigérians, ont ouvertement fait part de leur inquiétude d’une éventuelle intervention militaire qui aura des dommages sur le Niger. Sept Etats fédérés entourent la frontière sud du Niger sur plus de 1500 kilomètres et sans doute l’armée nigériane serait en première ligne en cas d’intervention.
Dans un courriel, le Sénat nigérian a appelé Bola Tinubu à encourager davantage les autres dirigeants de la Cédéao à renforcer les options politiques et diplomatiques et autres moyens pour sortir de l’impasse politique.
Après le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères mettant en garde les dirigeants de la Cédéao, des conséquences que cette intervention militaire pourrait engendrer en termes d’escalade de la violence dans l’ensemble de la région. Dans une interview télévisée le président Abdelmadjid Tebboune, a fait part de son hostilité à l’égard d’une opération qui représenterait “une menace directe” pour son pays qui n’est pas membre de la Cédéao mais qui partage près de 1000 kilomètres de frontières avec le Niger.
Au Sénégal, bien que Macky Sall ait affiché clairement son intention de participer à une éventuelle offensive militaire au Niger, des voix dissonantes ont commencé à se faire entendre dans la classe politique.
Dans une déclaration, l’ancien ministre et député d’opposition Thierno Alassane Sall a alerté contre le risque de provoquer “une guerre parmi les plus meurtrières de la sous-région” et appelé la majorité présidentielle à ne pas engager le pays sans l’adhésion de l’Assemblée nationale.
En Côte d’Ivoire, le sujet est moins débattu. Malgré que le pays soit en deuil de dix jours suite au décès de l’ancien président Henri Konan Bédié, visiblement Alassane Ouattara est moins chaud pour faire rentrer son pays dans une guerre.
Lors de son discours à la nation, prononcé à la veille de la célébration des 63 ans de l’indépendance du pays, le président ivoirien s’est contenté de condamner une “tentative de coup d’Etat au Niger qui constitue une grave menace pour la paix et la sécurité dans la sous-région”.
S’agissant du président Tchadien, il dit ne pas avoir une guerre à côté de ses frontières qui plongerait le Tchad dans un cycle de la violence.
Ousmane Mahamane
Mali Tribune