La première sortie du Premier ministre, Moctar Ouane, devant les représentants de la classe politique le 10 février a été saluée. Le chef du gouvernement qui disait faire « honneur à la démocratie, celle qui se nourrit de dialogue et se fortifie dans la concertation », avait attendu longtemps pour prendre langue avec ceux qui sont considérés comme les acteurs clés de la République. La Cedeao qui a demandé et obtenu l’élargissement du dialogue à tous peut désormais compter sur le chef du gouvernement.
La sortie de Moctar Ouane s’annonçait comme un test de sa capacité à mobiliser la classe politique, au moment où une cabale est orchestrée contre lui. « Aujourd’hui, par cette rencontre, nous réaffirmons notre engagement collectif à relever les défis qui assaillent le Mali, notre navire commun, héritage légué par nos illustres devanciers », a-t- il laissé entendre. Le Premier ministre a indiqué que sa conviction demeure que la classe politique a un rôle de premier plan dans la promotion de la jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles que le pays attend avec impatience.
Pour lui, les réformes politiques et institutionnelles ne sont pas le fait d’un effet de mode, mais une nécessité en raison de l’obsolescence des pratiques de tous les jours de la démocratie, dans les services rendus aux usagers ainsi que dans l’inadéquation entre les actes et les espérances de concitoyens. Ouane est convaincu qu’il n’est point besoin d’être grand clerc pour constater les limites objectives des textes qui nous gouvernent, ainsi que les menaces qui pèsent sur les vertus qui guidaient nos relations sociales et nous valaient admiration et respect au-delà des mers et des océans.
Au moment où des acteurs de la société civile et de la scène politique s’organisent pour faire échec à l’application de l’accord d’Alger, le Premier ministre pose des questions. « Qu’est-ce qui n’a pas marché pour que nous en soyons là ? Que faire aujourd’hui pour que tout aille mieux ? Que faut-il surtout faire pour que les générations montantes soient, comme nous le fûmes, fières de l’héritage et puissent mettre en accord le souhaitable et le possible ?»
Moctar Ouane a souhaité approfondir de telles interrogations et leur trouver des réponses dans les semaines et mois à venir avec les acteurs politiques. Pour cela, il veut mettre au point avec des mécanismes aptes à répondre aux urgences mais surtout à préparer l’avenir. En somme, il a brillamment passé le grand oral, il lui reste l’examen de passage.« Aujourd’hui, de plus en plus, l’horizon se dégage. La Transition a achevé son architecture institutionnelle avec l’installation du Conseil national de la transition (CNT), organe devant lequel je vais présenter, le 19 février 2021, le Plan d’action du gouvernement de la transition (Pagt), conformément aux dispositions pertinentes de la Charte de la Transition », a-t- il estimé.
Mais ce qu’il faut maintenant, selon le Premier ministre, c’est accélérer la cadence pour hisser le pays à la hauteur des espérances du peuple aux niveaux sécuritaire, sanitaire, politique, économique et social. Dans cette quête de mieux-être, personne ne sera laissé sur le quai car tous les acteurs ont une contribution à apporter à la réussite de la Transition. Une transition réussie signifie un climat politique apaisé, un environnement social serein, une économie qui se développe et un pays qui gagne.
Madou COULOU
Source : La Preuve