Dans la petite «guerre» que se livrèrent les deux entraîneurs, les milieux de terrain ont été sérieusement mis à contribution. Mahamoud N’Diaye du COB s’est attaché à contenir le Stade malien en première période avec un milieu dense. Daouda Diakité «Darou», chargé de prendre en individuel Boubacar Guèye, empêcha avec autorité et sérénité le meneur de jeu des Blancs d’approvisionner son attaque.
Sevrés de bons ballons, Mamadou Kanté et Bouramablen Traoré ont eu du mal à se dépêtrer du marquage des défenseurs olympiens. Le gros travail de récupération abattu au milieu de terrain par Pape Assane N’Doye et Darou donna plus de liberté au capitaine Amadou Niaré de porter le danger dans le camp adverse. Avec son aisance habituelle dans le dribble, il a pesé sur la défense du Stade malien. En empêchant son adversaire de développer son jeu, le COB avait réussi la moitié de son plan. Le reste était affaire d’intelligence de jeu, d’opportunisme et d’un peu de chance.
«On ne peut battre le Djoliba en demi-finale et pécher face au Stade malien qui n’est pas un inconnu pour nous. Cela n’aurait pas été normal», a déclaré après coup le coach du COB, en soulignant le respect des consignes tactiques par ses joueurs. Le Stade malien de son côté cafouilla son football dans un 5-3-2 peu fluide vers l’avant.
Le latéral gauche Dramane Traoré, préféré au teigneux et offensif, Ousmane Koné n’apporta qu’un soutien modeste à son milieu, tandis que Nouhoum Camara «Anglais» se borna à faire l’essuie-glace devant sa défense centrale. Avec de surcroît un Boubacar Guèye muselé et un Baba Sadio Cissé volontairement dilettant, les Blancs ne pesèrent pas énormément dans le secteur médian. Comble de malheur pour eux, leurs attaquants Mamadou Kanté et Bouramablen Traoré (26 buts à eux deux en championnat) n’étaient pas dans un bon jour.
L’entraîneur du Stade malien, Djofolo Traoré reconnaît que son attaque et son milieu n’ont pas fonctionné comme il le souhaitait : «ma défense a soutenu le poids du match et a finalement craqué, mais c’est le sport, il fallait un vainqueur, observe-t-il. Comme il est facile de refaire un match après-coup, on remarquera que Djofolo Traoré n’a pu se résoudre à sortir Mamadou Kanté pour le remplacer par un autre attaquant.
La rentrée tardive de Souleymane Dembélé à 12 minutes de la fin et la balle d’égalisation qu’il manqua à la 84è minute ont montré que ce secteur aurait gagné à être vivifié. La victoire du COB a donc tenu à sa capacité à faire déjouer les Blancs, à sa volonté de mettre la balle à terre, à son sens du contre-pied qui a permis tous ces face-à-face entre ses attaquants et le gardien stadiste et aussi à tous ces petits rien qui font qu’un match bascule : quelques passes réussies qui installent la confiance dans un camp et quelques passes ratées qui font naître le doute dans l’autre.
Le succès du COB, c’est enfin la victoire de la simplicité tactique et du réalisme sur la science confuse des Blancs.
B. DOUMBIA
Source : L’ESSOR