Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est montré particulièrement élogieux sur le déroulement des élections pourtant très contestées en République démocratique du Congo, il a salué une vraie alternance, une élection démocratique. C’est un véritable revirement de la position française à l’égard des scrutins du 30 décembre et qui va bien au-delà de la posture prudente de l’Union européenne.
Jusqu’ici, du côté des partenaires européens, on avait évité de parler d’alternance, de normalisation ou même d’élection démocratique. Quand le ministre belge des Affaires étrangères est venu la semaine dernière pour « redynamiser» les relations au plus bas l’époque de Joseph Kabila, l’objectif était donc bien de relancer la coopération, de ne pas passer à côté d’opportunités économiques.
Mais le ministre belge s’est gardé de parler d’une « vraie élection démocratique » ou d’une « vraie alternance ». Après les États-Unis, la France est donc sans doute le pays occidental à avoir opéré le revirement diplomatique le plus important. Il faut se souvenir qu’au lendemain de l’annonce de la victoire de Felix Tshisekedi par la commission électorale, Jean-Yves Le Drian avait parlé d’une annonce « pas conforme aux résultats que l’on avait pu constater ça et là ».
Un mois plus tard, il parlait encore d’un « compromis à l’africaine » plutôt que d’élections. Depuis, le président Macron avait félicité son homologue Félix Tshisekedi, mais à l’instar de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas ou de l’Allemagne, Paris semblait attendre des signes clairs de changement, au-delà des effets d’annonce et mesures de décrispation.
Quel sera cet empressement français et même belge à réchauffer les relations avec Kinshasa sur la politique de l’Union européenne ? Selon une source au sein de l’UE, il faudra attendre la nomination du gouvernement, avant que le conseil de l’Union européenne ne puisse envisager une nouvelle ligne directrice à l’égard de Kinshasa.
RFI