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Gouvernement de Transition : Qui trop embrasse mal étreint !

Réformes politiques et institutionnelles, relecture de l’Accord d’Alger, conférence sociale et renforcement du dialogue social, réorganisation territoriale, deuxième génération de la loi d’orientation et de programmation militaire, chantier de la réconciliation nationale, élections référendaires et générales… A force de vouloir faire tout cela en si peu de temps, le gouvernement de Transition …s’embourbe.

 

L’ancien ministre non moins ancien député, Housseini Amion Guindo de la CODEM et de la Plateforme Jigiya Kura avait clairement souligné que le Mali doit s’en tenir à une « transition simplifiée ». Celle qui devait se contenter des tâches essentielles : sécuriser le pays et organiser les élections générales pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. Quitte au nouveau pouvoir élu de s’atteler à « une prolongation de la Transition » ou à une nouvelle transition, pour aller à des réformes profondes de la gouvernance du pays. Après tout, à l’impossible, nul n’est tenu, non ?
Contrairement à cette lecture raisonnable, du fait du contexte difficile et de crise multidimensionnelle, le gouvernement de Transition annonce vouloir faire beaucoup de choses à la fois.
Conférence sociale aux calendes grecques ?
Et, à titre d’exemple, la conférence sociale devant décrisper le front social, à travers une sorte d’harmonisation des salaires et traitements est toujours d’actualité, mais maintes fois reportée.
En effet, ces assises avaient été annoncées par l’ancien régime, mais rien n’y fit. Le gouvernement de transition l’avait remis au goût du jour, d’abord pour décembre 2020. Puis, pour janvier 2021. Le Premier ministre, Moctar Ouane, dira ensuite qu’elle se tiendra en février, puis en mars ou avril 2021. Récemment, le chef du gouvernement annonce, confie le ministre Porte-parole, Mohamed Salia Touré, que ce forum du monde du travail va se tenir en mai prochain. Quelle date ? Motus et bouche cousus ! Puisqu’elle pet être repoussée !
Au ministère du Travail, de la fonction publique et du dialogue social, on cafouille. Pas d’interlocuteur pour répondre à la question de l’agenda de la conférence sociale, annoncée à cor et à cri. Le ministre, Me Harouna Toureh, est injoignable, malgré tous nos efforts. Son téléphone sonne, mais il est abonné absent ! Certainement dans des réunions interminables, dont on cherche, à la loupe, les résolutions. Ou, du moins, la concrétisation des décisions se fait attendre, tandis que les préavis de grève pleuvent ! L’UNTM vient de promettre un arrêt de travail pour la mi-mai…
L’attaché du ministre Toureh, Aldiouma Togo, se fait plutôt donneur de leçons. Il n’apprécie pas qu’on « dérange » son ministre. A-t-il oublié qu’il est au service de l’Etat ?  Le chargé de communication, le confrère Sidi Attaher, nous reçoit, mais, visiblement, ne maîtrise absolument rien. Il va se contenter de nous envoyer vers le Directeur du Travail, Fassoun Coulibaly. Celui-ci aussi est dans des réunions avec syndicats et partenaires sociaux. Il se montre disponible au téléphone mais, il manque de temps pour dire ce que ses services font… Il finira par bredouiller que la conférence sociale, qui se fait désirer, est attendue pour le 18 mai prochain. Avant de laisser attendre qu’avec les partenaires sociaux, rien n’est sûr. «C’est compliqué », lâche-t-il ? Surtout que les préparatifs des élections prennent du temps.
Elections et autres
Le Gouvernement prévoit rendre disponible le texte de la révision constitutionnelle, en juin prochain. Et tenir le référendum constitutionnel le 31 octobre. Encore faut-il pouvoir résoudre cette équation à plusieurs inconnues : sécurisation, retour de l’Etat sur l’ensemble du territoire, réformes institutionnelles et législatives, etc. Pour les uns et les autres, à force de vouloir tout faire, dans une course aussi effrénée contre la montre, l’on court le risque de ne rien faire, de bien. En clair, de tout bâcler et bonjour les grincements de dents ! Il urge de se délester de certaines tâches pour exécuter les plus essentielles avec la rigueur et le sérieux requis. Car, « qui trop embrasse mal étreint » ! et cela, le Premier ministre Moctar Ouane le sait !

Bruno D SEGBEDJI

Source : Mali Horizon

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