Des données recueillies dans 3 000 villes à travers le monde démontrent que la situation est plus dégradée dans les pays en voie de développement
Dans les pays pauvres, en majorité africains, près de neuf villes sur dix de plus de 100 000 habitants ne respectent pas les directives de l’OMS relatives à la qualité de l’air. Dakar par exemple, avec son plus d’un million d’habitants, dépasse de trois fois les limites fixées par l’Organisation sur la concentration des petites et fines particules.
Une situation que Sophie Gumy, collaboratrice scientifique de l’OMS explique par plusieurs raisons : « Evidemment, il y a plusieurs sources de pollution : l’utilisation de combustibles solides (le bois, les déjections animales, le charbon). Une deuxième source, ce serait le transport. Des villes en Afrique deviennent des mégapoles et les voitures sont encore très polluantes et il n’y a pas toujours de régulation. A Dakar, le niveau est à 34 microgrammes par mètre cube. La valeur limite établie par l’OMS se situe à 10. Cela veut dire qu’ils sont trois fois au-dessus ».
Limiter les émissions des cheminées industrielles, accroître l’utilisation d’énergie renouvelable, privilégier les transports en commun et les réseaux de pistes cyclables sont les meilleures pistes de solution proposées par l’OMS pour limiter la pollution.
Et dans ce sens, certaines villes africaines arrivent à se démarquer et se font une place parmi les bons élèves, note Sophie Gumy : « En Afrique du Sud, nous avons une ville à Ermelo où par exemple la pollution de l’air est de 16 microgrammes par mètre cube. Donc c’est la moitié moins qu’à Dakar ; ou encore une autre ville, Middelburg qui est à 13. Donc vous voyez, il y a des villes qui ont des niveaux de pollution un peu au-dessus, mais pas pire que dans d’autres régions du monde ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la diminution de la qualité de l’air en milieu urbain cause plus de trois millions de décès chaque année dans le monde. D’où la volonté de l’OMS de mettre en place une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé.