La moyenne d’âge des chefs d’Etat des pays-membres de la Cédéao est de 65 ans (âge de départ de la retraite des hauts fonctionnaires), avec un pic de 81 ans – le président Alpha Condé de la Guinée – et un seuil de 53 ans (les présidents Faure Gnassingbé du Togo et Georges Weah du Libéria). Faure Gnassingbé, bien que benjamin, est pourtant le doyen dans la fonction de chef d’Etat (14 ans au pouvoir) aussi bien au niveau de la Cédéao que de l’Uemoa où le président Alassane Ouattara est le plus âgé avec 77 ans car venant juste après Alpha Condé au niveau de la Cédéao. Pour mieux apprécier la situation, nous présentons tous les chefs d’Etat de l’espace régional en commençant par le plus âgé pour en arriver au plus jeune. Droit d’ainesse oblige !
Alpha Condé (81 ans), président de la Guinée
Né le 4 mars 1938 à Boké (Basse Guinée), Alpha Condé est le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) dont il était le candidat à l’élection présidentielle annoncée par les accords de Ouagadougou (signés le 15 janvier 2010 par Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté, sous l’égide de Blaise Compaoré, alors président du Burkina Faso) et dont le premier tour sera organisé le 27 juin 2010. Il sera élu au second tour de cette élection présidentielle.
En 1970, Alpha est victime du régime du président Sékou Touré qui le condamne à mort par contumace. Il est alors contraint, comme bon nombre de ses compatriotes intellectuels, de rester en exil hors de son pays. il réside à Conakry depuis le 17 mai 1991, date de la fin de son exil et de son retour en Guinée.
Aux élections présidentielles suivantes, en décembre 1998, Alpha Condé se présente de nouveau mais il est kidnappé et emprisonné sans procès, avant la fin du scrutin. Les résultats officiels publiés par le gouvernement déclarent Lansana Conté vainqueur du premier tour avec (56,1 %) suivi de Mamadou Boye Bâ (24,6. Alpha Condé est maintenu en prison pendant plus de 20 mois avant de le condamner, en 2000, à 5 ans de prison pour « atteintes à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national » au terme d’un procès retentissant décrié dans la presse africaine et internationale. Il est finalement libéré le 2001 et fait l’objet d’une grâce présidentielle.
Depuis la mort de Lansana Conté en décembre 2008 et la prise du pouvoir par la junte militaire de Dadis Camara, Alpha Condé a centré son action politique sur le retour à un pouvoir civil et la tenue d’élections justes, transparentes et inclusives. Il l’a fait au sein des « Forces Vives » constituées de l’opposition, des syndicats et des autres acteurs de la société civile.
En février 2010, il annonce à Conakry la candidature de son parti pour le scrutin présidentiel de juin 2010. Il obtient 18% des voix exprimées au premier tour de la présidentielle tenue le 27 Juin 2010. Il remporte l’élection au deuxième tour avec 52,52% des voix et dévient le nouveau chef d’Etat de la République de Guinée. Il est réélu pour un second mandat lors de l’élection présidentielle de 2015, avec 57,9 % des voix au premier tour.
Alassane Dramane Ouattara (77 ans), président de la Côte d’Ivoire
Souvent désigné sous ses initiales « ADO », Alassane Dramane Ouattara est né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, une ville du centre de la Côte d’Ivoire, située à 240 km au nord de la capitale économique Abidjan et à 80 km au sud-est de la capitale politique. Il est président de la République de Côte d’Ivoire depuis le 6 mai 2011.
Économiste de profession ayant notamment travaillé au FMI, il est Premier ministre de Côte d’Ivoire de 1990 à 1993, période pendant laquelle il assainit les finances publiques du pays et relance l’économie au prix d’une politique de rigueur budgétaire. Il est élu en 1999 à la tête du Rassemblement des Républicains (RDR), mais ne peut se présenter à l’élection présidentielle de 1995 et 2000 à cause du concept d’ivoirité.
Candidat à l’élection présidentielle de 2010, il est élu président de la République avec 54,1 % des suffrages selon la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale. Il exerce pleinement ses fonctions de chef d’État après l’arrestation par ses partisans du président sortant, Laurent Gbagbo, qui estimait avoir remporté le scrutin et refusait de quitter le pouvoir.
