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Blocus sur Tombouctou: les raisons

Les ressortissants de Tombouctou à Bamako se sont réunis le mardi 5 septembre à la Pyramide du Souvenir pour attirer l’attention des autorités sur la situation sécuritaire de la région. Selon eux, la région vit une situation inédite avec les conséquences sur la vie de la population.

Après s’être reçus par le Premier ministre, le lundi 4 septembre, les ressortissants et les notabilités de Tombouctou se sont réuni le mardi dernier à la Pyramide du souvenir de Bamako.
La réunion était axée essentiellement sur l’insécurité imposée à la région outre le blocus instauré sur ladite localité depuis bientôt un mois. L’objectif de la rencontre était de permettre aux populations de formuler des solutions.
Président de séance, l’ancien Premier ministre Hamed Mohamed Ag HAMANI, pour planter le décor, a affirmé que la rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une préoccupation de l’heure qui touche tous les ressortissants de Tombouctou. Il a rappelé que cette situation prévalait depuis quelque temps. Celle-ci s’illustre par le déplacement massif de la population.
Selon l’ancien député de la région de Tombouctou, El Hadji Baba HAIDARA dit Sandy, l’un des initiateurs de cette rencontre, cet embargo imposé à la région est l’une des conséquences de l’occupation du camp de ber par les forces armées maliennes, après le retrait de la MINUSMA. Ainsi, constatant la réduction de leur zone d’influence, le JNIM et la CMA ne cessent de faire toute sorte de menaces sur la ville des 333 saints.
Ainsi, pour asphyxier la ville, il a expliqué qu’il a été procédé au blocage des principales voies d’accès d’approvisionnement de la ville, singulièrement les axes vers l’Algérie et la Mauritanie. Conséquence : depuis plus de 15 jours, aucun camion ne rentre en ville qui recevait quotidiennement une dizaine.
« La rétention des stocks et surenchérissement des prix des produits de première nécessité a amené la population à subir une inflation jamais vécue sur les prix des produits de consommation », a affirmé Baba HAIDARA en citant par exemple que le prix du carton de pâte alimentaire est passé de 4500 FCFA à 7500 FCFA, presque le double.
Outre ces cas, il a rapporté qu’à cause des restrictions, il y a une rupture de l’approvisionnement en carburant de la ville. Ainsi, à ce jour le litre d’essence est cédé à 2000 FCFA dans la ville de Tombouctou.
A ce rythme, M. HAIDARA alerte sur les effets négatifs de cette situation sur la campagne agricole dont les conséquences pourraient être plus graves alors que les pertes de la campagne précédente ont été énormes pour les paysans.
« La menace continue empêchant aux gens de se déplacer. La menace pèse sur le transport aérien, le seul qui reste. Il devient un risque quand un obus est tombé sur l’aéroport de Tombouctou. Donc, la menace est réelle et les problèmes sont réels », a affirmé M. HAIDARA.
Une situation inédite pour la ville des 333 Saints devenue une ville martyre depuis les événements de 2012. Cependant, selon lui, celle-ci doit être une occasion de trouver des solutions définitives à ce phénomène qui gangrène la région et le nord de notre pays dans son ensemble.
« La paix ne se décrète pas, elle se construit avec tous les acteurs », a-t-il rappelé, soulignant l’implication de tous les acteurs au processus de la paix.
En dépit de l’impatience de la population, Baba HAIDARA a salué les efforts et les sacrifices des FAMa pour la sécurité et la protection des habitants de la localité.
« La récupération de Ber est un acte fort et symbolique, il faut que cela continue. Le Mali doit retourner au Mali », a déclaré l’ancien député Sandy.
Il a également appelé à l’union sacrée des habitants de la région afin que « personne, ni les pseudo musulmans ni les apprentis sorciers politiques ni les courtisans encore moins les séparatistes puissent nous diviser ».
Au-delà de la ville de Tombouctou, les localités comme Goundam, Gourma Rharous vivent les calvaires où le déplacement entre les communes est devenu très dangereux affectant ainsi les foires hebdomadaires, qui sont l’opportunité pour les habitants de s’approvisionner.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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