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Choguel K. Maïga au lancement de l’appel au sursaut patriotique et citoyen “Un Mausolée sera construit pour rendre hommage aux victimes de la crise du Mali”

“Toutes les bases de la Minusma seront récupérées par le Mali qui est un pays d’honneur”

Avant de sonner le Tabalé (l’appel au sursaut patriotique et citoyen), le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga a tenu à rendre hommage aux victimes civiles et militaires des attaques terroristes. Parce que, à ses dires, le Mali n’oubliera pas ces victimes. Il a annoncé que tôt ou tard un Mausolée sera construit pour que les gens puissent se recueillir sur les victimes civiles et militaires de la crise.

Le Premier ministre a ajouté que la guerre seule ne suffit pas pour ramener la paix au Mali. A son entendement, la lutte contre le terrorisme, contre la corruption doit se faire avec intelligence. Mais, il a insisté, “dans ces luttes, nous n’avons pas le droit d’échouer. Le Mali n’a pas le droit d’échouer. Toutes les bases de la Minusma seront récupérées par le Mali qui est un pays d’honneur. Le Mali était malade, nous allons le soigner, le mettre sur pied. Mais cela se fera avec le peuple, dans l’union sacrée, la cohésion sociale et surtout avec les légitimités traditionnelles. Les mains et les bras du gouvernement sont tendus pour la paix. Les Maliens doivent soutenir les FAMa comme des supporteurs qui soutiennent leurs équipes sans condition. La victoire du Mali est certaine. Cette victoire va venir. Mais pour cela, il faut l’union sacrée autour du Mali. C’est la vie du Mali qui est en jeu. Le Mali ne doit pas être divisé. Le Mali doit rester un et indivisible”. Il a conseillé d’éviter l’amalgame. Le Premier ministre a tenu à remercier la Russie, la Chine, la Turquie qui soutiennent sur le plan international et fournissent le Mali en équipements.

Selon le Premier ministre, le Tabalé est un grand rendez-vous dédié à la paix, au vivre-ensemble et à l’union sacrée autour du Mali. Il a révélé que le lancement de l’appel au sursaut patriotique et citoyen est une volonté du président de la Transition, chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta dont la vision est de faire du Mali un havre de paix, d’unité nationale, de cohésion et de vivre-ensemble, dans une parfaite symbiose.

“C’est un appel au sursaut patriotique. En effet, depuis l’annonce du retrait de la Minusma, les attaques terroristes lâches contre nos populations se multiplient, mettant à mal le vivre-ensemble millénaire d’un pays connu et reconnu pour son humanisme légendaire et sa riche diversité culturelle. Cet appel n’a qu’un seul but, c’est un appel porté que par une seule foi : la foi en notre capacité à rester fidèles à notre destin ; la foi en notre capacité à rester un peuple uni, dans sa diversité, un peuple débout sur les remparts de l’unité nationale ! C’est la nation malienne éplorée qui a répondu à cet appel. Nous sommes les maliens de toutes les régions, de toutes religions, de toutes les ethnies, nous sommes maliens tout court venus spontanément répondre à l’appel de la Patrie.

Nous sommes à ce lancement parce que nous disons Non à l’obscurantisme. Nous refusons l’impérialisme. Nous ne voulons plus de ces prédateurs sans foi, ni loi qui cherchent à nous assujettir ad vitam aeternam. Nous sommes rassemblés pour dire à ceux qui cherchent à nous diviser qu’ils perdent leur temps. Nous voulons éviter à tout prix l’amalgame. Nous sommes une vieille nation, un pays au passé glorieux. Nous sommes rassemblés pour la défense de la Nation malienne, une et indivisible, pour la défense de notre chère Patrie, le lien invisible qui nous unit tous.

Le Mali, pays des hommes d’honneur, pays de Soundjata Kéita, Kankou Moussa, Sony Ali Ber, Askia Mohamed, Damonzon Diarra, Samory Touré, Mohamed Lamine Dramé, Koumi Diossé, Tiéba et Babemba Traoré, Amadou Ahmadou, El hadj Omar Tall, Banzani Théra, Firhoun etc. Le Mali a toujours été une terre de brassage et d’interpénétration où diverses communautés ethnolinguistiques ont vécu en parfaite symbiose, partageant un héritage commun et une communauté de destin. Malheureusement, la crise sécuritaire que nous traversons a entrainé une déchirure profonde du tissu social, semé la méfiance, voire la haine, le repli identitaire, des vives tensions entre communautés ayant vécu en parfaite harmonie depuis des siècles, un effritement des valeurs sociétales comme la tolérance, le pardon, la solidarité, valeurs qui constituent le socle sur lequel s’est bâtie l’unité et la cohésion de la Nation malienne”, a-t-il dit.

