Le départ du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme n’est plus qu’une question de jours. Ancien procureur anti-corruption, Sombé Théra est pressenti pour lui succéder.

A l’origine du divorce, entre IBK et son ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des « Sots », la réouverture de l’enquête sur l’affaire dite de « l’avion présidentiel » et celle des « équipements militaires ». Avec, à la clé, l’incarcération, le 27 mars dernier, de l’ex-directeur de cabinet avec rang de ministre d’IBK, cité dans ce dossier.
Réputé pour son intégrité morale et intellectuelle, Malick Coulibaly avait pour objectif de redonner à la justice malienne ses lettres de noblesse. Soupçonnée de corruption, elle est en mal de crédibilité depuis plus d’un quart de siècle.
En jetant son dévolu sur Malick Coulibaly, et en lui donnant carte blanche, IBK était loin de s’imaginer qu’il allait sortir du placard des « dossiers déjà classés secret défense ».

Des positions inconciliables

En effet, le dossier de « l’achat du Boeing présidentiel » , tout comme celui des « équipements militaires » avaient été jugés.
Le parquet du Pôle Economique et Financier et les juges de la Section administrative de la Cour suprême se sont, déjà, prononcés sur l’absence de délit dans ces deux dossiers. Avant de les classer sans suite.
Alors, question : pourquoi décerner un mandat de dépôt contre l’ex-directeur de cabinet, avec rang de ministre d’IBK, dans un dossier déjà jugé et classé sans suite par la plus haute juridiction de notre pays ?
Pour IBK, la réouverture de ces deux dossiers, par le parquet du Pôle Economique et Financier, surtout dans le contexte actuel, ne vise qu’à déstabiliser son régime, en rajoutant une crise à d’autres, auxquelles il cherche des solutions, depuis bientôt six ans.
Pire, en dépit du fait que ces deux dossiers soient « classés sans suite », le procureur du Pôle Economique et Financier a, pourtant, décidé de transmettre les éléments d’enquête au procureur général de la Cour suprême pour saisine de l’Assemblée nationale.

Sombé Théra en terrain connu

L’Etat étant une continuité, le parquet du Pôle Economique et Financier devrait, selon IBK, laisser ces deux dossiers là où ils étaient, plutôt que de vouloir ajouter une crise à d’autres.
Aux dernières nouvelles, il n’a pas encore accepté la lettre de démission de son ministre de la justice. Mais, cela ne saurait tarder. Entre les deux hommes les positions seraient « inconciliables ».
Auparavant, IBK aurait, déjà, trouvé un successeur à Malick Coulibaly. Il s’agit de Sombé Théra.
Ex-procureur anti-corruption, sous le président ATT, il a dirigé les enquêtes sur plusieurs dossiers liés à la lutte contre la corruption et la délinquance financière.
Il entrerait en fonction à l’issue du remaniement ministériel, prévu au lendemain de la proclamation des résultats du second tour des législatives.
Oumar Babi

Source: Journal Canard Déchainé