Dans le cadre de la présentation des recommandations issues de son 1er congrès constitutif tenu les 9, 10 et 11 mars 2018 à Bamako, la communauté noire Kel Tamashek (CNKT) a animé un point de presse, le samedi 28 avril, dans la salle de conférence de la Maison de la presse.
Cette conférence a servi de cadre pour les responsables de ladite communauté de dénoncer la falsification de l’histoire du peuple Tamashek, dans son ensemble, faite par le colonisateur ainsi que le traitement d’exclusion et de mépris dont est victime cette communauté majoritairement noire.
Ce point de presse était animé par le président de ladite communauté, Aboukrine Mohamed CISSE. Il avait, à ses côtés, son secrétaire général, Almaïmoune Ag Alinoustapha. On y notait également la présence du Dr Alfouseyni DIABATE, secrétaire aux droits humains ainsi que de plusieurs membres de la CNKT.
Dans ses propos préliminaires, le président de la CNKT, Aboukrine Mohamed CISSE, a souligné que l’objectif visé par la communauté Kel Tamashek est de veiller à la suppression, dans tous les documents officiels, et au cours des rencontres, l’usage de tous les termes et dispositifs symboliques identifiés comme discriminatoires, avilissants et dégradants comme les appellations ‘’Bella, Askiw ou Akli’’. Mais aussi, exige le respect de cette communauté, dans sa dignité, en tant qu’entité de la nation malienne.
Il a aussi expliqué que la communauté noire Kel tamasheq est victime, de nos jours, de l’esclavage et continue de subir les séquelles de ce phénomène malheureusement encore persistant dans certaines contrées de notre pays.
Dans ses explications, le président a notéqu’en dépit des dispositions constitutionnelles nationales et des traités internationaux, en vigueur, notamment la constitution du 25 février 1992, en ses articles 1, 2, 3, 4 et 5, la déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Charte des Nations Unies et la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, cette communauté fait l’objet de discrimination, de stigmatisation et d’exclusions de la part de certaines populations.
Il a souligné que malgré le poids démographique de la communauté noire Kel tamasheq, elle perçoit comme un mépris, à son endroit, le fait de ne pas être l’impliquer au processus de paix et de réconciliation nationale, depuis les pourparlers d’Alger jusqu’à la mise en œuvre de l’Accord conclu entre la république du Mali et les groupes armés. Aussi, sa faible représentativité au niveau des plus hautes fonctions politiques et administratives de l’Etat est-elle symbole de mépris.
À son tour, le secrétaire général, Almaïmoune Ag Alimoustapha, a donné quelques points forts des recommandations issues du congrès de la communauté. Il a noté que la CNTK recommande à l’État malien de tenir compte de la spécificité de la communauté Tamasheq, dans son ensemble, dans tous les actes de gouvernance et d’amélioration de la vie socio- économique de ladite communauté ; de veiller à la proscription de toute forme d’exclusion, de mépris de discrimination, de stigmatisation et promouvoir le respect de la dignité humaine. Mais également, de promouvoir l’émancipation de cette communauté attardée et retardée, car longtemps asservie et exploitée.
Il a aussi ajouté que ladite communauté recommande que la spécifié de la communauté Kel tamashek, dans son ensemble, soit traitée suivant les principes des Droits des minorités consacrés par les Nations Unies.
Par MANGNE COULIBALY (Stagiaire)
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