La rentrée scolaire 2019-2020 est effective depuis le mardi 1 octobre dernier. Cependant, plus de 750 écoles restent fermées au Nord et au Centre, privant ainsi environ 2 millions d’enfants de scolarité.
Selon les responsables de l’éducation nationale, sur les 900 écoles fermées, plus de 300 écoles sont susceptibles de rouvrir. Des dispositions seront également prises afin de pouvoir accueillir les élèves déplacés, expliquent-ils. Mais la triste réalité est que sous la pression des djihadistes, des groupes armés affiliés à Amadou Koufa, plusieurs écoles de Tombouctou, Ségou, de Sévaré à Korianzé (Région de Mopti) ont été fermées… Alors que les enseignants et les administrateurs ont abandonné plusieurs localités de cette zone, des milliers d’enfants sont dans la rue.
A ce jour, plus de 900 écoles sont fermées au Centre et au Nord à cause de l’insécurité depuis l’éclatement de la crise de 2012.
La menace djihadiste persiste
Les djihadistes livrent une chasse contre les écoles dites classiques. Profitant souvent de l’absence des forces armées, les groupes armés brulent les écoles, menacent le personnel enseignant, diffusent (dans les mosquées) des messages de propagande et réclament « la fermeture des ‘’ écoles classiques’’ au profit des écoles coraniques (Medersa).
La région de Mopti a le taux de scolarité le plus bas (24%). A cela, s’ajoute l’insécurité dans le Macina (Delta du Niger). Les écoles sont plus affectées dans les CAP de Djenné et de Ténenkou. De nos jours, plus de 142 écoles sont fermées, avec des centaines d’enseignants et élèves affectés en raison des menaces et de la psychose qui règne dans ces localités.
Au même moment dans la région de Tombouctou, des centaines d’enseignants communautaires attendent toujours leurs subventions de l’année dernière. Ils demandent également « la prise en charge de leur sécurité ». Cette requête intervient alors que la semaine dernière, des présumés djihadistes ont proféré des menaces dans certaines localités du cercle de Niafunké, pour interdire l’ouverture des écoles.
Entre temps, Suite à l’incursion des présumés djihadistes dans les Communes de Madina Sacko, Boron et Toubakoro la semaine dernière, l’inquiétude plane sur la rentrée scolaire. Selon des sources locales, les présumés djihadistes ont dit qu’ils sont prêts à croiser le fer avec les autorités nationales si les lois telle que définies dans le Coran ne sont pas appliquées. Les populations appellent les autorités à sécuriser les écoles pour une année scolaire apaisée comme le dit cette autorité dans la zone qui a requis l’anonymat.
La menace djihadiste touche aussi la région de Ségou où, le dernier cas remonte dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, à Néguébougou dans l’académie d’enseignement de Farako. Sur place les responsables scolaires tirent la sonnette d’alarme et lancent un appel pressant aux autorités à « prendre des dispositions ». Ils demandent la sécurisation de la localité et la réouverture des écoles fermées. Certains enseignants sont contraints de quitter les localités concernées.
Les écoles sont réparties ainsi qui suit : 17 à Farako, 11 à Niono et 2 Saro dans la région Ségou. Sur les 32 écoles fermées l’année dernière, 2 ont pu rouvrir cette année. Cette situation perdure depuis 2017. « Les présumés terroristes qui ont fermé ces écoles menacent la population et imposent leurs idéologies. Ils brûlent les manuels scolaires », nous explique le Directeur de l’académie d’enseignement de Ségou.
Selon le responsable scolaire, les enseignants dans ces localités sont redéployés dans d’autres zones où la sécurité est moins tendue. Selon I Selon Itous Ag Hamed Iknan « les assaillants imposent l’arabe comme langue d’étude. Cette situation nuirait gravement au fonctionnement normal de l’école », regrette-t-il.
« Aucune patrouille, ni dispositions sont prises au niveau de ces localités. Et les assaillants se promènent impunément dans la localité », dénonce M. Iknan.
La commune de Farako, située à 40 Km de Ségou, enregistre le plus grand nombre d’écoles fermées. Le Syndicat des enseignants de la localité se dit « inquiet ». Les enseignants sont victimes de menace à tout moment. Cette situation les empêche d’exercer en toute quiétude. Certains sont obligés de quitter les lieux par peur de représailles.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube