« Nous allons rencontrer des puissants vents contraires, nous allons rencontrer des tempêtes de sables qui vont tenter de nous boucher l’horizon, nous allons rencontrer des cercles de feu dans lesquelles nous allons rentrer avec vos soutiens pour traverser et conduire le peuple malien vers des horizons les plus heureux. On ne laisserait personne tomber », avait annoncé le premier ministre de la transition, avant même sa prise de fonction.
Abattre à tout prix le premier ministre de la transition, faire de lui le blocage à la réussite de la transition, lui faire porter le chapeau de la mauvaise foi de certains Maliens à des desseins inavoués, le considérer comme un paria aux yeux du président de la transition et briser le duo qui donne espoir au peuple malien. Voilà le combat honteux de certains Maliens dont le projet est tout sauf la réussite de la transition.
En effet, depuis trois jours, il y a une farouche campagne de dénigrement contre le Premier ministre Choguel Kokalla dont le seul tort est d’avoir toujours défendu l’agenda Mali depuis sa nomination à la tête du gouvernement. L’autre tort de Choguel Kokalla Maïga, c’est d’avoir dit et continué de dire la vérité à un partenaire étranger, la France, sur sa position ambiguë dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Ce que la France et ses soutiens de l’intérieur n’ont pas digéré, c’est le fait que le premier ministre ait décidé de donner une autre image, celui d’un pays souverain et respectueux au Mali. Un autre tort de l’ingénieur télécoms, c’est d’avoir préféré mettre en avant la sécurisation des Maliens et leurs biens avant l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes. Son autre tort, c’est d’avoir engagé des réformes politiques et institutionnelles courageuses permettant de résoudre le problème du Mali, cela malgré l’opposition de certains politiques qui ne veulent que des élections bâclées qui leur redonneront le pouvoir. Son autre tort, pas le moindre, c’est d’avoir engagé, sur instruction du président de la transition, une lutte implacable contre l’impunité. Bref, pour avoir défendu l’intérêt des Maliens, l’agenda Mali, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga est aujourd’hui devenu un homme à abattre. Oui, il est à abattre parce qu’il a refusé de devenir un béni oui oui de la France. Il est à abattre parce qu’il a préféré être sanctionné pour la liberté du Mali que l’organisation d’élections bâclées comme l’ont souhaité certains Maliens.
L’objectif est-il seulement la tête du Premier ministre ? Non. Il est ailleurs. Le but de tout ce combat est connu : il s’appelle le colonel Assimi Goïta. Aujourd’hui, le président de la transition est épargné de tous les coups bas, les complots…Celui qui les encaisse, qui les affronte, c’est le premier ministre. Choguel est comme un anti pare-balle pour le président de la transition et il est impossible d’atteindre ce dernier tant que le soldat réserviste occupe le poste de premier ministre. Qu’est-ce qu’il faut maintenant pour atteindre le chef ? Il faut abattre le premier ministre, créer un sentiment de méfiance entre les deux hommes et obtenir la tête de Choguel afin d’atteindre Assimi plus tard. Voilà le projet machiavélique de ceux-là dont le projet est tout sauf le Mali.
Pourtant, les lignes bougent depuis la rectification de la trajectoire de la transition. Les résultats sont là, ils sont probants. Dans tous les secteurs, les efforts ont été faits.
Dans le domaine de la sécurité, l’armée monte en puissance. Elle neutralise les terroristes par dizaine et la peur a changé de camps depuis fin 2021. Le Mali a retrouvé sa souveraineté et son indépendance.
Le front social a été stabilisé grâce aux efforts louables du gouvernement en place. Les Assises nationales de la refondation ont permis aux Maliens de s’exprimer, de dire le type de gouvernance qu’ils veulent pour une sortie de crise. Un aspect important, malgré les sanctions économiques et financières illégales et illégitimes de la CEDEAO et de l’UEMOA, les travailleurs sont payés à temps. Les avancées sont là en matière de réformes politiques et institutionnelles.
Mais ceux qui réclament la tête du premier ministre ne verront jamais tous ces efforts. Tous ce qu’ils font, c’est de travailler à discréditer ce PM dont le seul et unique agenda est le Mali. Ils ne cherchent pas que le premier ministre, c’est le président qui est dans leur viseur.
Face à ce complot, le président de la transition et son premier ministre doivent se donner les mains et être plus que jamais soudés. L’échec de l’un est celui de l’autre.
B. Guindo
Source : LE PAYS