Après cette grave crise politique, il conduit une politique libérale et interventionniste relançant la croissance économique. Son administration investit notamment dans la réhabilitation d’infrastructures et encourage les investissements dans le pays. Mais la corruption reste par ailleurs importante. Il est réélu au premier tour de l’élection présidentielle de 2015 avec 83,7 % des voix.
Muhammadu Buhari (76 ans et demi), président du Nigeria
Muhammadu Buhari est né le 17 décembre 1942 à Daura dans l’État de Katsina. Général de l’Armée nigériane, il est l’actuel président de la République fédérale du Nigeria, depuis le 29 mai 2015.
Muhammadu Buhari rejoint l’armée nigériane en 1961 après avoir étudié à l’école militaire de Kaduna. De 1962 à 1963, il suit une formation d’élève-officier en Angleterre avant d’être nommé en janvier 1963 sous-lieutenant puis commandant de peloton du deuxième bataillon d’infanterie à Abeokuta, au Nigeria. De novembre 1963 à janvier 1964, il suit une nouvelle formation militaire au Royaume-Uni.
En juillet 1966, Muhammadu Buhari participe à un coup d’État dirigé par le lieutenant-colonel Murtala Muhammed qui renversera et assassinera le Premier ministre du pays, Aguiyi Ironsi. Le coup d’État est considéré comme sanglant, ayant mené à la mort de la plupart des officiers Igbos. En août 1975, alors que le général Murtala Muhammed vient de prendre le pouvoir, il nomme Buhari gouverneur de l’État du Nord-Est, afin qu’il supervise les améliorations sociales, économiques et politiques de la zone.
En mars 1976, le nouveau dirigeant du Nigeria, le général Olusegun Obasanjo, nomme Muhammadu Buhari commissaire fédéral chargé du Pétrole et des Ressources naturelles. La même année, est créée la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) que Buhari dirige également jusqu’en 1978. Durant son mandat de ministre, 2,8 milliards de dollars auraient disparu des comptes de la NNPC. Alors que l’ancien président, Ibrahim Babangida, accuse Buhari d’être responsable de cette fraude, l’administration Shagari inaugure un tribunal spécialisé dans les ventes de pétrole brut. Celui-ci enquête sur ce détournement de fonds et précise ne pas pouvoir confirmer ces accusations, bien qu’il ait remarqué quelques défaillances dans les comptes de la NNPC.
Musulman sunnite, il est à la tête du Nigeria du 31 décembre 1983, à la suite d’un coup d’État, au 27 août 1985. Il est également candidat malheureux aux élections présidentielles de 2003, 2007 et 2011.
Candidat du Congrès progressiste (APC) à l’élection présidentielle de 2015, il est élu à la présidence en l’emportant face au président sortant, Goodluck Jonathan. Il vient d’être réélu en 2019.
Nana Akufo-Addo (75 ans), président du Ghana
Nana Akufo-Addo est né le 29 mars 1944 à Kyebi. Avocat et membre du Nouveau Parti Patriotique, il est élu président de la République depuis le 7 janvier 2017.
Nana Addo Dankwa Akufo-Addo est né à Accra d’une importante famille de la royauté et de la politique ghanéenne. Il est le fils d’Edward et Adeline Akuffo-Addo. Son père Edward Akufo-Addo, né à Akropong-Akuapem a été le troisième juge en chef du Ghana (de 1966 à 1970), le président de la Commission constitutionnelle (de 1967 à 1968) et le président de la République (de 1970 à 1972). Le grand-père maternel d’Akufo-Addo était Nana Sir Ofori Atta, le Roi d’Akyem Abuakwa, qui était un membre du Conseil Exécutif du Gouverneur de la Côte d’Or (avant l’indépendance du Ghana).
La participation d’Akufo-Addo à la vie politique débute vers la fin des années 1970, lorsqu’il rejoint le Mouvement populaire pour la Liberté et la Justice. En mai 1995, il fait partie d’un vaste groupe d’élites, l’Alliance for Change (l’Alliance pour le Changement), une alliance qui a organisé des manifestations contre les politiques néo-libérales telles que l’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée, et les violations des droits humains de la présidence Rawlings. L’organisation s’effondra plus tard en raison de luttes entre des membres pour les postes de directions. Dans les années 1990, il forme une organisation pour les droits civiques, le Comité ghanéen pour les droits populaires et humains.
