IHEM
Former des ressources humaines compétentes au service de l’humanitaire
L’Institut des Hautes Etudes en Management(IHEM) a organisé une conférence, le mercredi 23 février 2022, dans ses locaux. Le thème retenu était : « Paix, Sécurité et Développement : le rôle de l’humanitaire dans le cadre du développement local ». L’objectif de cette conférence était de contribuer au renforcement de la coopération entre les acteurs de l’humanitaire, du développement et de la paix.
« C’est un honneur d’accueillir d’éminentes personnalités à cette conférence. Nous jouerons pleinement notre rôle à travers des projets, à travers des activités et des échanges. Nous savons qu’à la fin de cette conférence, les étudiants et les professeurs seront outillés à la notion de l’humanitaire dans le cadre du développement local. » C’est par ces mots que Moussa Sidibé, directeur de l’IHEM, a lancé la conférence dont son institut est à l’initiative. En effet, l’IHEM a invité des spécialistes de l’humanitaire à s’exprimer sur les questions liées au développement local. Ainsi, Bertrand Gallet, président d’ACTED, a expliqué que le terme « humanitaire » concerne les périodes de grands périls. « On parle d’humanitaire quand il y a eu des guerres, des catastrophes naturelles, des famines à travers le monde. On parle aussi de l’humanitaire quand beaucoup d’Etats peinent à assurer leur sécurité, et que finalement les conflits surviennent.
A travers beaucoup de pays, nous voyons que quand l’Etat devient faible et ne peut plus assurer sa souveraineté, on tombe dans l’insécurité. Il est important de comprendre que c’est à la suite des catastrophes et des guerres qu’on parlera de l’humanitaire. Par exemple, le tremblement de terre en Haïti, les guerres au Rwanda, en Somalie, en Libye etc. ; ont fait que les humanitaires se sont éparpillés à travers le monde. L’humanitaire révèle une question mondiale ou un fléau presque planétaire », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il faut reconnaître que beaucoup d’ONG interviennent au Mali dans le cadre humanitaire. Il serait nécessaire que l’IHEM insère l’humanitaire dans ses programmes d’études pour qu’enfin le Mali et toute l’Afrique bénéficient de ressources humaines bien formées et adaptées au contexte actuel », a-t-il soutenu.
Même discours de la part d’Alexis Kamanzi, chargé des affaires humanitaires à OCHA Mali. Pour lui, l’humanitaire occupe une place importante dans la situation du Mali. « Le Mali est un pays très pauvre. Il occupe la 184ème place sur 189, selon le IDH 2020. Cette pauvreté est couplée à l’instabilité politique. Les causes de cette pauvreté s’expliquent par l’insécurité liée aux conflits, y compris les tensions inter communautaires, les impacts climatiques (sècheresses et inondations), les effets sanitaires et socio-économiques du COVID19, l’impact humanitaire des sanctions de UMOA/CEDEAO etc. Sur le plan nutritionnel, la prévalence de la malnutrition aigüe globale (MAG) en 2021 était de 10%, et celle de la nutrition sévère(MAS) est de 1,8%. Sur le plan eau, hygiène et assainissement, le taux de non-accès aux services d’eau potable est de 23% au niveau national contre respectivement 65% et 58% pour les régions de Kidal et Ménaka. Une absence de réponse EHA aggraverait les risques d’épidémies d’origine hydrique pour plus d’un million de personnes. Il y a aussi 1632 écoles fermées sur l’étendue du territoire malien », a-t-il fait savoir. D’où, selon lui, le rôle nécessaire des humanitaires au Mali.
Mamadou KOMINA
Source: lesechosmali