Le président de la République par intérim rattrapé par ses promesses : alors qu’il écartait toute annulation des mandats d’arrêts contre des chefs rebelles, il vient lui-même de signifier leur retrait en recevant en très grande pompe ceux qui étaient notamment accusés de « sédition » et visés par des actions judiciaires. Ceux qui avaient évoqué un accord secret autour de l’abandon des poursuites contre les rebelles et islamistes avaient donc raison
Les représentants du MNLA et du HCUA ont été reçus hier dimanche 21 juillet 2013 à la résidence présidentielle par le chef de l’Etat par intérim, Dioncounda Traoré. Si du côté du gouvernement malien, aucune déclaration n’a été faite au sortir de cette audience, le représentant du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a déclaré que la rencontre entre dans le cadre de l’application de l’Accord préliminaire d’Ouagadougou en attendant l’accord définitif de paix.
Cette rencontre des bandits armés avec le chef de l’Etat par intérim au nom de la réconciliation et du dialogue national suscite des réactions au sein de l’opinion publique nationale. Pour beaucoup de Maliens, elle est un pied de nez à la justice malienne qui avait engagé des actions contre les chefs rebelles et islamistes pour avoir agressé notre pays.
En effet, parmi les membres de la délégation du MNLA et du HCUA, figurent Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh et Ahmada Ag Bibi, tous deux visés par des mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice malienne pour « sédition ».
Et de son côté, le président de la République par intérim se trouve rattrapé par ses propres propos quand on se rappelle qu’il écartait toute annulation des mandats d’arrêts contre les chefs rebelles et islamistes lors des négociations d’Ougadougou.
Il vient lui-même de signifier à ces mêmes bandits l’annulation des actions judiciaires contre eux en les recevant en très grande pompe. Donc, ceux qui avaient évoqué un accord secret autour de l’abandon des poursuites contre les rebelles et islamistes ont eu donc raison.
Une nouvelle humiliation pour le peuple malien et une pierre dans le jardin du procureur général, Daniel Téssougué qui ne voulait pas entendre parler d’une annulation desdits mandats. Ainsi, les crimes d’Aguel hoc, de Kidal, Tombouctou et Gao ne seront jamais punis et tant pis pour les morts et leurs familles.
YC
Source: L’Indicateur du Renouveau