Avec les ruptures provoquées par la chute du régime, la configuration de la scène politique accuse un soudain bouleversement. Caractérisée jusqu’alors par une nette démarcation entre partis politiques de la majorité et de l’opposition, celle-ci fait place désormais à une donne nouvelle avec notamment l’émergence du M5-RFP, la démission d’IBK suivie de la prise du pouvoir par la junte des Colonels.
Ce qui devrait logiquement ramener les forces politiques à équidistance du nouveau pouvoir de fait, à défaut de tenir compte des représentativités issues des précédentes élections. Autrement dit, aucune proximité avec les détenteurs du pouvoir réel ne devrait se manifester par une différence de traitement. Il en va de l’équilibre et de l’impartialité de la junte, mais le M5-RFP ne l’entend point de cette oreille. Ses leaders l’ont laissé entendre, à la faveur du rassemblement d’hommage aux martyrs de ce mouvement. Son autorité morale, Mahmoud Dicko, quoiqu’il souffle depuis quelques jours dans une trompette différente, est montée au créneau en personne pour rappeler tacitement à la junte que le fait d’être intervenue pour parachever leur combat la rend plus redevable au M5 qu’aux autres composantes du pays dans ses démarches d’organisation de la transition. Notons que nombre de composantes politiques du M5 tablent sur la situation pour reconquérir un nouveau souffle politique qui passe manifestement par un coup de pouce de la transition.
Source: Le Témoin