En 2008, il représente le NPP aux élections chaudement disputées qu’il perd contre John Atta Mills, du Congrès national démocratique (NDC) dès le premier tour. En 2012, il perd aussi devant John Mahama du NDC. C’est finalement lors de l’élection présidentielle de 2016 qu’il sera déclaré vainqueur et devient ainsi président de la République du Ghana.
Ibrahim Boubacar Kéïta (74 ans), président du Mali
Souvent désigné par son acronyme, «IBK», Ibrahim Boubacar Kéïta est né le 29 janvier 1945 à Koutiala au Mali. Il est président de la République du Mali depuis le 4 septembre 2013, après avoir occupé les fonctions de Premier ministre de 1994 à 2000 et de président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007. Il est élu à la présidence de la République du pays en 2013 et réélu en 2018.
Titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un diplôme d’études approfondies en politique et relations internationales en France, il est chargé de recherche au CNRS et enseigne les systèmes politiques du tiers monde au centre Pierre-Mendès-France, annexe de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
Après la chute du dictateur Moussa Traoré en 1991, il est le directeur adjoint de la campagne d’Alpha Oumar Konaré pour l’élection présidentielle qui se tient en avril et mai 1992. Après son élection, le nouveau président le nomme en juin 1992 conseiller diplomatique, porte-parole du président de la République du Mali. En novembre 1992, il est nommé ambassadeur du Mali auprès de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Burkina Faso et du Niger.
En novembre 1993, il devient ministre des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Quelques mois plus tard, le 4 février 1994, le président Alpha Oumar Konaré le nomme Premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en février 2000 et préside l’ADEMA-PASJ. En 1999, il devient vice-président de l’Internationale socialiste.
Candidat à l’élection présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Kéïta arrive en troisième position au premier tour, derrière Amadou Toumani Touré (28,7 %) et Soumaïla Cissé (21,3 %). Alors que seules quelques 4 000 voix le séparent de Soumaïla Cissé. Mais à l’issue des élections législatives, sa coalition, Espoir 2002, obtient la majorité des sièges et lui permet d’être élu président de l’Assemblée nationale.
Le 26 juillet 2011, Ibrahim Boubacar Keïta est désigné candidat du Rassemblement pour le Mali à l’élection présidentielle prévue l’année 2012 mais qui se tient finalement en 2013, après une guerre de libération du nord du pays occupé par les djihadistes. Ibrahim Boubacar Kéïta arrive en tête du premier tour. Au second tour, avant même la proclamation des résultats officiels, son adversaire, Soumaïla Cissé, reconnaît sa défaite. Les résultats lui accordent 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Cissé. A l’issue du second tour de la présidentielle de 2018 au Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta est réélu avec 67,2 % des suffrages.
Jorge Carlos de Almeida Fonseca (68 ans et demi), président du Cap-Vert
Jorge Carlos de Almeida Fonseca est né le 20 octobre 1950 à Mindelo. Candidat du Mouvement pour la démocratie (MPD) après avoir milité pour indépendance du Cap-Vert dans les structures clandestines du PAIGC, il est élu président de la République lors de l’élection présidentielle du 21 août 2011 et réélu le 2 octobre 2016 pour un deuxième mandat.
Rompant en 1979 avec le régime de parti unique, il fonde en 1980 les Cercles cap-verdiens pour la démocratie (Ccpd) et la Ligue cap-verdienne des droits de l’homme en 1982.
Auparavant, après des études à la faculté de droit de Lisbonne où il obtient un master en sciences juridiques, il enseigne dans cette même université. Il devient chercheur en droit pénal à l’institut Max-Planck de Fribourg en 1986 puis professeur de droit et procédure pénale à l’institut de médecine légale de Lisbonne, directeur résident et professeur associé invité à Macao en 1989-1990. Il a été président et professeur de l’Institut supérieur de sciences juridiques et sociales du Cap-Vert, président de la fondation Droit et Justice dont il fut l’un des fondateurs.
