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Délinquance financière : L’élu de Doïla, Sékou Fantamadi Traoré et le Président du Conseil Régional de Koulikoro, M. Abdoulaye Diakité, cités dans des achats fictifs de plus de 72 millions FCFA !

Mis en veilleuse, au moment de son élection en 2014 comme le député de Dioïla, le dossier sur la mauvaise gestion au Conseil Régional de Koulikoro pendant les périodes 2013, 2014, 2015 et le premier trimestre 2016, qui a occasionné une fraude de 81 millions (81 963 912 F) de francs CFA dont 72 millions (72 798 912FCFA) d’achats fictifs de nos francs, sera bientôt, remis au goût du jour.

Élaboré par des experts chargés de faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse de ces fonds, ce dossier épingle Sékou Fantamadi Traoré, Président du Conseil Régional de Koulikoro, à l’époque des faits. Mais aussi, son successeur, l’actuel président intérimaire, M. Abdoulaye Diakité (élu en Août 2014 à aujourd’hui, après le décès de Mahamadou Soumaré en juillet 2014).

À l’issue de leurs investigations, les enquêteurs sont tombés, à leur corps défendant, sur des zones d’ombre dans la gestion de ces 81 millions de francs CFA.

Relégué aux oubliettes, ce dossier risque de sonner le glas de la carrière politique de l’Honorable Sékou Fantamadi Traoré, député ADEMA élu à Dioïla et son successeur, M. Abdoulaye Diakikité. Avant d’envoyer leurs complices en prison.

Élaboré dans les règles de l’art, ce dossier met à nu le contour, pour le moins mafieux, de la gestion des 81,9 millions de nos francs, au sein du Conseil régional de Koulikoro.

À chaque rapport d’audit, le même scénario : d’un côté, des voleurs de la République en rogne, soupçonnant les enquêteurs de « traficotage » des données. Et de l’autre, des cadres et des élus qui s’en défendent. Sans convaincre.

Mais le dossier, lié à la saignée financière au niveau du Conseil régional de Koulikoro pendant les périodes 2013, 2014, 2015 et le premier trimestre 2016 et dont le montant s’élève à 81 millions de francs CFA dont 72 millions d’achats fictifs, risque de tourner au cauchemar pour l’ancien président du Conseil régional de Koulikoro, Sékou Fantamadi Traoré.  Celui-là même qui se trouve aujourd’hui être le député de Dioïla. Pareil aussi, pour l’actuel président intérimaire, Abdoulaye Diakité. À en croire nos sources, la gestion de Sékou Fantamadi Traoré et de son successeur Abdoulaye Diakité à la tête du Conseil régional de Koulikoro, jure avec l’orthodoxie financière. En chiffre, la caisse de la structure a subi une perte sèche de 81 millions de francs CFA dont 72 millions d’achats fictifs. La raison est simple voire simpliste : Le Conseil Régional de Koulikoro a passé des marchés ne figurant pas dans le plan prévisionnel de passation.

D’où, le rapport d’audit  de conclure : « Le Conseil régional de Koulikoro pendant les périodes 2013, 2014, 2015 et le premier trimestre 2016 a connu des dysfonctionnements et irrégularités financières qui se sont caractérisés par des manquements dans le dispositif de contrôle interne ainsi que dans la gestion financière ». C’était à l’époque, avec  M. Sékou Fantamadi Traoré, Président du Conseil régional de Koulikoro et son successeur, M. Abdoulaye Diakité, l’actuel président par intérim.

