Tabital Pulaaku est en colère. L’association des amis de la culture peulh l’a fait savoir ce matin lors d’un meeting organisé au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah. Selon les organisateurs, cette manifestation vise à dénoncer l’insécurité grandissante au centre du pays et les crimes et autres assassinats à l’endroit de la communauté Peulh. Et face à cette situation, Tabital Pulaaku exige le désarmement des milices.
«Trop c’est trop», «le sang des innocents ne doit plus jamais couler», «l’Etat se doit d’être responsable et impartial», voici entre autres ce qu’on pouvait lire sur des pancartes au cours de ce rassemblement de la Communauté peulh. Plus de 3000 personnes ont répondu présents à l’appel de l’Association Tabital pulaaku, ce matin au Palais de la culture pour dire non « aux exactions contre la communauté peulh ».Abdoul Aziz Diallo, président de l’association Tabital Pulaaku a tiré la sonnette d’alarme et dénoncé les attaques ciblées contre la communauté peulh. « C’est la preuve s’il en est besoin que l’objet de ce meeting est largement partagé par les Maliennes et les Maliens », a-t-il dit. Selon lui, « la vie des populations, rythmée par des exécutions par des arrestations, des détentions arbitraires, des assassinats ciblés perpétrés par des groupes terroristes et des milices des chasseurs donsos sont suscités et ou encouragés sinon tolérés par les autorités ».
Pour le représentant des hommes de castes de la communauté peulh du Mali, la solution ne se trouve que dans le dialogue sans oublier le rôle que doivent jouer les autorités. Oumarou Saré, représentant des griots de la communauté peulh pense que l’Etat doit prendre ses responsabilités pour mettre un terme aux exactions. « Il faudra que l’Etat se ressaisisse et qu’il s’assume pour protéger tous les Maliens. Nous, en tant que griots, sommes là aujourd’hui, pour jouer notre rôle de conciliateur, car nous avons toujours été là pour dire aux communautés : ne prenez pas les armes », a indiqué le représentant des griots.
Quant à l’Imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, il a appelé à l’apaisement et plaidé pour la paix et le vivre ensemble.
« Mon rôle ici c’est de faire la Fatiya, pas de faire un meeting. Si non je trouverais les mots justes pour dire tout au gouvernement. Je dois me calmer et je vous demande de vous calmer », a dit l’imam Dicko.
A signaler que ce meeting de Tabital pulaaku intervient au moment où la crise sécuritaire au centre a provoqué plus de 60 mille déplacés à travers le Mali selon le rapport d’une ONG.
Studio Tamani