Succédant à Silvino Manuel da Luz, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères de 1991 à 1993. En 1992, il participe à l’élaboration de la Constitution du Cap-Vert. Il participe également à l’élaboration de divers projets de loi sur les codes pénaux et de procédure pénale, la loi d’exécution des sanctions criminelles, du projet de loi sur le soutien aux victimes de crimes violents et la loi des infractions fiscales et douanières.
Candidat indépendant lors de l’élection présidentielle cap-verdienne de 2001, il ne recueille alors que 3,88 % des voix. Elu président de la République lors de l’élection présidentielle du 21 août 2011, le peuple cap-verdien lui renouvelle sa confiance le 2 octobre 2016 pour un deuxième mandat.
Mahamadou Issoufou (67 ans), président du Niger
Mahamadou Issoufou est né en 1952 à Dandadji dans le département d’Illéla (région de Tahoua). En mars 2011, il est élu Président de la République du Niger et investi le 07 Avril 2011 pour un mandat de cinq (5) ans. En 2016, le peuple nigérien lui renouvèle sa confiance pour in second mandat.
Ingénieur Civil des Mines diplômé de l’École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne (France) en 1979, Mahamadou Issoufou est un ancien leader du mouvement scolaire et estudiantin. Avec d’autres jeunes patriotes, ils fondèrent clandestinement un groupe d’action politique duquel est sorti en décembre 1990 le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), parti qu’il dirigea jusqu’en mars 2011.
Le Président Issoufou fut élu plusieurs fois député national au titre de la circonscription électorale de Tahoua (1993, 1995, 1999, 2004 et 2011) ; il fut Premier Ministre du 17 Avril 1993 au 28 Septembre 1994 date à laquelle il rendit sa démission. Réélu député national suite aux élections législatives anticipées de Janvier 1995, il devint président de l’Assemblée Nationale du 18 Février 1995 au 27 Janvier 1996 date à laquelle un coup d’état militaire mit fin au processus démocratique en cours au Niger.
Battu au second tour de l’élection présidentielle de 1999, Issoufou Mahamadou Issoufou est élu président de la République du Niger lors de l’élection présidentielle de mars 2011. Il a été investi le 07 Avril 2011 pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelé suite à la présidentielle de 2016.
Roch Marc Christian Kaboré (62 ans), président du Burkina Faso
Né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, Roch Marc Christian Kaboré, économiste de formation, est Premier ministre du Burkina Faso de 1994 à 1996, période pendant laquelle il gère la dévaluation historique du franc CFA, après avoir exercé plusieurs fonctions ministérielles. En 2002, il devient président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupe pendant dix ans. Candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à l’élection présidentielle du 29 décembre 2015, il est élu dès le premier tour avec 53,49 % des voix pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
Secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti au pouvoir depuis 1999, Roch Marc Christian Kaboré en devient le président en 2003. Au début des années 2010, Roch Marc Christian Kaboré est progressivement écarté alors que le CDP est remodelé autour des hommes de confiance de Blaise Compaoré, notamment Assimi Kouanda, fidèle parmi les fidèles, qui prend la présidence du parti en 2012. Survient ensuite la question de l’article 37 de la Constitution, qui interdit au président de se représenter en 2015 et qui amènera Roch Marc Christian Kaboré à basculer définitivement dans l’opposition.
Le 4 janvier 2014, Roch Marc Christian Kaboré et deux autres piliers du CDP, Simon Compaoré et Salif Dialo démissionnent en signant une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la « caporalisation » du parti et « ses méthodes de gestion fondées sur l’exclusion ». Ils seront suivis le lendemain par 72 autres membres du parti. Ils créent le Mouvement du peuple pour le progrès5 (MPP) et Roch Marc Christian Kaboré en prend la tête. Le MPP rejoint les rangs de l’opposition et les mouvements de la société civile dès février 2014.