Entre magouilles et embrouilles

Sous Sékou Fantamadi Traoré et Abdoulaye Diakité, le Conseil régional de Koulikoro a passé des marchés ne figurant pas dans le plan prévisionnel de passation. Selon les dispositions du code des marchés publics, ce plan prévisionnel est une exigence, sous peine de nullité, faite aux autorités contractantes en vue de leur permettre d’inscrire pour une meilleure prévision l’ensemble des marchés qui seront rattachés à un exercice budgétaire. Selon le rapport d’audit, les Présidents du Conseil Régional de Koulikoro, M. Sékou Fantamadi Traoré et Abdoulaye Diakité,  n’ont pas reversé au Trésor Public le produit de la vente des DAO de 25 marchés exécutés en 2013 et 2014. Aucune pièce justificative de reversement de ces produits de vente, d’un montant total de 1,67 million de FCFA, n’a pu être fournie. Comme précise le document,  les présidents Traoré et Diakité  ont procédé à des simulations de mises en concurrence entre les fournisseurs pour des achats par contrats simplifiés et par bons de commande. À  titre illustratif, ils ont effectué des acquisitions, de 2013 à 2016, à travers 54 contrats simplifiés d’un montant total de 92,86 millions de FCFA avec un même fournisseur dont les factures proforma et celles de deux autres fournisseurs concurrents portent le même numéro d’identification fiscale. En outre, il s‘est avéré qu’un autre fournisseur qui a exécuté 35 contrats simplifiés d’un montant total de 188,65 millions de FCFA en 2013, 2015 et 2016, a le même numéro de compte bancaire que son principal concurrent pour la même soumission.

De plus, le  Conseil régional de Koulikoro a exécuté et payé des contrats simplifiés à deux fournisseurs distincts, bien souvent concurrents, qui pourtant partagent les mêmes comptes bancaires. Le montant total des achats sur lesquels ces mises en concurrence fictives ont porté durant la période sous revue est de 378,18 millions de FCFA.

Selon nos sources, ces deux Présidents (sortant et rentrant) du Conseil Régional de Koulikoro ont procédé à des achats fictifs. Sur 83 opérations d’achats effectués auprès de trois fournisseurs, dont le montant unitaire atteint le seuil de contrat simplifié, 44 achats n’ont fait l’objet ni de Procès-verbal de réception ni de bordereau de livraison matérialisant l’effectivité de leur exécution. Plus grave encore, ces biens acquis et payés n’ont également pas fait l’objet d’ordre de mouvement par la Comptable-matières qui n’a pu fournir aucune preuve qui atteste de l’enregistrement de ces acquisitions dans le patrimoine de la Collectivité, ni de leur affectation à un quelconque service. Le montant total de ces achats fictifs est de 72,79 millions de FCFA, selon le rapport d’enquête.

Par ailleurs, des Commissions de réception ont accepté, dans le cadre de l’exécution de marchés de construction et d’aménagement à Banamba, Sirakorola et Kiban, des travaux non conformes. Il ressort des écarts entre les réalisations physiques et les spécifications techniques des différents contrats. À titre illustratif, le titulaire du marché relatif à la construction du marché à bétail, d’une auto-gare et de 10 hangars à Sirakorola, n’a pas fourni la totalité des matériels et équipements dont les fenêtres métalliques vitrées avec grille et moustiquaire des brasseurs d’air et ces écarts, évalués, sur la base des bordereaux des prix unitaires, se chiffrent à 1,72 million de FCFA. Le montant total des écarts constatés concernant ces marchés non entièrement exécutés, mais payés, est de 6,04 millions FCFA.

Pire, des promoteurs d’établissements privés d’enseignement secondaire ont indûment perçu des frais scolaires et demi-bourses octroyés par l’État. En effet, des écarts ont été relevés entre les états de paiement et les rapports annuels d’activités de deux lycées qui donnent la situation des élèves physiquement présents au cours d’une année scolaire. Concernant le premier lycée, il a été identifié au titre de l’année scolaire 2013-2014, quatre élèves dont les frais scolaires et demi bourses sont payés au Lycée alors que la preuve de leur présence n’a pas pu être établie. Le montant correspondant à ces écarts est de 440 000 FCFA dont 320 000 FCFA au titre des frais scolaires et 120 000 FCFA pour les demi-bourses. Concernant le second Lycée, au titre de la même année scolaire, six élèves dont les demi-bourses ont été payées au Lycée ne figuraient pas dans son rapport annuel d’activités. L’écart ainsi relevé est de 180 000 FCFA. Le montant total des sommes indûment perçues par les promoteurs et Directeurs d’établissements est de 620 000 FCFA.

