Elle consiste à accélérer la croissance économique par une baisse soutenue des taux de mortalité et de fécondité
Les pays en développement, notamment ceux du continent africain, sont contraints de s’inscrire dans la dynamique du Dividende démographique (DD). Ce concept nouveau qui a acquis droit de cité dans nos pays, se veut une accélération de la croissance économique pouvant être générée, selon les spécialistes, par une baisse soutenue des taux de mortalité et de fécondité. Il repose sur une modification de la structure par âge de la population et se manifeste par une réduction de la dépendance des jeunes de moins de 15 ans vis-à-vis de la couche active dans nos pays, c’est-à-dire la population en âge de travailler.
Pour amener les journalistes à partager ce concept de développement et à s’en approprier, le bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’ouest et du centre (WCARO) a organisé un atelier régional des médias sur le dividende démographique, du 18 au 20 décembre à Saly M’bour, au Sénégal.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par la directrice régionale adjointe du bureau régional de WCARO, Beatrice Mutali, et s’est déroulée en présence de ses collaborateurs, Hugues Koné et Idrissa Ouédraogo, et d’autres experts des questions d’économie et de population.
Les changements pour aller au dividende démographique surviendront plus vite qu’on ne le pense en l’Afrique, notamment parce que les pays de la région ouest et centre sont dans une posture d’accomplir de gros efforts sur l’ensemble des composantes du DD. Le Dividende démographique requiert d’abord un changement de la structure de la population mais aussi des efforts d’amélioration de secteurs vitaux comme l’éducation, la santé, la gouvernance et l’économie. L’ensemble de ces roues doit aller dans le même sens du progrès pour obtenir le DD.
Sur les indicateurs de développement, les pays africains boxent largement un cran voire plus en dessous des pays développés. Nos pays sont ainsi contraints de lorgner vers les fenêtres d’opportunités créées par les partenaires techniques et financiers (PTF), et à partir desquelles, ils peuvent rester dans le sens de la marche et améliorer les indicateurs de développement.
Beatrice Mutali s’est réjouie de travailler avec les journalistes sur cette question cruciale. Pour elle, les journalistes sont des partenaires stratégiques qui doivent jouer un rôle de sentinelle, d’éveil de conscience. La directrice adjointe de WCARO a aussi rappelé que les chefs d’Etat s’étaient accordés sur la priorité à donner au DD, lors du sommet de l’Union africaine (UA) en 2014. Pour elle, il y a donc urgence et nécessité de mettre les pays du Sahel sur le chemin de la croissance économique.
Au cours de l’atelier, les experts du DD, notamment Latif Armel Guy Dramani, économiste et coordinateur du Centre de recherche en économie et finances appliquées (CREFAT) de Thiès, Laurent Assogba, spécialiste des questions de population, Hugues Koné, Idrissa Ouédraogo du bureau WCARO, Nestor Azandegbe, gynécologue et conseiller régional en santé maternelle, Khalil Guèye, journaliste à International télévision Broadcaster, et Biava Séyéna Seshie, directeur du département de l’information PANAPRESS, ont analysé les différents aspects de la question. Les explications données avec un art consommé de la pédagogie par ces experts, attestent que notre continent peut s’appuyer sur le DD pour amorcer une phase décisive de son développement.
Ainsi, les enjeux, défis, leçons apprises d’autres pays, le DD et sa place dans la conférence internationale pour les questions de population et développement (CIPD), la planification familiale, le DD et son intérêt pour les médias, l’opérationnalisation du DD en Afrique, le projet de la Banque mondiale/UNFPA sur le DD au Sahel, entre autres, ont été largement disséqués pour les participants.
Tous les observateurs partagent la conviction que les pays africains doivent inverser la tendance de la dépendance des jeunes. Il faut ainsi agir sur les différentes roues du DD, notamment le changement de la structure de la population, la santé, l’éducation, la gouvernance et l’économie pour aller à l’atteinte du DD. Naturellement les PTF accompagneront les efforts de nos pays. Mais il faut une volonté politique pour y aller véritablement afin que les actions de développement dans nos pays soient porteuses d’espérance.
Le projet de la Banque mondiale doit, lui, permettre d’accompagner les pays du Sahel dans une philosophie de partenariat. Cette partie du continent africain est en effet marquée par une forte incidence de la pauvreté, une crise alimentaire et des contraintes de sécurité et de développement. L’objectif spécifique du projet est d’aller à une autonomisation des adolescentes et des femmes, d’améliorer leur accès à des services de santé reproductive (santé de la mère et de l’enfant) mais aussi de générer la connaissance dans les pays concernés. Il sera financé à hauteur de 207 millions de dollars soit un peu plus de 103 milliards de Fcfa.
Rappelons que l’UNFPA est le sigle anglais du Fonds des Nations Unies pour la population et le développement. Le bureau régional de cette agence du système des Nations unies intervient sur les axes prioritaires suivants : la santé maternelle et la planification familiale, l’adolescent et le jeune. Il œuvre aussi pour que les données et connaissances soient mises au service des populations et dans le domaine de la crise humanitaire et des contextes fragiles.
B. DOUMBIA
source : essor