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Ça se passe à la Cour d’Assises : Poursuivis pour “association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures volontaires… ” – Housseyni Niane dit Jumoba, Mandjou Traoré et Yacouba Konaté condamnés à 20 ans de prison ferme et à 20 ans d’interdiction de séjour

– Samba Diarra, Ibrahim Traoré dit Dell et Seriba Traoré acquittés

La première session de la Cour d’Assises de Bamako a examiné, dans son audience du lundi 21 mai, l’affaire du ministère public contre Housseyni Niane dit Jumoba, Mandjou Traoré, Yacouba Konaté alias Décalé, Cheick Oumar Touré dit Kobali, Ibrahim Traoré alias Dell, Samba Diarra dit Samson, Alassane Bathily dit Toun, Mohamed Touré dit Fouldji, Mohamed Cissé alias Lion, Famoussa Soumaoro dit Koroko, Abdramane Doumbia alias Song et Sériba Traoré alias Petit Bah La tête, tous poursuivis pour “association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures volontaires, détention et consommation de stupéfiants et détention illégale d’arme à feu”.

De l’arrêt de renvoi, il résulte qu’entre 2015 et 2016, plusieurs personnes ont été victimes de braquage, de jour comme de nuit, dans plusieurs quartiers du district de Bamako, dont l’Hippodrome et Niaréla en commune II.

En effet, le 20 juin 2015 aux environs de 18 heures, plusieurs hommes munis d’armes à feu ont fait irruption dans la quincaillerie d’Ismaïla Doumbia sise à Hamdallaye ACI 2000, l’obligeant à ouvrir son coffre-fort pour y soustraire plusieurs millions de nos francs.

Aussi, le 25 juin 2015 vers 19 heures, des individus, avec des armes à feu, ont pris d’assaut la boutique de vente de Bazin de Mamadou Samir Simpara à Korofina. Dès leur entrée, ils ont commencé à tirer en l’air puis ils ont réussi à emporter 12 millions de Fcfa, du Bazin et un ordinateur. Au cours de cette opération, il y a eu un échange de tirs entre les assaillants et une équipe de police occasionnant des blessures par balle sur l’agent de police Mohamed Coulibaly qui a réussi à identifier Housseyni Niane alias Jumoba, le cerveau de la bande qui a d’ailleurs été reconnu par plusieurs victimes.

Plusieurs cas de  braquages perpétrés par le gang Jumoba

Le 2 juillet 2015, dans la matinée, un individu s’est présenté dans le bureau de change d’Abdoul Salam Sawadogo situé en face des Halles de Bamako en commune VI du district de Bamako sous prétexte de se renseigner sur le taux de change. Puis le petit soir, le même individu est revenu cette fois-ci en compagnie d’autres, tous armés d’armes à feu pour obliger les tenants du bureau à leur remettre tout ce qu’ils avaient comme numéraire et effets personnels. Avant de se retirer, les brigands ont violemment frappé Moussa Doucouré qui n’a eu d’ailleurs aucune difficulté à reconnaitre Ibrahim Traoré alias Dell, après que celui-ci ait été interpelé par les éléments du commissariat de police du 3ème Arrondissement car il a été cité par Housseyni Niane comme un pivot de sa bande.

Le 20 juillet 2015 vers 10 heures, des hommes armés de fusils se sont introduits dans le bureau de change de Fatoumata Diawara sis à Niaréla. Après l’avoir roué de coups, ils se sont emparés de plusieurs millions de Fcfa et des téléphones portables, avant de disparaitre. Celle-ci aussi est parvenue à reconnaitre Housseyni Niane dit Jumabo à la police comme faisant partie de ses assaillants. Au cours de l’attaque, les mêmes individus ont arraché et emporté le sac d’un client du bureau de change, Gaoussou Traoré. Ledit sac contenait du numéraire.

Courant août 2015, le supermarché de Mamadou Doucouré sis à Sotuba a été attaqué par des individus armés qui y ont fait irruption et tiré des coups de feu, brisant des vitres et le blessant au pied par balle, mais face à la grande affluence du lieu, les assaillants se sont enfuis sans rien emporter.

Le 7 août 2015 aux environs de 18 heures, des individus armés de fusils ont réussi à pénétrer au domicile de Sory Sidibé à Djélibougou pour lui soutirer plusieurs millions de francs Cfa.

Le 26 février 2016 vers 18 heures, à N’Golomina, pendant qu’il se faisait transporter en moto par le nommé Mandjou Traoré, employé dans sa société (Ibrahim Sidibé transit-transport), Sory Sidibé a été intercepté par des individus armés de fusils. Au cours de l’attaque, son compagnon Mandjou Traoré s’est enfui, l’abandonnant ainsi seul sur la moto de même que le sac d’argent de son employeur. Ce faisant, les assaillants se sont emparés du sac puis ont tiré des coups de feu sur Sory en le blessant gravement.

Selon l’acte d’accusation, au cours de l’enquête préliminaire, le chef de la bande Housseyni Niane alias Jumoba a déclaré à Sory Sidibé venu lui reprocher de l’avoir inutilement blessé par balle, après lui avoir volé, que c’est plutôt à son employeur et compagnon Mandjou Traoré qu’il devrait s’en prendre. Suite à ces déclarations de Jumoba, les enquêteurs se sont intéressés à Mandjou Traoré qui a fini par être interpelé par la police.

23 millions de Fcfa emportés par la bande

Dans la nuit du 7 au 8 mars 2016 aux environs de 21 heures, le coursier de Mahamadou Diarrisso dit Kissima a été braqué dans le quartier Hippodrome par des individus armés qui lui ont retiré 23 millions de Fcfa en numéraire.

