Le Cadre stratégique permanent (CSP) regroupant des groupes armés signataires d’un important accord de paix dans le nord du Mali a annoncé ce dimanche 10 septembre, sa décision d’«adopter dorénavant toutes mesures de légitime défense» contre l’Armée malienne, dans un contexte de vives tensions.
Le CSP qui réunit des groupes armés à dominante touareg ayant combattu l’Etat central de Bamako à partir de 2012 avant d’accepter un cessez-le-feu en 2014 et de signer en 2015 l’accord de paix dit d’Alger, a dénoncé dans un communiqué une série de violations par la junte du cessez-le-feu et de l’accord de paix au cours des dernières semaines.
Le CSP dénonce la «stratégie actuelle (rupture) du cessez-le-feu» par l’Etat central, et «déclare adopter dorénavant toutes mesures de légitime défense contre les forces de cette junte sur l’ensemble du territoire de l’Azawad», le nord du Mali objet d’anciennes revendications indépendantistes touareg.
Selon le CSP, la junte au pouvoir à Bamako, «prétexte la décision de retrait de la Mission onusienne» déployée au Mali depuis 2013 et poussée vers la sortie par la junte en 2023, pour réoccuper des zones dont le contrôle devrait revenir aux groupes armés en vertu des arrangements de 2014 et 2015. Ce communiqué a été publié au lendemain de ce que la junte a appelé un «incident».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui fait partie du CSP, a affirmé, dans la soirée du 09 septembre, avoir abattu un avion de l’Armée malienne après un bombardement sur ses positions dans la région de Gao (Nord). Les tensions récentes dans le nord du Mali pourraient fort bien annihiler l’accord de paix de 2015 et conduire à une reprise des hostilités entre les groupes armés et les forces armées maliennes.
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