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Établissements de soins : la baisse de fréquentation persiste

Les malades évitent de se rendre dans les hôpitaux et autres Centres de santé  de référence du fait de la pandémie du coronavirus. De peur d’une éventuelle contamination

 

C’est une situation qui saute à l’oeil. Depuis l’apparition des premiers cas de coronavirus dans notre pays en mars dernier, les malades ne se bousculent plus aux portillons des établissements de soins, notamment les centres hospitalo-universitaires (CHU) et les Centres de santé de référence (Csref), voire les Centres de santé communautaire (Cscom).

Les malades et autres usagers se retiennent probablement par peur d’une éventuelle contamination au coronavirus, une pandémie qui continue d’accélérer la cadence dans notre pays (plus d’un millier des personnes sont atteint). En clair, ils fréquentent moins ou presque plus les établissements de soins. Ces structures qui grouillent d’habitude de monde renvoient parfois (en tout cas pour certaines structures) l’image d’une immensité vide.

Dans tous les établissements de santé, il y a moins d’affluence. La peur du coronavirus justifie cette baisse de fréquentation. C’est une situation qui se comprend mais elle peut avoir, selon les spécialistes, des conséquences dramatiques sur des patients souffrant de maladies chroniques graves qui, sans des consultations spécialisées, peuvent continuer à se dégrader et mourir. Il faut aussi craindre de voir les malades verser dans l’automédication qui est fortement déconseillée pour ses risques sur la santé humaine.

Les malades ne fréquentent plus les hôpitaux comme avant. Cela est une triste réalité liée au contexte de pandémie. Il suffit de faire un tour dans certains établissements de soins pour s’en convaincre. à l’hôpital Gabriel Touré, un établissement hospitalo-universitaire très fréquenté du fait de sa position géographique, mais aussi des compétences qui y officient, notamment de grands spécialistes dans les différentes disciplines médicales et de chirurgie, connaît un ralentissement sans précédent de sa fréquention. Un silence inhabituel y prévaut.

Déjà au niveau du bureau des entrées de l’établissement, le visiteur constate le manque d’affluence. Les malades accueillis dans les box de consultation se comptent sur les doigts d’une main. Au niveau des caisses de paiement de tickets de consultation, où les malades et autres usagers faisaient la queue, le vide s’impose. La plupart des chaises sont inoccupées.

à l’intérieur de l’établissement, les médecins qui travaillent dans les services autrefois très sollicités se tournent les pouces. Le gros hangar destiné aux parents de malades est aussi quasiment vide. Dans les salles d’hospitalisation de l’établissement, tous les lits ne sont pas occupés. Au niveau du service d’accueil et d’orientation, une interlocutrice qui a requis l’anonymat exprime son amertume de voir son unité ne plus enregistrer comme avant même plus le tiers des patients. « Nous sommes là, à l’heure de pointe habituelle. Mais les patients, eux ne se présentent plus depuis l’annonce des cas de coronavirus au Mali », se désole-t-elle. Elle déplore la situation, mais explique comprendre la peur des malades et autres usagers.

Elle explique aussi que quelques malades chroniques sont enregistrés dans les consultations. Le médecin généraliste, Dr Ousmane Touré, fait le même constat. Lui aussi confirme avoir de moins en moins de patients en consultation. « Je ne réalise plus le tiers de mes consultations d’antan », dit-il dit, tout en précisant qu’il ne dépasse pas 10 malades par jour. Il rappelle l’urgence et la nécessité d’initier des actions de sensibilisation contre ce phénomène.

Il explique aussi avoir fait sa propre investigation sur cette question. Il en ressort que la population pense être en danger en venant à l’hôpital. Pour lui, le fait de rester à la maison avec la maladie peut être fatale. Il invite donc la population à recourir à l’hôpital dans les situations de maladies au lieu de rester à la maison. Le président de la Commission médicale d’établissement (CME) de Gabriel Touré, Pr Abdoul Aziz Diakité, confirme que l’affluence a beaucoup baissé dans son établissement. Pour lui, quand il y a une épidémie les gens se retiennent.

Au niveau de la seule unité pédiatrique, où lui-même administre des soins aux tout-petits, il y a une diminution de 60% des consultations. Cette statistique atteste que la problématique est réelle. Même si les malades ne viennent pas, ils peuvent recueillir par téléphone l’avis des médecins surtout dans le cas des malades chroniques, où le suivi est un impératif, explique-t-il.
à l’hôpital du Point G, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Pr Honoré Berthé souligne également une baisse importante de l’affluence depuis le début de la pandémie. Il évoque lui aussi la peur d’une éventuelle contamination à la Covid-19 par les usagers.
Au Centre de santé de référence de la Commune II, les lieux étaient quasiment vides aussi au passage de notre équipe de reportage. Pas la moindre présence d’assurés au niveau du guichet consacré aux malades enrôlés à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) encore moins devant les deux autres guichets destinés aux autres malades et usagers. Il y a une diminution énorme des activités.
Seule l’unité de gynécologie fonctionne à plein régime.

Dr Seydou Z. Dao, gynécologue-obstétricien confirme cette tendance. à le croire, l’affluence est presque la même qu’avant.
à la clinique « Lac télé », le promoteur Dr Hamadoun Garba Cissé, gynécologue obstétricien, indique que les femmes enceintes sont présentes pour les consultations et les examens complémentaires. Il annonce que la gynécologie est la seule discipline qui enregistré 80% des consultations au niveau de sa structure. Par contre, les autres stagnent à 20%.

à la clinique « Bénédiction », le gérant de l’AMO confie que la clinique a du mal à atteindre le même pourcentage de consultations d’avant coronavirus. «Par jour, on avait 75 à 80 % de consultations. Mais ceci a fortement baissé du fait de la Covid-19».
En attendant que les malades et autres usagers des établissements comprennent qu’il n’y gagnent pas à rester à la maison, les praticiens aussi doivent travailler à rassurer et à réduire les éventuels risques de contamination au coronavirus.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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