La résilience et l’intelligence de notre pays

Le Premier ministre a rassuré que les basses manœuvres et les actions funestes ne pourrons rien face à notre détermination à vaincre le terrorisme, l’amalgame, l’extrémisme violent, et cela grâce à la résilience et à l’intelligence de notre pays, puisées dans les tréfonds de notre culture.

“Il n’y a nul doute que face à cette montée fulgurante de la violence, qui n’a rien d’un hasard, la culture et nos valeurs de société demeurent la solution la plus efficace pour préparer les esprits à cultiver durablement la paix. La culture a un rôle avant-gardiste à jouer dans le processus de prévention et de règlement des conflits. La raison est simple : la culture est dans son essence un partage de valeurs. Comme telle, elle peut devenir un antidote puissant au terrorisme. La culture malienne renferme tous les ingrédients et les ressorts sur lesquels notre peuple devrait s’appuyer pour rebâtir le havre de paix qu’a toujours été notre pays. Cette culture offre des possibilités incroyables, celles que d’aucuns appellent si opportunément ‘l’exception malienne’. Elle est source d’inspirations et d’énergies positives pour réconcilier les cœurs, renforcer notre identité, nous forger un destin commun et nous affirmer en tant que Peuple ou Nation respectée. Nos ancêtres ont mis en place des mécanismes permettant le maintien du lien social à diverses échelles de la société mais, permettant également, la prévention et la gestion des conflits et ainsi, maintenir la paix entre les peuples. En cette période cruciale de l’histoire de notre pays, nous devons interroger notre héritage culturel qui regorge de ressources et de ressorts nécessaires pour juguler les crises qui nous assaillent. En ces moments de crises, le rôle  d’artisans de la paix des hommes et des femmes de culture, en particulier, les nyamakalas du Mali nourris à la même mamelle culturelle doit plus que jamais s’affirmer. Ils ont des valeurs communes qui transforment les spécificités en complémentarités, donc en richesses. Et c’est le message de ce tabalé orienté vers ce que l’homme a de meilleur, ce lait de la tendresse humaine qui abreuve ceux qui viennent du Sud et du Nord, de l’Ouest, de l’Est et du Centre. C’est cela le Mali, un Peuple, un But, une Foi, et cela transcende les régions, les religions et les extractions communautaires appelées ethnies”, a-t-il fait savoir.

D’après le Premier ministre, l’appel au sursaut patriotique et citoyen est aussi l’occasion, de rappeler aux populations maliennes, les valeurs qui ont longtemps fait leur force et favorisé leur cohésion, valeurs qui aujourd’hui sont menacées. “Le sage de Bandiagara, Amadou Hampâté Ba, conseillait dans sa lettre à la jeunesse : «les hommes doivent mettre l’accent non pas sur ce qui les sépare, mais plutôt sur ce qu’ils ont de commun, dans le respect de la diversité et de l’identité de chacun». Je sais qu’un seul appel au sursaut patriotique et citoyen ne saurait suffire, telle une baguette magique. Le Dalaï Lama ne disait-il pas, je cite : ‘lorsque des difficultés se présentent, nous perdons espoir et courage, nous diminuons du même coup notre aptitude à les affronter’. Fin de citation. Unis et déterminés, rien n’est au-dessus de nos capacités, en tant que Maliens, tous enfants d’une même mère, la mère patrie. C’est en cela, que je salue à sa juste valeur la contribution de l’initiative, à travers cet événement conçu comme un tremplin pour créer des espaces d’éducation, de socialisation des nouvelles générations aux valeurs de tolérance et d’acceptation de l’autre. Chaque Malienne, chaque Malien est un acteur à part entière dans l’œuvre de reconquête de la souveraineté de notre nation”, a-t-il rappelé.

En s’adressant aux Maliens, il a poursuivi que “la paix est la somme de notre volonté collective”“Cultivons donc, ensemble, les valeurs de paix, de pardon et de cohésion sociale dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos communautés, dans notre pays.

Evitons l’amalgame. A cet effet, il nous faut redoubler d’efforts pour essayer d’inspirer le citoyen et de l’inciter à étudier et à connaître notre héritage historique et culturel et de savoir ce que cela signifie être citoyen dans le Mali d’aujourd’hui et de demain. L’urgence, c’est de préparer le citoyen malien à relever les grands défis actuels et de demain. Il s’agit également de protéger les jeunes générations et de les préparer à une ère de paix, de stabilité et de prospérité partagée”, a-t-il conseillé.

Le Premier ministre a invité tous les maliens à véhiculer des messages de paix, mais surtout à se tenir prêts à défendre la mère patrie à l’image de cette citation de Martin Luther King : “Si un homme n’a pas découvert ce pourquoi il serait prêt à mourir, il n’est pas fait pour vivre”. “Ensemble pour une paix inclusive et durable, engageons-nous pour un Mali réconcilié”, a-t-il lancé en guise d’appel.                 

                              Siaka Doumbia

 

Source: Aujourd’hui-Mali

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