Le commissariat de police du 3ème Arrondissement qui avait reçu plusieurs plaintes relatives à ces braquages a entrepris des recherches qui ont conduit, le 3 février 2016, à l’identification et l’arrestation d’un réparateur de moto, Yacouba Konaté dit Décalé. Ce dernier au domicile duquel deux armes à feu ont été découvertes, a conduit les enquêteurs à Housseyni Niane dit Jumoba, chef présumé de la bande soupçonnée dans les différents braquages. Il sera arrêté à son domicile à Djélibougou en possession d’une arme à feu et du chanvre indien dont la faible quantité indique qu’il était destiné à sa consommation personnelle.

Au cours de l’enquête de police, les noms de Cheick Oumar Touré dit Kobali, Sériba Traoré alias Petitbah la tête, Famoussa Soumaoro dit Koroko, Mohamed Cissé dit Lion, Mohamed Touré dit Fouldji, Samba Diarra alias Samson et Alassane Bathily dit Toun ont été cités comme appartenant à la bande. Toute chose qui a valu à ceux-ci leur interpellation.

Il ressort de l’arrêt de renvoi que suite à l’enquête préliminaire, Housseyni Niane dit Jumoba, Yacouba Konaté dit Décalé, Mandjou Traoré, Cheick Oumar Touré alias Kobali, Mohamed Touré dit Fouldji, Ibrahim Traoré alias Dell, Alassane Bathily dit Toun, Mohamed Cissé dit Lion, Famoussa Soumaoro dit Koroko, Sériba Traoré dit Petitbah la tête et Abdouramane Doumbia ont été inculpés d’association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures volontaires, détention et consommation de stupéfiants et détention illégale d’arme à feu.

Non-lieu partiel prononcé en faveur de cinq inculpés

Sur le non-lieu partiel à suivre, il résulte que les nommés Famoussa Doumbia, Mohamed Cissé, Alassane Bathily, Abdouramane Doumbia et Cheick Oumar Touré dit Kobali inculpés d’association de malfaiteurs et complicité de vol qualifié, de détention illégale d’arme à feu et de consommation de stupéfiants n’ont pas reconnu les faits devant le magistrat instructeur. Ils ont tous affirmé qu’ils ont été contraints à l’enquête préliminaire. Ainsi, à l’analyse des pièces du dossier, il résulte que l’information ne relève aucun élément permettant de conclure à l’appartenance de Cheick Oumar Touré, Mohamed Cissé, Alassane Bathily, Abdouramane Doumbia, Mohamed Touré à la bande.

En effet, aucune des victimes entendues n’accuse l’un des inculpés sus cités. Ainsi, aucun de leurs co-inculpés auxquels ils ont été d’ailleurs confrontés ne les dénonce et aucun objet lié ou provenant des infractions poursuivies n’a non plus été retrouvé sur eux. De ce qui précède, la Chambre d’accusation a estimé qu’il ne résulte pas de l’information des charges suffisantes contre Cheick Oumar Touré dit Kobali, Mohamed Cissé alias Lion, Alassane Bathily dit Toun, Abdouramane Doumbia alias Song, Mohamed Touré dit Fouldji et Famoussa Soumaoro dit Koroko de nature à motiver la saisine d’une juridiction de jugement.

Sur le renvoi devant la Cour d’assises, il ressort que les inculpés Housseyni Niane, Yacouba Konaté, Mandjou Traoré, Ibrahim Traoré, Samba Diarra et Sériba Traoré ont nié catégoriquement les faits devant le magistrat instructeur même s’ils les ont reconnus à l’enquête préliminaire. À l’analyse des pièces de la procédure, la Chambre d’accusation a conclu qu’il existe de nombreux éléments à charge contre eux.

Par conséquent, en ce qui concerne le chef de la bande, Housseyni Niane dit Jumoba, il a été formellement identifié par plusieurs de ses victimes, notamment Sory Sidibé sur qui il a tiré à bout portant, Moussa Doucouré (employé du bureau de change d’Abdoul Salam Sawadogo).

S’agissant de Samba Diarra, armurier de profession, comme par coïncidence a est cité par Jumoba comme l’armurier de la bande qui, à plusieurs reprises, a fourni ou restauré des armes utilisées par la bande pour commettre leurs forfaits.

Deux vols rendus possibles grâce aux renseignements fournis par Mandjou Traoré

En ce qui concerne Mandjou Traoré, il est cité par le chef de la bande, Housseyni Niane, comme celui-là qui a fourni les renseignements qui ont rendu possible les deux vols à mains armés dont son employeur Sory Sidibé a fait l’objet. Aussi, il est établi qu’il était la personne la mieux placée pour savoir que son employeur garde sur lui de l’argent en grande quantité.

S’agissant de Ibrahim Traoré dit Dell, il ressort qu’il est un compagnon fidèle de Jumoba, le chef du gang, aux dires de ce dernier.  Il a été sans ambages reconnu par Moussa Doucouré, employé d’un bureau de change qu’ils ont braqué quelques heures après que Ibrahim Traoré dit Dell soit passé en reconnaissance des lieux.

Quant à Sériba Traoré, à l’analyse, il ressort qu’il a été cité dans plusieurs cas de braquages. Il est également cité par Jumoba comme membre de la bande ayant participé à tous les braquages commis par ladite bande.

À l’issue des débats très houleux de plusieurs heures d’horloge entre le ministère public et les avocats de la défense, la Cour a retenu Housseyni Niane dit Jumoba, Mandjou Traoré et Yacouba Konaté dans les liens de l’accusation en les condamnant à 20 ans d’emprisonnement ferme et à 20 ans d’interdiction de séjour. Quant à Samba Diarra, Ibrahim Traoré dit Dell et Sériba Traoré dit Petitbah la tête, ils ont été acquittés.

             Boubacar PAÏTAO

Source: Aujourd’hui-Mali

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