Après l’admission au baccalauréat, les nouveaux bacheliers sont tenus de s’inscrire dans les universités et facultés de leur choix. Depuis quelques années, l’inscription à l’université est conditionnée à la disponibilité de certains documents dont la copie du Numéro d’Identification Nationale (NINA) ou à défaut, une fiche individuelle Nina. Mais force est de constater que l’accès à la carte NINA ou à la fiche individuelle constitue un véritable parcours du combattant pour les demandeurs qui sont essentiellement des nouveaux bacheliers.
Depuis quelques semaines, le centre de traitement du Ravec de Korofina ainsi que les bureaux RAVEC au niveau de certaines mairies sont pris d’assaut par les nouveaux bacheliers et les candidats aux différents concours ou examens à la quête de la précieuse fiche individuelle Nina. Ces dernières années, l’acquisition de la carte Nina ou de la fiche individuelle est obligatoire pour les étudiants qui souhaitent s’inscrire dans les universités publiques. Aussi, ce sésame est fortement recherché par les candidats aux concours de recrutement dans la police, dans l’armée et dans la fonction publique. Mais il est regrettable de constater que malgré, les beaux discours prononcés, chaque jour, l’accès aux documents d’état civil n’est toujours pas chose aisée au Mali. La population est toujours obligée de braver l’insécurité pour entrer possession d’une simple fiche individuelle Ravec.
Face à la force demande des cartes NINA et des fiches individuelles, des bureaux Ravec ont été ouverts dans certaines mairies centrales dont celle de la commune VI située à Sogoniko. Mais cela ne semble pas suffire.
«Pour espérer d’être pris en compte dans un bureau RAVEC, on est obligé d’y passer la nuit ou de sortir à la maison à 5 heures du matin. C’est ma troisième journée dans ce centre de la mairie de Sogoniko sans avoir ma fiche individuelle. Depuis plus d’une semaine, certaines personnes font des vas-et-viens, sans succès », s’indigne Sounkalo Sissouma, un jeune étudiant originaire de Koumatou.
Dans le bureau Ravec de Sogoniko comme au centre de Korofina, les agents sont débordés par les demandeurs de la carte Nina ou la fameuse fiche individuelle. A ce débordement, s’ajoutent le désordre et la mauvaise foi des autorités. Les agents de traitement profitent de ce désordre pour monnayer leur service. Illégalement.
Notons qu’à la mairie de Sogoniko, les enrôlements Ravec, les réclamations de rectification ainsi que les demandes des fiches individuelles sont traités dans un seul bureau et par les mêmes agents. Du coup, le service est très lent face à la forte demande. D’où, la frustration et l’indignation des demandeurs et surtout des nouveaux bacheliers.
«Je suis sidéré de voir qu’au centre de Sogoniko, il n’y a qu’une seule machine de traitement. Pire, cette machine tombe régulièrement en panne. Cela prouve que l’Etat malien est incapable de fournir à ses citoyens les simples documents d’état civil » s’est plaint un enseignant qui accompagnait sa fille pour la correction d’une erreur survenue sur le récépissé Ravec de cette dernière.
Face à cette situation, il urge pour le gouvernement de prendre des mesures pour alléger la souffrance des Maliens en leur facilitant l’accès à ce document (carte Nina ou fiche individuelle) devenu de nos jours indispensable.
Pour certains étudiants, la solution à ce problème passe par la multiplication des bureaux Ravec à travers le pays. D’autres souhaitent l’installation des bureaux Ravec au niveau de chaque université pour s’occuper des cas des nouveaux bacheliers. Cela permettra aux étudiants de s’inscrire dans les meilleurs délais. Surtout, quand on sait que le retard des inscriptions s’explique très souvent par le difficile accès des étudiants aux fiches individuelles Ravec.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et celui de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation sont donc interpellés à trouver une solution au calvaire des nouveaux bacheliers.
A. B.
Source: Malijet