De 2013 à 2020, sous la magistrature d’IBK, le Mali a assisté à un véritable pillage en règle des ressources de l’Etat. Entre détournements, surfacturations, vols… le clan du Roi fainéant s’est livré à toutes sortes de délinquances financières. Au lendemain de la chute de IBK, les maliens ont rêvé à un changement radical de la gouvernance du pays dont le socle allait être une lutte implacable contre la délinquance financière. Aujourd’hui, le peuple Malien attend de voir les nouvelles Autorités enclenché des actions salvatrices pour permettre à l’Etat de recouvrer les milliards volés par le clan d’Ibrahim Boubacar Keïta, sa famille et ses affidés.
En effet, la vitesse supérieure dans la lutte contre la corruption semble être enclenché avec l’arrestation de plusieurs personnalités dont l’ ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, Mme Sissoko Fily Bouaré ancienne ministre des Finances et de l’Économie , Mahamadou Camara, ancien directeur de cabinet à la présidence, tous trois inculpés et placés sous mandat de dépôt par la Cour suprême, notamment dans l’affaire de l’achat de l’avion de commandement de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Dans cette affaire, comme dans d’autres, il se pourrait que de nouvelles interpellations soient programmées.
L’arrestation de Soumeylou Boubèye Maïga, Mme Bouaré Fily Sissoko, et de deux Opérateurs économiques dont Mohamed Aly Niangadou semble donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la délinquance financière. Cette volonté de la Justice de mener une lutte implacable contre les auteurs des actes détournements des deniers publics doit se poursuivre et aller jusqu’au bout ; car, les dossiers de scandales financiers et autres malversations ne manquent pas.
Aussi, pendant les 7 dernières années du Régime calamiteux d’IBK, le maki a connu une série d’affaires sulfureuse Outre l’achat de l’avion présidentiels équipements militaires pour l’Armée malienne, il y a les sulfureuses affaires de « blindés en carton », l’opacité qui entoure l’emploi des fonds de la loi de programmation militaire, les engrais frelatés, les 10000 tracteurs, les logements sociaux, etc. Des détournements des fonds publics qui ont mis la République dans un gouffre financier sans précédent de l’Histoire de notre pays.
En effet, en 2014, l’audit des deux affaires par le Bureau du Végal (commandité par le Fmi) et par la section des comptes de la Cour suprême étale au grand jour l’ampleur de la fraude et de la corruption sous IBK dans une année (2014) décrétée « année de lutte contre la corruption ». Entre 29 et 38 milliards FCFA auraient disparu dans ces deux scandales (Achat de l’avion présidentiel et l’équipement de l’armée. Mais, l’affaire avait été classés sans suite en 2018 puis relancée en mars 2020 sur instruction du Ministre de la Justice de l’époque, Malick Coulibaly. Depuis, certaines personnalités ont été blanchies, mais la procédure judiciaire vient de connaitre un nouveau rebondissement, le jeudi 26 août 2020, avec la mise sous mandat de dépôt Soumeylou Boubèye Maïga, Mme Bouaré Fily Sissoko, M. Egalement mis sous mandat de dépôt l’ancien directeur de cabinet de la Présidence, Mahamadou Camara, ancien Directeur de cabinet. Mais l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République, Moustapha Ben Barka, (neveu d’IBK) qui serai dans le collimateur de la justice. Il est actuellement en poste à la Boad.
Achat d’équipement militaire
S’agissant du scandale concernant celle dite d’achat des équipements militaires Cinq personnalités dont quatre officiers de l’armée ont été placées sous mandat de dépôt par le pôle économique et financier. Officiellement, aucune information n’a filtré sur les raisons de ces nouvelles arrestations. Mais des sources judiciaires indiquent, que ces personnes sont inculpées et incarcérées pour atteinte aux biens publics dans le cadre de l’affaire d’un contrat de fournitures de véhicules au compte du ministère de la Défense et des Anciens Combattants. Cinq noms sont cités dans ce dossier. Il s’agit des colonels Abdoul Wahab Touré, Mohamed Lamine Diakité, le commandant Adama Kaba, le Lieutenant Tio Konaté et le contrôleur Financier Mme SANGHO Fatoumata BOCOUM.
Aucun communiqué officiel sur ces arrestations pour le moment, mais des sources judiciaires évoquent l’affaire « d’un contrat de fournitures de véhicules non livrés » à la défense. Selon ces informations, ces personnes sont inculpées et placées en détention pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux. Une dizaine d’officiers avaient été précédemment entendus dans ladite affaire.
Concernant toujours le volet des enquêtes sur l’achat des équipements militaires, Tiéman Hubert Coulibaly, l’ancien Ministre de la défense esy également cité Il setrouve hors du paysepuis le mois dernier. Ce départ précipité de l’ancien ministre ’expliquerai par sa crainte d’être prochainement attendu par les magistrats du pôle économique dans le cadre de l’achat d’équipements miliaires. Aussi, en tant que ministre de la Défense, il a été au cœur de certaines opérations d’achats d’équipements militaires. Dans ce cadre il pourrait éclairer la lanterne des enquêteurs. Le ministre Tiéman, fut débarqué du gouvernement le samedi 3 septembre 2016, après la prise de la ville de Boni (région de Mopti) par des djihadistes, à la veille. Auparavant, une base des FAMa avait été attaquée à Nampala, au centre dans la région de Ségou, le 19 juillet 2016. Sollicité, le renfort n’est jamais arrivé faute d’équipements. Pris de panique, Tiéman Hubert aurait fait des déclarations mensongères ce qui lui coûta son poste Outre. Tiéman Hubert Coulibaly, un autre ancien ministre de la défense, Tiémoko Sangaré est dans le viseur de la justice. Il a ainsi été auditionné deux fois au niveau du pôle économique la semaine dernière. Et est attendu cette semaine au sein de la même structure.
