En réponse à la grande mobilisation politico-religieuse, les pro-régimes projettent une contremarche pour soutenir le président de la République. Une initiative qui avait été ajournée pour éviter le bain de sang est prévue pour le vendredi prochain, à la Place de l’indépendance. Moins de deux ans après sa réélection sur fond de contestation pour un second et dernier mandat avec 67,17% des suffrages exprimés, contre 32,83% pour son adversaire Soumaïla Cissé, la démission d’IBK est réclamée par ses opposants et une partie du monde religieux, notamment l’Espoir Mali koura (EMK), le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’mam Mahamoud Dicko (Cmas). Ils lui reprochent d’avoir échoué sur toutes les lignes. Pour se faire entendre, ils ont organisé un rassemblement à la place de l’indépendance de Bamako.
Pour exprimer leur soutien à IBK, ses amis avaient initié une contremarche finalement reportée pour éviter un bain sang et tenter de faire revenir les organisateurs à la raison. Ajournée, la dite marche refait surface. Une date aurait été déjà dictée, en l’occurrence, vendredi prochain, sur le boulevard de l’esplanade de la place de l’indépendance. En effet, selon nos sources, plusieurs associations, groupements de femmes, mouvements de jeunesse, les partis politiques membres de l’Ensemble pour le Mali (EPM), regroupés dans une plateforme sous le vocable ” Nous le peuple “projettent de se ressembler pour apporter leur soutien au président IBK en exigeant le respect, la défense et la sauvegarde des institutions de la République.
Il s’agit d’un pari trop risqué, qu’on peut qualifier grandeur-nature. Quand on sait, depuis un certain temps, les religieux ont volé la vedette aux politiques en termes de mobilisation. Dans cette situation, il ne s’agit seulement de mobiliser, mais de pouvoir maintenir la foule tout au long du rassemblement, comme l’a fait Dicko et compagnons pendant plus de quatre heures d’horloge. Comme un avant-goût, les organisateurs disent qu’ils seront plus de trois millions pour dire non à un Etat politico-islamiste ou Salafiste et de clamer la démocratie et un Mali laïc. Ce challenge sera difficilement relever quand on sait qu’IBK est presque lâché par son propre parti et ses alliés de l’EPM dont la plupart des caciques sont sur le banc de touche.
Amidou KEITA
Le Témoin