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Illias Goro, député élu à Douentza : «Désormais, Le PDES n’est plus dans l’opposition et n’est pas non plus dans la majorité…»

C’est du moins ce qu’a dit l’honorable Illias Goro par rapport à la position ambiguë dans laquelle s’est embourbée le Parti pour le Développement Economique et Social (PDES), à l’issue de son deuxième congrès ordinaire, tenu le week-end dernier à Bamako. Un congrès qui s’est achevé, il le faut le dire, en queue de carpe. Au lieu de mettre les militants en ordre de bataille pour les échéances électorales à venir, ce congrès a plutôt  signé l’arrêt de mort  du PDES.

Renouveler le bureau exécutif national et choisir un camp, étaient l’objectif et  l’enjeu principal de ce congrès du PDES. Faute de consensus autour d’un bureau et sur le camp à soutenir lors les élections présidentielles qui pointent à l’horizon, les assises du Parti d’ATT ont accouché de deux bureaux qui revendiquent, chacun, la légitimité. Toute chose qui compromet dangereusement l’avenir et le devenir de ce parti qui a dirigé pendant une décennie le Mali.

Cette situation fait dire à de nombreux observateurs que les amis et héritiers d’ATT ont choisi  la voie de la division ; cela, en toute contradiction avec la vision de leur idole qui n’est autre le «consensus».

Avec deux bureaux, la division est désormais consommée au sein du Pdes. Cette situation malheureuse était perceptible avant même le 2ème congrès du parti qui a pris fin dimanche dernier au Palais des Sports.

Ce parti qui regroupait, en son sein, il ya seulement 6 ans, un nombre important de caciques politiques,  n’était plus que l’ombre de lui-même depuis la chute du régime d’ATT en 2012. La raison, l’essentiel des cadres ont  déserté le parti pour rejoindre d’autres formations plus « juteuses ».

Désorientés, les quelques militants restés fidèles au président ATT s’étaient engouffrés dans l’opposition, même s’ils ne soufflaient pas dans le même cor.

Après plus de 6 ans de calvaire, certains cadres du parti ont estimé qu’il est temps de quitter l’opposition. Au même moment, d’autres barrons du PDES crient qu’il n’en est pas question. Ce qui devait arriver est finalement arrivé. A l’issue des assises  du weekend dernier, chacune des deux parties a mis en place son propre bureau. Chose incompréhensible, chacun des deux bureaux défend une position. Un se réclame toujours de l’opposition et un autre affirme avoir quitté l’opposition.

Le bureau qui se réclame de l’opposition est dirigé par Djibril Tall, ex directeur national des transports, et anciennement président par intérim du PDES. Son vice-président se nomme Moulaye Haidara, anciennement président de la jeunesse PDES.

Quant à l’autre bureau, il est dirigé par Mohamed Dibassi. Le poste de premier vice-président est occupé par Fatoumata Sacko et le 2è vice-président n’est autre que l’honorable  Illias Goro, l’unique député du PDES.

A notre micro, l’honorable Goro a indiqué l’autre bureau qui se réclame de l’opposition n’est pas légitime pour plusieurs raisons. Il s’agit, dit-il, d’un bureau imposé aux délégués. Selon lui, depuis 2012, il y’a quelques individus qui imposent leur volonté à  le reste parti, en se servant du nom d’ATT. C’est ainsi qu’en 2013, ajoute t-il, après la victoire d’IBK à la présidentielle, ceux-ci ont unilatéralement engagé le PDES dans la voix de l’opposition, alors que telle n’était ni la vision, ni la volonté d’ATT, encore moins, celle de la majorité des militants.

Aux dernières nouvelles, les membres qui disent avoir quitté l’opposition ont été suspendus par l’autre bureau pour violations des textes du parti.

«ATT depuis son départ du pouvoir ne s’est jamais impliqué dans la gestion du parti et il n’a jamais demandé que le PDES soit de l’opposition ou de la majorité. ATT n’a jamais demandé au parti de suivre quelqu’un, mais de soutenir les actions qui favorisent le Mali et les Maliens», a expliqué Illias Goro.

Pour lui, c’est pour être fidèle à cette vision d’ATT que le parti a décidé de quitter l’opposition pour se consacrer au développement du Mali.

Conformément à la vision d’ATT, l’unique député du PDES ne s’est jamais comporté en opposant à l’hémicycle,  pour avoir voté en faveur de tous les projets de textes qui ont été adoptés ces 5 dernières années.

« Désormais, le PDES n’est plus à  l’opposition  et n’est pas non plus dans la majorité. Il est prêt à accompagner, quelque soit le bord politique, chaque malien dans la construction du Mali», a précisé le député. Avant d’ajouter que cette décision de quitter l’opposition a été prise par l’écrasante majorité des délégués présents au congrès.

A croire l’honorable Goro, quatre des six communes de Bamako sont d’accord pour quitter l’opposition ; de même que l’ensemble des cercles qui ont pris part au congrès.

Le problème du Mali, a martelé le député, n’est pas le président de la République, mais plutôt tous les Maliens. C’est pourquoi, les présidents qui se sont succédé ces dernières années à la tête du pays, ont été confrontés aux mêmes problèmes et aux mêmes critiques.

«Cette situation perdurera tant que nous ne changeons pas d’attitude à l’égard de nos dirigeants. Nous devons comprendre qu’un président,  sans l’accompagnement des populations, ne pourra faire avancer le Pays», a-t-il martelé.

L’honorable Goro juge satisfaisant le bilan des 5 ans d’IBK à la tête du pays. Des résultats encourageants, dit-il, sont visibles dans les domaines agricole, sécuritaire (l’équipement des militaires) mais aussi dans le domaine de l’amélioration des conditions des travailleurs.

Aboubacar Berthé

Le Serment du Mali

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