Ainsi, de l’achat des aéronefs et d’autres matériels et d’équipements militaires, à la formation des pilotes, un vaste réseau de spoliation des ressources dégagées officiellement pour la mise en œuvre de la loi de programmation militaire était passé par là. C’est un sulfureux dossier impliquant des Officiers Supérieurs, Généraux, Ministres, des proches collaborateurs et parents de l’ancien Chef de l’État qui a été dénoncé. Ce énième scandale financier et économique dans ce pays avait poussé la principale coalition de l’opposition de l’époque à demander un audit sur l’utilisation des fonds de la loi programmation militaire.
Même au plan international, l’utilisation de ces fonds avait suscité des interrogations. Ainsi, dans un Rapport sur l’intégrité dans le secteur de la sécurité et de la défense au Mali, publié en octobre 2019, Transparency international, soulignait la nécessité d’instaurer un contrôle. « L’Article 8 du Code des marchés publics permet à certaines acquisitions d’échapper au contrôle du Parlement et des mécanismes d’audit externe. De même, le contrôle de l’éligibilité des achats secrets, hors Budget et la supervision de leur exécution par un organe externe indépendant tel que le Bureau du Vérificateur Général (BVG) ou l’Autorité de Régulation des Marchés publics et des Délégations de Services publics (ARMDS), s’avère essentiel », affirma l’ONG Transparency internationale.
Rénovation du palais et de la résidence de Sébéninkoro
Autre scandale qui a défraye la chronique ? La rénovation du palais présidentiel et celle de la résidence privée du chef de l’Etat. Le président IBK ayant décidé d’habiter à Sébéninkoro (résidences privée). Il a entrepris d’importants travaux dans sa résidence privée suscitant de multiples interrogations : Qui a financé ces Travaux. ? Le Budget de l’Etat ? Le Chef de l’Etat lui-même ? Quel est le coût réel des travaux ?
Quant au Palais de Koulouba, sa rénovation a fait l’objet de beaucoup de supputations. Confié, en 2015, au groupe français Eiffage la rénovation du palais présidentiel de Koulouba (avait été évaluée à près de 6 milliards de francs CFA). Au finish, nul n’est en mesure d’avancer les montants exacts soutirés dans les caisses de l’Etat pour réaliser les travaux. Idem pour la réhabilitation de la résidence des hôtes présidentiels, évaluée quant à elle à près de 5,5 milliards de francs CFA les travaux de rénovation du palais présidentiel ont été portés à 10 milliards et supervisé par un beau-frère du chef de l’Etat. Et plus de 3 milliards de nos francs ont été décaissés du budget national pour la réfection du seul bâtiment abritant le Secrétariat général de la présidence. Un bâtiment presque neuf, construit (à 2 milliards F CFA) en 2007.
Il faut rappeler que les deux chantiers de rénovation du palais Koulouba et de la résidence privée du Président ont chacun bénéficié de rallonge budgétaire en 2016.
Engrais et logements sociaux aussi…
L’impunité encourageant de nouvelles atteintes à la morale publique, une nouvelle affaire dite « des 1000 tracteurs » a été révélée à l’opinion malienne. Ce énième scandale portait sur une soixantaine de milliards F CFA destinés à l’achat de l’engrais pour les paysans, sous forme de prêts à rembourser dès la fin des récoltes dans les opérations de développement rural.
Un autre scandale qui a éclaboussé le mandat d’IBK : l’attribution des 1552 logements sociaux de Tabacoro, dans laquelle il a été orchestré une véritable magouille à ciel ouvert. En plus des ministres de la République et des cadres de l’administration, le ministre en fonction chargé de logements sociaux à l’époque, le ministre de l’Habitat, avait distribué des villas « sociales » à tour de bras (2015-2016). Ainsi, sous IBK, le Mali est entré dans une nouvelle ère des logements sociaux.
Casse du siècle sous IBK!
Sous le régime défunt d’Ibrahim Boubacar Kéïta, plusieurs bâtiments publics ont été cédés à certains opérateurs économiques à des prix largement inférieurs à leur valeur. Ces’’ ventes ‘’ opérées dans des conditions opaques ont profité à des ‘’ opérateurs économiques’’ véreux et à des prêtes noms connus. Aussi, la quasi-totalité du patrimoine de l’Etat dont une grande partie a été acquise sous les régimes précédents et même avant a ainsi été touché par ce bradage. C’est là un véritable scandale qui mérite de sérieuses enquêtes afin de faire la lumière sur cette casse du siècle opérée ces sept dernières années.
Au total, 27 bâtiments ont été bradés puis souvent loués à ce même État vendeur. Et cela au moment où l’Etat fait face à une insuffisance criarde de patrimoines immobiliers au point que beaucoup de services publics sont en location, il est difficile, donc, de concevoir que les bâtiments de l’Etat aient été bradés à des prix dérisoires à des opérateurs économiques proches de l’ancien Régime.
La liste des immeubles bradés, leurs prix de cession et les adjudicateurs, tous des opérateurs bien connus, avait défrayé la chronique, quelques jours avant la chute du Président IBK et de son régime.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube