Ce dimanche 13 août 2000, le COB fraîchement promu en D1, créa la sensation en battant le Stade malien 1-0, en finale de la Coupe du Mali. Les Verts du président Moussa Konaté devenaient, ainsi, la quatrième formation du pays à soulever le prestigieux trophée, après leur victime du jour, le Djoliba, le Réal et le Sigui de Kayes. Le reporter de L’Essor, Souleymane Bobo Tounkara était présent dans les gradins du stade Modibo Keïta
Jusqu’à la 68è minute, le Stade malien était la seule équipe sur le terrain et on ne voyait pas vraiment comment le COB, dominé dans les différents compartiments du jeu et recroquevillé en défense, pouvait revenir dans la partie, à fortiori trouver la faille d’une défense stadiste combative et prompte dans l’anticipation.
Le déclic est venu du côté olympien du latéral, Djibril Sacko, bien décalé par Bakari Sidiki Kéita et qui, d’une frappe lourde, mit fin à la tranquillité de plus d’une heure du keeper stadiste, Boubacar Kéita. Durant toute la première période, celui-ci n’avait pas été sollicité une seule fois, l’Olympien Boubacar Dembélé-Bakári Sidiki Kéita-ayant réussi à prendre à défaut l’arrière-garde des Blancs.
Un échec qui tenait autant à la rigueur des Blancs qu’à la faible complémentarité de Boubacar Dembélé et Bakari Sidiki Kéita, deux avant-centres axiaux qui avaient plus tendance à se marcher sur les pieds qu’à fonctionner en tandem.
Curieusement, le coach des Verts, le Sénégalais Mahamoud N’Diaye, ne broncha pas et laissa ses attaquants piétiner une mi-temps durant. Les Blancs avaient, par conséquent, le sentiment de vivre un après-midi tranquille. Ils n’avaient pas réussi à pourfendre la défense olympienne, mais contrôlaient parfaitement la partie, accentuant la pression au fil des minutes.
Les poulains de Djofolo Traoré (décédé il y a quelques années, ndlr) étaient donc légitimement en droit de penser que l’adversaire, usé sans relâche, finirait par craquer. Dans les tribunes, nombreux étaient aussi ceux qui partageaient ce point de vue et s’attendaient à voir les Blancs ouvrir le score car indiscutablement, ceux-ci dominaient et se créaient des occasions nettes de but. Il n’y a donc pas que les joueurs du Stade malien qui ont été surpris par le réveil brutal et inattendu des Olympiens.
Ceux-ci, comme poussés par une force invisible, se métamorphosèrent, portant presque sans discontinuer le danger devant les buts de Boubacar Kéita. Après le tir canon de Djibril Sacko dévié en corner par le kéeper stadiste, les Olympiens se créèrent, ainsi, coup sur coup, trois belles occasions par Bakari Sidiki Kéita (71è et 75è min) et Daouda Diakité (80è min).
Ainsi, en douze minutes (68è à la 80è minute), les poulains de Mahamoud N’Diaye refirent, au nombre d’occasions nettes de but, leur retard sur les Blancs qui en avaient également obtenu quatre en une heure par le seul Mamadou Kanté (10è, 29è et 60è min).
Puis vint la 81è minute : lancé par un coéquipier, le capitaine du COB, Amadou Niaré, évite la sortie du gardien Boubacar Keïta et marque dans les buts vides (1-0). En treize minutes, la finale venait de basculer. Le COB, porté par ses supporteurs épaulés par ceux du Djoliba, continua d’imposer son jeu à des Blancs visiblement fragilisés par la sortie de Dramane Traoré.
Peu tranchant au plan offensif, le milieu stadiste avait, par contre, réussi à barrer le couloir gauche et à empêcher Djibril Sacko d’engouffrer courses et ballons. Sa sortie libéra le boulevard et toutes les occasions olympiennes y compris celle qui amena le but, l’empruntèrent.
Djofolo Traoré a donc commis une (compréhensible) erreur d’appréciation en excluant l’éventualité d’un réveil du COB dans le dernier quart d’heure, car c’est pour en finir avec un adversaire qu’il a cru au bord du K.O. qu’il lança dans le bain un Souleymane Dembélé chargé d’appuyer le duo d’attaque Bouramablen-Mamadou Kanté, Les faits lui ont doublement donné tort, car les Verts ont exploité de manière décisive l’ouverture gauche qui leur était faite tandis que l’attaque que les Blancs avaient renforcée, échouait à trouver la faille dans la défense adverse.
Après avoir commencé la saison en beauté en s’offrant la peau des ténors djolibiste et stadiste, les Olympiens la terminent de façon identique, alignant de nouveau Djoliba et Stade malien pour inscrire, pour la première fois de leur histoire, leur nom au palmarès de la Coupe du Mali.
Une performance dont peuvent être fiers, joueurs, encadreurs et dirigeants d’un club qui, il y a moins d’une année, évoluait en division inférieure. Pour les Blancs, qui rêvaient du doublé Coupe-Championnat, la défaite du dimanche (13 août 2000, ndlr) est un coup dur au moral et l’équipe de Djofolo Traoré devra se surpasser ce week-end contre le Réal au risque de tout perdre. Il y a une semaine, les Blancs étaient sur un nuage, les voilà aujourd’hui avec des doutes plein la tête. Le football a ses raisons que la raison elle-même ignore.
S. B. TOUNKARA
Dimanche 13 août au stade Modibo Keïta
COB-Stade malien : 1-0
But d’Amadou Niaré (81è min).
Bon sifflet du trio Sidi Békaye Magassa, Dramane Danté et Moussa Ben Déka Diabaté.
COB : Souleymane Traoré, Ousmane Goïta, Kalilou Doumbia, Chaca Fadiga (Mamourou Sangaré), Amadou Niaré (cap), Djibril Sacko, Bakary Sidiki Kéita, Daouda Diakité, Almamy Konaté. Pape Assane N’Diaye et Boubacar Dembélé (Sheick Murtala Diakité).
Entraîneur : Mahamoud N’Diaye.
Stade malien : Boubacar Kéita, (cap), Ibrahima Abba Koné, Guéladio Nango, Alfousseïny Kouma, Dramane Traoré (Souleymane Dembélé), Drissa Diakité, (Idrissa Koné), Nouhoum Camara (Boubacar Diallo), Baba Sadio Cissé, Boubacar Guèye, Bréhima Traoré et Mamadou Kanté. Entraîneur : Djofolo Traoré.
Source : L’ESSOR