Le 30 avril dernier, le parlement tchadien a effectué une nouvelle réforme dans la constitution, permettant au Chef de l’Etat Deby d’y rester jusqu’en 2033, un toilettage réussi unilatéralement quand bien même que l’opposition s’en est insurgée.
La modification des constitutions sur le continent noir est une maladie qui se contracte de pays en pays. Les hommes politiques avides du pouvoir, dans leur intention d’être président à vie, sautent les verrous de la limitation des mandats présidentiels. C’est le cas du Tchad qui vient de réaliser le projet de lois portant sur la création de la IVe République adopté par le gouvernement le 11 avril dernier.
Arrivé au pouvoir en 1990, Idriss Deby qui y est toujours, vient de réaliser un exploit pour la conservation. Depuis le mois de mars, marqué par un forum national, il s’avère important pour le gouvernement tchadien de vite réviser cette constitution en y apportant les modifications prévues dans le projet de loi. Sur ce, le 30 avril dernier la majorité parlementaire a adopté une nouvelle constitution qui permet au chef de l’Etat de rester au pouvoir jusqu’en 2033. Une séance de travail au cours de laquelle l’opposition s’est abonnée aux absents. Cette réforme qui supprime le poste du premier ministre est qualifiée par les partis de l’opposition comme une « source d’instauration d’un régime monarchique ». Pour le chef de file de l’opposition, Monsieur Kebzaboh Saleh il s’agit d’un coup de force institutionnel : « Le président Déby après un coup d’Etat électoral vient de faire un coup d’Etat institutionnel et nous sommes dans un régime qui s’installe de plus en plus dans l’informel et dans l’illégitime ».
Bien plus, les principes juridiques sérieux et exacts viennent prêter main forte au coup du président Deby ; à savoir la « non rétroactivité » d’une loi qui semble bien exclure l’actuel mandat de celui-ci. La nouvelle constitution prend effet en 2021. L’homme fort du Tchad aura en ce moment 81 ans.
ATHIA Yawo
Source: Le Pays