En principe, le tout nouveau Président de l’Autorité intérimaire régional de Kidal, Hassan Fagaga, devra être pleinement investi de ses missions à Bamako.
Cet homme avait déserté les rangs de l’armée depuis 2006 pour établir ensuite sa base dans le vaste désert. Avec cette nomination, il est redevenu fréquentable. La preuve, selon des informations qui nous sont parvenues, il se rendra dans la capitale aujourd’hui pour la passation de services.
En effet, c’est le 28 février dernier que les autorités intérimaires de Kidal ont été installées. Il a fallu avant, plus de dix-huit mois de négociations et de reports pour y arriver. Une mise en placequi a connu des débuts incertains avant de se concrétiser sous forte tension.
Hassan Fagaga est nommé Président de l’autorité intérimaire au mois de février, et au même moment, le Gouverneur de ladite Région, Israch Ag Mohamed, lui, a prêté serment à Gao.
Celui qui a arboré les couleurs du Mali lors de son installation pourra-t-il faire flotter le drapeau malien à Kidal ? Rien n’est moins sûr quand on sait que, lors de cette même installation, le drapeau du Mali et celui du dit «Azawad » trônaient sur la même table. Cela, au grand dam de la communauté internationale et des Maliens.
Le choix de Bamako pour abriter une telle cérémonie ne s’explique pas forcément. Mais face à l’incapacité de nos autorités, le Chef de l’Etat en premier lieu, de se rendre dans cette ville de Kidal devenue la «propriété exclusive» de la CMA et compagnie, le Président élu de ces autorités intérimaires à Bamako serait probablement la bonne stratégie en vue de négocier l’installation du Gouverneur contesté dans la cité des Ifoghas.
Si la venue de Fagaga semble très tôt, la rareté de l’occasion fera en sorte que les questions liées au déploiement progressif de l’Administration malienne dans la Région de Kidal seront abordées.
Celui qui, il y a peu, était recherché pour les nombreux massacres commis contre l’armée nationale et les populations maliennes, viendra sûrement au nom de la paix jurer la main sur le cœur qu’il s’est repenti. Et, en retour, il recevra un baiser pas de Judas, plutôt ému et chaleureux.
Ainsi va aussi le Mali !
Mohamed Dagnoko
Source: LE COMBAT