À la faveur de la rentrée scolaire, il y a eu la distribution de 20000 cahiers pour les enfants de familles démunies. Si le geste est salutaire, force est de constater que les cahiers sont à l’effigie du président de la République, de son fils Karim, ou encore de Moussa Tembiné, député élu en commune V. Plusieurs personnes ont dénoncé cet état de fait. Aujourd’hui, plusieurs parents d’élèves sont gênés avec ce cadeau encombrant. Leurs enfants ne pouvant pas aller à l’école avec ces cahiers. Dans certaines rues et quartiers de Bamako, surtout en commune V, où des cahiers à l’effigie de Moussa Tembiné ont été distribués, suivant les conseils de leurs parents, des jeunes viennent de lancer le processus de destruction des cahiers «politisés». Ce n’est pas qu’à Bamako que les cahiers «politisés» ont été brûlés. Des jeunes de Tombouctou en ont beaucoup brûlés.
Le tombeau de l’AEEM
Le président de la République a reçu le jeudi 12 octobre 2017 le bureau de l’association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) à Koulouba. Selon certains jeunes étudiants, qui ont pris part à la rencontre, le président IBK leur a dit que ce n’était pas le lieu de lui poser des questions sur la situation de l’école. Le président est revenu sur son parcours scolaire de brillant élève et étudiant de la Sorbonne. Après, il leur a dit qu’il avait un cadeau pour l’Aeem, une première au Mali qu’un président offre un véhicule au syndicat des élèves et étudiants. Car le premier véhicule que l’Aeem a possédé par le passé (pendant la transition de marque Nissan Patrol) n’a pas été offert par ATT. C’était un véhicule pour les membres du CTSP dont l’Aeem était membre. Dieu seul sait comment ce véhicule a fini. Ce que IBK vient de donner, c’est le tombeau de l’Aeem, car le secrétaire général de l’Aeem seul ne peut pas l’utiliser, encore moins les autres membres. Tout le monde sait que l’Aeem actuelle, c’est la violence sur la base de rien. Avec ce véhicule, une raison est vite trouvée. En tout cas, on se souvient que les relations entre le Premier ministre d’alors et l’Aeem étaient tendues. Le 7 février 1994, à la conférence de presse de l’Adema, IBK disait ceci : «Donnez-moi un mois et je vais briser le mythe de l’Aeem». La suite, on la connaît : nous avons fait de la prison et une année blanche.
Le REPORTER