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Gabon : un petit groupe de militaires annonce vouloir mettre en place un « Conseil national de restauration »

Des militaires gabonais ont lu lundi matin à la radio d’État un message indiquant qu’un « Conseil national de restauration » allait être mis en place en l’absence du président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé au Maroc. Depuis, le signal de Radio Gabon a été coupé.

Des tirs ont été entendus dans le centre de Libreville alors que quelques jeunes éléments – vraisemblablement moins de dix jeunes militaires – de la garde républicaine avaient pris le contrôle de la radio d’État Radio Gabon. Un message a alors été diffusé, vers 6h30 heure locale, sur les ondes, pour annoncer qu’un « Conseil national de restauration » était mis en place en l’absence du président Ali Bongo Ondimba, afin « de sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire nationale et la cohésion nationale ».

« Une fois encore, une fois de trop, les conservateurs acharnés du pouvoir dans leur basse besogne continuent d’instrumentaliser et de chosifier la personne d’Ali Bongo Ondimba en mettant en scène un malade dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales », explique le communiqué. Tandis que des blindés des forces de sécurité gabonaises qui n’appartiennent pas au petit groupe de putschistes ont bloqué peu après l’accès au boulevard Triomphal, autour de la Radio Télévision gabonaise, la communication a tourné en boucle sur les ondes de Radio Gabon.

Celle-ci présente un certain lieutenant Kelly Ondo Obiang, qui se présente comme commandant adjoint de la Garde Républicaine et président du « Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) ». Ce dernier, explique le message radiodiffusé, « a décidé ce jour de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manoeuvres en cours visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016 ont fait lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales ».

Kelly Ondo Obiang explique en outre lancer une « opération Dignité », appelant « toutes les forces de sécurité » et « la jeunesse gabonaise” à se joindre au mouvement et à prendre le contrôle des moyens de transport, casernes, etc… « Réveillez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue en occupant les aéroports, les radios et télévisions, les bâtiments publics jusqu’à ce que nous mettons hors d’état de nuire tous les ennemis de la patrie », a-t-il lancé, citant nommément plusieurs personnalités.

Parmi elles : le général Jean Philippe Ntumpa Lebani – qui avait purgé une peine de prison pour une précédente tentative de coup d’État avortée en 2009 -, le colonel Rapontchombo, officier de l’armée de terre, ainsi que plusieurs acteurs de la société civile, réputés proches de Jean Ping, le syndicaliste Jean Rémi Yama et la chercheuse Laurence Ndong, Marcel Libama (Union nationale), l’avocate Paulette Oyane et Bertrand Zibi, ancien député démissionnaire du Parti démocratique gabonais (PDG).

Contactée, la présidence de la République précise que la situation est sous contrôle, de même que les points stratégiques de la capitale et les abords de radio Gabon. Le signal de Radio Gabon avait été coupé, alors que l’armée gabonaise contrôlait, dès 7 heures, heure locale, les accès au bâtiment.

Jean Rémy Yama, syndicaliste cité dans le communiqué assure à Jeune Afrique ne pas être au courant de l’action du groupe de militaires et ne pas être physiquement au Gabon.

Mali24

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