Mais le plus effarant, est que des enseignants ont perçu des montants pour des heures supplémentaires non effectuées. Ils ont perçu un montant indu de 829.000 FCFA au titre des heures supplémentaires, pour le 1er trimestre de l’année scolaire 2013-2014. En effet, la réglementation en vigueur fixe à 16 heures le volume hebdomadaire à accomplir au préalable pour chaque enseignant avant d’être éligible au bénéfice du régime des heures supplémentaires. Or, de l’exploitation des cahiers de textes qui retracent les heures effectivement dispensées, il ressort que ces enseignants n’ont pas toujours exécuté le volume requis. Au tant de dysfonctionnements qui ont plongé le Conseil régional de Koulikoro dans l’abîme. En somme, il y a une fraude de 81 millions (81.963.912F) de francs CFA dans la gestion de Sékou Fantamadi Traoré et de M. Abdoulaye Diakité, à la tête du Conseil Régional de Koulikoro.

D’où des dénonciations de faits au procureur de la république relativement aux produits issus de la vente des DAO non reversés pour un montant total de 1,67 millions ; aux simulations de mise en concurrence ; aux achats fictifs effectués par les Présidents du Conseil Régional, au moment des faits, pour un montant de 72,79 millions de FCFA ; aux frais scolaires et aux demi-bourses indûment perçus par les promoteurs d’établissement scolaire d’un montant total de 620 000 FCFA ; et aux heures supplémentaires non effectuées, mais perçues pour un montant de 829 000 FCFA.

Un scandale fumant

Mais, pour nos sources, ce sont ces situations pour les moins accablantes que les Experts en charge de ce dossier  s’apprêtent à sortir du placard.

À en croire nos sources, généralement, bien informées, il s’agira pour ces spécialistes de faire toute la lumière sur la gestion des présidents Traoré et Diakité, à la tête du Conseil régional de Koulikoro. Une gestion en proie à l’opacité.

Élaboré, par des Experts en matière de contrôles financiers, ce dossier épingle plusieurs cadres, dont l’actuel président du Conseil régional de Koulikoro, M. Abdoulaye Diakité et son prédécesseur Sékou Fantamadi Traoré, à l’époque des faits. Et aujourd’hui, député du parti Adema-PASJ élu dans la circonscription électorale de Dioïla.

À en croire nos sources, Sékou Fantamadi Traoré et Abdoulaye Diakité se seraient beurré au passage du magot. Si ces accusations s’avèrent fondées, elles risquent de sonner le glas du mandat de Sékou Fantamadi Traoré à l’Assemblée Nationale et de celui de M. Abdoulaye Diakité à la tête du Conseil régional de Koulikoro. Ou, à tout le moins d’entacher leurs crédibilités.

En 2015, un confrère de la place titrait à la une : « Conseil régional de Koulikoro : partout des trous de caisse ». Il ne croyait pas si bien dire. Il s’agissait, en réalité, de la mauvaise gestion à ciel ouvert au sein de cette représentation.

Plus grave, lors de cette gestion, les caisses du Conseil régional de Koulikoro auraient coulé comme le Djoliba dans son lit. À coup de millions.  Il s’agit, notamment de 72 millions de francs CFA  « d’achats fictifs ».

Grosso modo, les enquêteurs, indiquent que, la gestion de Sékou Fantamadi Traoré et d’Abdoulaye Diakité à la tête du Conseil Régional de Koulikoro, n’a pas été transparente, encore moins libre. D’où leur engagement à tirer les choses au clair.

En attendant, le député élu à Dioïla l’Honorable Sékou Fantamadi Traoré et l’actuel président par intérim du Conseil régional de Koulikoro, M. Abdoulaye Diakité, risquent gros. Très gros. Leurs complices aussi. Accablant.

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Cyrille Coulibaly

SourceLe Nouveau Réveil

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