Les 30 et 31 octobre 2014, le peuple se soulève contre la modification de l’article 37 de la Constitution et chasse Blaise Compaoré du pouvoir. Le 1er novembre, le lieutenant-colonel Isaac Zida est nommé chef de l’État, avant qu’un accord sur les institutions de la transition ne soit signé entre l’armée, les partis d’opposition et la société civile, y compris ses représentants religieux. Devant la montée du mécontentement, Isaac Zida s’engage à rendre le pouvoir à un civil. C’est ainsi que Michel Kafando est nommé président de transition. Le lieutenant-colonel Zida devient son Premier ministre. Ce gouvernement de transition a pour mission principale l’organisation et la bonne tenue des élections présidentielle et législatives qui se déroulent le 29 novembre 2015 et à l’issue desquelles Roch Marc Christian Kaboré est élu président de la République, pour un mandat de cinq ans.
José Mário Vaz (61 ans), président de la Guinée-Bissau
Né le 10 décembre 1957 à Cacheu (ouest de la Guinée Bissau) Jomav, comme le surnomment affectueusement ses militants, est issu de la minorité ethnique manjaque du pays. Il arrive au pouvoir comme candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Il a remporté 40,9 % des voix lors du premier tour de l’élection présidentielle du 13 avril 20143. Lors du second tour qui s’est déroulé le 18 mai 2014, il a reçu 61,9 % des voix contre Nuno Gomes Nabiam, soutenu par feu l’ancien président Kumba Yalá et le chef d’état-major de l’armée, le général António Injai. Cette élection marque le retour progressif à la légalité constitutionnelle de ce pays.
Après un diplôme d’économiste obtenu à Lisbonne au Portugal, il rejoint la Banque du Portugal en 1982 comme membre du bureau des études économiques. Avant le coup d’État de 2012, José Mário Vaz a été le ministre des Finances du président Malam Bacai Sanha.
José Mario Vaz a été élu le 18 mai 2014 au second tour de l’élection présidentielle avec 61,9% des voix face à son adversaire, Nuno Gomes Nabiam, candidat indépendant. Le scrutin avait été organisé en même temps que les législatives. Le parti du nouveau président, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), ancien Mouvement de libération de la Guinée-Bissau, a obtenu la majorité au Parlement, avec 55 sièges sur un total de 102.
Quelques jours après, précisément le 23 juin 2014, José Mário Vaz a solennellement prêté serment devant l’Assemblée nationale populaire de la Guinée Bissau. Un acte accueilli solennellement par des coups de canon au Stade du 28-Septembre et qui marque en même temps la fin d’une transition débutée en 2012.
Patrice Talon (61 ans), président du Bénin
De son nom d’état-civil Patrice Guillaume Athanase Talon, il est né le 1er mai 1958 à Ouidah (Bénin). C’est un homme d’affaires qui figure au 15e rang des plus grandes fortunes d’Afrique subsaharienne francophone dans le classement Forbes de 2015. Son patrimoine y est estimé à 401 millions de dollars. Il est élu président de la République depuis le 6 avril 2016. Et investi dans ces fonctions le 6 avril 2016 à Porto-Novo.
Patrice Talon est le premier investisseur privé et le premier employeur privé du Bénin. Le Groupe Talon bénéficie du niveau de confiance le plus élevé du secteur bancaire et constitue ainsi la meilleure signature auprès des banques.
Ses activités économiques sont menées au sein de la holding familiale Société de Financement et de Participation (SFP). Le groupe intervient principalement dans les activités variées à travers des sociétés dans lesquels il déteint détient une participation majoritaire.
Patrice Talon est très impliqué dans la vie politique du Bénin depuis fort longtemps. Il considère qu’en tant qu’opérateur économique, il ne peut s’exclure du débat politique qui est d’intérêt général puisque la politique régit notre vie dans la cité.
Il est rentré au Bénin dans la période marquant la fin de l’option socialiste du régime de Kérékou qui a débouché plus tard sur la Conférence nationale. C’est dans ce contexte que son intérêt pour la chose politique a pris forme. C’est ainsi que ses échanges avec Feu Désiré Vieyra et le Président Nicéphore D. Soglo l’on conduit à soutenir ce dernier aux présidentielles de 1991.
Aux élections législatives de 1995, on l’a vu soutenir plusieurs partis politiques existant à cette époque. Aux présidentielles de 1996, il a été aux côtés de Nicéphore D. Soglo. Aux élections législatives de 2003, Patrice Talon conseille et aide la plupart des partis politiques en compétition.
