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Inondations à Bamako : les présages…

À peine la saison des pluies a-t-elle commencé que la panique gagne déjà les cœurs et les esprits des habitants de plusieurs quartiers de Bamako. C’est une vieille tradition à laquelle l’hivernage actuelle ne compte pas du tout déroger.

La pluie qui est censée apporter de la fraîcheur et du beau temps dans un pays de très forte chaleur comme le nôtre, est souvent synonyme de catastrophe naturelle à Bamako. Non pas par abondance, mais à cause de l’anarchie qui règne dans la ville. Les caniveaux très étroits et encrassés ne parviennent pas à absorber les torrents d’eau. Ainsi, ces eaux débordent souvent et nombreux sont ces quartiers qui vivent de véritables cauchemars à chaque fois qu’il pleut. Il s’agit, entre autres, de Banconi, N’golonina, Niaréla, Bozola, Missabougou, Daoudabougou, Niamakoro, Sabalibougou, dont le schéma d’urbanisme ne répond plus aux réalités actuelles de la ville.

Ainsi, à peine la saison des pluies annoncée, la peur et la panique règnent dans la plupart desdits quartiers. Avec seulement quelques pluies tombées sur la ville depuis le début de l’hivernage, ces quartiers sont déjà en alerte maximale, notamment après la pluie du 13 juillet 2023 où l’eau était montée à une quantité inquiétante.

Juste après la pluie, nous avons interrogé quelques riverains. Ousmane Diarra est menuisier près de la rue Express sur la R27. Pour lui, il faut déjà se préparer à la vieille habitude. « Je ne pense pas qu’il y ait des solutions particulières cette année. Sur cette route (R27), souvent quand il pleut, l’eau monte à une quantité incroyable pendant 4 à 5 heures et souvent sur un 1 ou 2 kilomètres de long. Les usagers ont de la peine à faire la différence entre la route et les caniveaux et ils roulent presque à tombeaux ouverts », témoigne-t-il.

Des caniveaux bouchés !

Entre N’golonina, Niaréla et Bozola sur la voie passant devant l’ORTM et l’hôtel de l’amitié, le cauchemar est encore plus grand. Cette voie assez petite et avec des caniveaux restreints, les usagers sont souvent obligés de former un fil de cortège pour éviter de se retrouver dans les caniveaux. « Ici la pression de l’eau est énorme. Les caniveaux n’arrivent plus à supporter les torrents. La seule solution qui d’ailleurs inenvisageable est de dégager les constructions pour refaire les routes accompagnées de nouveaux caniveaux plus adaptés », nous confie Damis, un taximan.

Dans certains quartiers, les caniveaux sont bouchés par des ordures ménagères déversées par les habitants sous les pluies. On appelle cela ‘’bonus’’ dans certains quartiers. « Non seulement, les caniveaux ne sont pas à la hauteur des attentes, mais les femmes exagèrent souvent. Elles déversent les déchets (solides) dans les caniveaux quand la pluie tombe. Elles veulent que la pluie amène les ordures avec elle. Ce qu’elles oublient, c’est que cela se transforme en bouchon dans les caniveaux. Ce qui finit par provoquer des déviations d’eau qui amènent des inondations », explique Moussa Diabaté, un usager de la route.

Pour d’autres quartiers comme N’golonina ou encore Missabougou, certaines constructions sont installées sur le lit du fleuve. Naturellement, l’inondation n’attend que la pluie pour se manifester. Déjà à Missabougou, les inondations ont provoqué des dizaines de morts dans les trois dernières années. Et cette année encore, la menace est la même. Toute chose qui interpelle les autorités à prendre des mesures fortes et urgentes.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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