Les autorités maliennes n’ont guère apprécié la dernière mouture de la Note trimestrielle de la Minusma. Bamako a remis les pendules à l’heure, notamment concernant les partenariats avec les instructeurs russes.
De plus en plus déplumée après le départ de divers contingents africains et européens, la Minusma continue cependant ses observations au Mali. Mais sa traditionnelle Note trimestrielle sur les atteintes aux droits de l’homme a encore créé la polémique.
Le gouvernement malien a adressé quelques reproches à la structure, déplorant notamment que les efforts déployées par les autorités en matière de protection des droits de l’Homme ne soient pas mieux soulignés.
Le Mali a aussi repris de volée la Minusma, qui critiquait la présence de “personnel militaire étranger” aux côtés des forces maliennes (FDSM) lors d’opérations antiterroristes. Une attaque à peine voilée au partenariat militaire avec la Russie, qui n’a pas plu à Bamako.
“Le gouvernement malien réaffirme que la présence d’instructeurs russes dans le pays s’inscrit dans le cadre de la coopération exemplaire avec la Russie, particulièrement dans le domaine militaire, renforcée ces dernières années en matière de lutte antiterroriste”, a répondu le gouvernement malien dans un communiqué.
Problème de méthodologie
Si la Note trimestrielle souligne que la quasi-totalité des violations des droits de l’Homme sont imputables aux groupes armés et terroristes, Bamako s’interroge néanmoins sur la méthodologie de travail de la Minusma. La mission des Nations unies admet en particulier avoir recueilli certains témoignages “à distance”, ce qui laisse planer un doute sur la collecte d’information, indique le gouvernement malien.
Les autorités maliennes saluent par ailleurs les propos de la Minusma sur les progrès constatés dans la lutte contre l’impunité, même si la mission de l’Onu déplore encore des “lenteurs” dans ce domaine. Lenteurs qui s’expliquent par la situation sécuritaire encore instable et des difficultés judiciaires, comme la conservation des preuves ou le suivi des victimes et témoins, répond Bamako.
Cette nouvelle polémique ne viendra pas apaiser les tensions entre la Minusma et les autorités maliennes, alors que l’image de la mission onusienne s’est nettement dégradée dans le pays ces derniers mois. Bamako déplore notamment l’inefficacité de la mission, qui n’a pas su appuyer l’armée malienne dans sa lutte contre le terrorisme, ne lui fournissant pas les renseignements utiles, comme l’expliquait récemment à Sputnik Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de défense du Conseil national de transition (CNT) malien.
Une sinistrose qui a fini par déboucher sur une cure d’amaigrissement pour la Minusma. Plusieurs pays comme la Suède, le Royaume-Uni ou la Côte d’Ivoire ont en effet décidé de retirer progressivement leurs troupes de la mission.
Source: sputniknews.africa