Les syndicats de l’éducation et le gouvernement ont de part et d’autre, avec l’accompagnement de la Commission de conciliation, fait des concessions pour s’accorder sur l’essentiel. Le procès-verbal de conciliation qui en est sorti
permettra de sauver l’école du spectre d’une année blanche qui planait sur elle comme une épée de Damoclès
Tout est bien qui finit bien. Les négociations entre le gouvernement et les responsables des huit syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016 ont abouti, après d’intenses négociations, à la signature d’un procès-verbal de conciliation, entre les deux parties, le week-end dernier, au ministère de l‘Éducation nationale. Et le mot d’ordre de grève des enseignants a été suspendu.
Ce procès-verbal de conciliation qui représente un accord, une entente entre les deux parties est intervenu après sept préavis de grève déposés entre novembre dernier et mai 2019, occasionnant plusieurs mois d’arrêt de travail des pédagogues.
Les négociations à l’initiative de la Commission de conciliation, présidée par Issaga Traoré, ont enregistré la participation des membres du gouvernement, notamment les ministres Dr Témoré Tioulenta de l’Éducation nationale, Oumar Hamadoun Dicko du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, Yaya Sangaré de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement. Y était aussi le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Éducation nationale, chargé de la Promotion et de l’Intégration de l’Enseignement bilingue, Moussa Boubacar Bah.
Sur les 10 points de revendications, huit ont fait l’objet d’accord. Il y a eu aussi un accord partiel sur un point. Mais sur le dernier point de revendication, les syndicalistes ont lâché du lest. Il a été convenu aussi d’accord parties de la mise en place d’une commission technique pour voir et examiner la faisabilité du point 10, relatif à la prime de logement. Le gouvernement a proposé 20 000 Fcfa comme indemnité de résidence sur les deux ans à avenir (janvier 2020 – janvier 2021). Cette proposition a été acceptée par les responsables des syndicats d’enseignants.
Le porte-parole des syndicats des enseignements secondaire, fondamental, de l’éducation préscolaire et spéciale publics, Adama Fomba, a remercié les conciliateurs. Il a qualifié le procès-verbal de conciliation d’historique et de satisfaisant.
« Les syndicats d’enseignants invitent leurs militantes et militants à reprendre les cours », a annoncé Adama Fomba. Par ailleurs, il reconnaît aussi les efforts louables déployés par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, le gouvernement, la société civile, le peuple malien tout entier et le président de la Commission de conciliation pour sortir l’école de l’impasse et la sauver du spectre d’une année blanche qui planait sur elle comme une épée de Damoclès.
Issaga Traoré s’est félicité des concessions faites de part et d’autre. Il a aussi félicité le Premier ministre qui a eu au moins trois rencontres avec la Commission de conciliation sur la crise scolaire. Ce procès-verbal de conciliation est un acte de haute portée. Il sauvera l’avenir de notre pays que sont les enseignants et les élèves, a-t-il relevé.
« Le peuple est sorti vainqueur parce que quand les enfants reprennent le chemin de l’école, c’est l’espoir qui renait. Nous allons tout mettre en œuvre pour que les examens soient organisés dans les conditions normales», a assuré le ministre de l’Éducation nationale. Et Dr Témoré Tioulenta de rappeler qu’il avait rencontré la commission Éducation à l’Assemblée nationale, les directeurs des Académies de Bamako-rive droite et gauche, de Koulikoro et de Kati, les directeurs des Centres d’animation pédagogique, les promoteurs des écoles privées et les responsables du bureau de Coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) pour que la signature du procès-verbal de conciliation se concrétise.
A l’issue de la rencontre chaque partie, Commission de conciliation, gouvernement et syndicats de l’éducation, a paraphé et signé le document.
Rappelons que les organisations syndicales concernées sont les huit syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016. Il s’agit du Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO), du Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), du Syndicat national des enseignants du secondaire de l’Etat et des collectivités (SYNESEC) et du Syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (SYLDEF).
En outre, le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT), le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES) et la Fédération nationale de l’éducation, des sports, des arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), sont aussi concernés par le procès-verbal de conciliation.
Sidi Y WAGUÉ
Source: L’Essor- Mali