Dans le souci d’une meilleure gouvernance du Bénin en phase avec les exigences d’une économie moderne, Patrice Talon décide en 2006 de faire la promotion de l’inconnu Boni Yayi, malgré son amitié avec Houngbédji, Amoussou, Léhady Soglo. Il finance, organise et dirige lui-même toute la campagne de Boni Yayi. Véritable homme-orchestre, il a conduit personnellement toutes les négociations avec les leaders politiques ralliés à son poulain y compris le fameux ralliement d’entre les deux tours de la RB des Soglo, du PSD de Bruno Amoussou et du MADEP de Séfou Fagbohoun. Cette prouesse fut la révélation du talent politique de l’homme d’affaires. Malheureusement, l’idéal commun qui a motivé les engagements de la classe politique auprès de Boni Yayi en 2006 a été trahi.
Macky Sall (57 ans et demi) président du Sénégal
Macky Sall est né le 11 décembre 1961 à Fatick (terroir sérère) mais reste attaché à ses origines car il est par son père d’une famille noble de Ndouloum-Adji Founebé, de grands propriétaires terriens du Fouta. Sa mère est issue de la famille des Seebés, guerriers du Fouta.
Ingénieur géologue, géophysicien formé à l’Institut des sciences de la terre (IST) de Dakar, puis à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (ENSPM) de l’Institut français du pétrole (IFP) de Paris. Il est membre de plusieurs associations nationales et internationales de géologues et géophysiciens.
Membre du PDS, il soutient le président Abdoulaye Wade lors de l’élection présidentielle sénégalaise de 2000. Par la suite, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique de 2002 à 2003, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales de 2003 à 2004, Premier ministre de 2004 à 2007 puis président de l’Assemblée nationale de 2007 à 2008.
En 2008, après un conflit avec le président, il quitte le PDS et fonde l’APR, parti avec lequel il remporte l’élection présidentielle de 2012. Il est réélu pour un mandat de cinq ans (le second quinquennat depuis l’indépendance du pays) lors de l’élection présidentielle de 2019.
Julius Maada Bio (55 ans), président de la Sierra Leone
Né le 12 mai 1964 dans le village de Tihun, dans la province de Bonthe (sud-ouest), Julius Maada Bio est un des 35 enfants d’un chef traditionnel de l’ethnie mende, Charlie Bio II. Il a fait ses études primaires dans des écoles catholiques, puis secondaires dans un lycée public à Bo, la principale ville de la région. Il intègre ensuite l’Académie militaire de Sierra Leone, dont il sort avec le grade de sous-lieutenant en 1987, à l’âge de 22 ans. En 1990, il est envoyé au Liberia voisin, où la guerre civile vient d’éclater, comme membre de la force de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Ecomog.
Il est rappelé en Sierra Leone un an plus tard pour combattre les rebelles du Revolutionary United Front (RUF). En 1992, il fait partie d’un groupe de jeunes soldats emmenés par le capitaine Valentine Strasser, alors âgé de 25 ans, qui ont renversé le régime répressif de Joseph Momoh, accusé d’avoir créé les conditions qui ont plongé le pays dans la guerre civile (1991-2002). Par la suite, Julius Maada Bio présentera ses excuses pour l’exécution d’une vingtaine de personnes lors de ce coup d’État.
Au début de l’année 1996, alors que les divisions s’amplifient au sein de la junte au pouvoir, dont il est le numéro deux, il renverse Valentine Strasser. Mais il rétablit rapidement le multipartisme et accepte finalement de remettre le pouvoir, en mars 1996, au président fraîchement élu, Ahmad Tejan Kabbah. Une courte période à la tête du pays, pendant laquelle Samura Kamara l’accuse d’avoir détourné 18 millions de dollars1.
Julius Maada Bio part ensuite à l’étranger parfaire ses études, notamment aux États-Unis où il décroche un diplôme en relations internationales. Il se lance en politique en 2005 au sein du SLPP, dont il devient rapidement la figure de proue.
De retour en Sierra Leone, il est candidat à l’élection présidentielle de 2012 où il obtient 37,4 % des voix, derrière le président sortant Ernest Bai Koroma, réélu avec 58,7 % des suffrages.
Six ans plus tard, il est de nouveau candidat pour le Parti du peuple de Sierra Leone à l’élection présidentielle de 2018 qu’il remporte avec 51,8 %.
