Merci Denis, pour les coups de gueule, pour la poigne et pour l’enthousiasme !
Inexorable ! Chaque jour apportera son lot de larmes et de chagrin pour les uns, de rires et de joie pour les autres. De part et d’autre d’un balancier au mouvement permanent, une génération entrera tandis qu’une autre sortira. S’en allant dans la souffrance ou dans le manque. Ou qui s’en allant dans la plus absolue des dignités. Sans aucun bruit en outre, comme Denis Dougnon.
Fringant à la télé la veille, rendu au Créateur le lendemain. Dans l’incrédulité générale, et en laissant inconsolés famille, collègues et amis, tous ceux qui eurent à le côtoyer, donc forcément aimé car il n’était pas concevable d’approcher cet homme sans l’aimer. Ses coups de gueule caractéristiques donnaient de lui l’impression de l’écorché vif qu’il n’était pas. Il rejetait les compromissions mais avait un attachement profond pour ses camarades. Il était entier et dévoué, s’étant toujours cru investi d’une mission rédemptrice au service de l’école malienne, de l’avancement de l’école malienne hélas prisonnière d’une crise à tiroirs imputable à toutes les parties prenantes : l’Etat, la famille, les formateurs, les formés.
Acteur vocal et convaincu de mars 1991, il aura cru jusqu’à la dernière minute à la refondation de la société, de la politique, de l’école, son école. Il n’eut de cesse de ré-enchanter le rêve même si la lassitude dut parfois le traverser, des doutes l’habiter, le temps que son indécrottable optimisme reprenne le dessus. Tel il était, tel il partit.
Les éloges qui ont fusé de partout, le chagrin visible de ses amis, en disent long sur les qualités exceptionnelles d’un homme qui fut véritablement d’exception. Que la terre lui soit légère, lui qui ne prit jamais ses missions à la légère !
Adam Thiam
Maliweb.net