La ministre des transports et des infrastructures est fortement interpellée. Surtout elle qui a fait de la relance du trafic ferroviaire une question d’honneur et un défi à relever. Va-t-elle baisser les bras face à ces délinquants à col blanc ? Le Mali Kura rime-t-il avec corruption, népotisme et impunité ?Alors que les populations riveraines du rail et tous les nostalgiques du train avaient bien accueilli et applaudi à deux mains la reprise du trafic ferroviaire, c’était sans compter sur la témérité des bandits à col blanc, qui eux aussi se sont préparés pour continuer leurs mauvaises pratiques, leur corruption. En effet, nous avons recueilli les témoignages de beaucoup de passagers qui se plaignent du mauvais traitement que les guichetiers leur infligent. Mépris, manque de considération et parfois refus total de vendre les tickets.
Tous les témoignages ont abouti à la même conclusion que les voyageurs sont loin d’être la priorité des guichetiers et que ce qui leur importe c’est ce qu’ils pourront frauduleusement gagner. Pour ce voyageur ayant requis l’anonymat, il s’est déplacé depuis 4 h du matin pour avoir une position confortable et être parmi les premières personnes. Ils se sont mis à la queue leu-leu pour pouvoir acheter le précieux sésame. Il dit avoir été la 79ième personne et à sa grande surprise avant d’arriver à la 77ième personne les guichetiers ont annoncé la rupture de stock de billets à leur possession. Les usagers sidérés ont manifesté leur colère et subitement des nouveaux agents remettent les billets en vente sur le marché noir avec des prix très élevés. Comment des telles pratiques peuvent encore refaire surface alors qu’on fait l’apologie du Mali Koura, celui de l’exemplarité et de la bonne gouvernance ?
Mme Dembélé Madina Sissoko, la ministre des transports et des infrastructures, qui s’est personnellement impliquée pour le démarrage du trafic ferroviaire, est fortement interpellée pour sévir contre ces pratiques d’une autre époque. En somme, il est inadmissible qu’après la relance par les autorités de la transition que des telles pratiques viennent freiner cet élan nationaliste. Le Président de la transition Assimi Goïta est fortement interpellé pour exiger de sa ministre que des enquêtes soient ouvertes afin de situer les responsabilités et punir les coupables.