Adama Barrow (54 ans), président de la Gambie
Né le 16 février 1965 à Mankamang Kunda, à la périphérie sud de la ville de Basse Santa Su, dans l’Est de la Gambie, Adama Barrow effectue sa scolarité à Koba Kunda puis à Banjul, avant de recevoir une bourse pour l’école secondaire musulmane.
Après avoir travaillé pour Alhagie Musa and Sons jusqu’à devenir directeur des ventes, en 1996, au début des années 2000 il quitte la Gambie pour Londres, où il se forme aux métiers de l’immobilier, tout en travaillant comme gardien dans la sécurité. Il reste trois ans et demi au Royaume-Uni. Puis il devient garde du corps d’un homme d’affaires gambien, Momodou Moussa Ndiaye, père de l’épouse de l’ancien président Dawda Jawara (renversé en 1994 par le lieutenant Yahya Jammeh), puis lance une agence immobilière, avec une certaine réussite.
Membre du Parti démocratique unifié, il est élu président de la République de Gambie le 1er décembre 2016. Sa prise de fonction, prévue pour le 19 janvier 20172, est incertaine au départ, à la suite de l’état d’urgence décrété par le président sortant Yahya Jammeh et la prolongation de trois mois de son mandat par l’Assemblée nationale. Réfugié au Sénégal, Adama Barrow prête néanmoins serment le 19 janvier comme président de la République, à l’ambassade de Gambie, tandis que les États d’Afrique de l’Ouest pressent Yahya Jammeh de lui céder le pouvoir.
Faure Essozimna Gnassingbé (53 ans) président du Togo
Faure Essozimna Gnassingbé est né le 6 juin 1966 à Afagnan, au Togo. Il est président de la République togolaise depuis 2005 (14 ans au pouvoir). D’abord président du 7 au 25 février 2005, il est ensuite réélu 3 fois de suite, notamment les 24 avril 2005, 4 mars 2010 et 25 avril 2015.
Faure Essozimna Gnassingbé est l’un des fils du président Gnassingbé Eyadéma. Il est titulaire d’une licence d’économie et gestion de l’université Paris-Dauphine et d’un MBA de l’université George Washington. Il commence sa carrière politique comme député au sein du Parlement togolais pour la circonscription de Blitta, sous l’étiquette du Rassemblement du peuple togolais (RPT). Il est ensuite nommé ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications du gouvernement de Koffi Sama le 29 juillet 2003.
Sa nomination en tant que président de la République était déjà prévue, en raison du mauvais état de santé de son père. En décembre 2002, Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures l’abaissement de l’âge nécessaire pour être président de 45 à 35 ans, âge qu’avait son fils à cette époque. Ceci aurait permis à Faure Gnassingbé de se présenter à l’élection présidentielle de 2003 au cas où Eyadéma ne pourrait se présenter.
George Weah (53 ans), président du Liberia
Né le 1er octobre 1966 à Monrovia, George Weah est le benjamin des chefs d’Etat des pays membres de la Cédéao. Ancien footballeur international de renom, il est élu président de la République du Liberia depuis le 22 janvier 2018.
Attaquant de renom, il remporte en 1995 le Ballon d’or récompensant le meilleur joueur évoluant en Europe. Il est le premier joueur non européen à remporter ce trophée et le seul originaire du continent africain. Il est également le premier ancien footballeur professionnel à devenir chef d’État.
À l’issue de sa carrière sportive et de la deuxième guerre civile libérienne, il se lance en politique. Candidat à l’élection présidentielle libérienne de 2005, il échoue au second tour du scrutin face à Ellen Johnson Sirleaf, alors qu’il était pourtant arrivé en tête du premier tour. Lors de l’élection présidentielle libérienne de 2011, il est cette fois-ci candidat à la vice-présidence mais le ticket présidentiel formé avec Winston Tubman est battu par la présidente sortante. Il réussit par la suite à se faire élire sénateur lors des élections sénatoriales libériennes de 2014, puis est élu président de la République trois ans plus tard au second tour de l’élection présidentielle libérienne de 2017 face au vice-président sortant Joseph Boakai.
Dossier réalisé par Amadou Bamba Niang
Source: Aujourd’hui-Mali