15 morts, 2 blessés et des dégâts matériels importants, c’est le bilan officiel (provisoire) de l’inondation survenue à Bamako hier jeudi 16 mai entre 03h30 à 9 heures du matin. Cela a de quoi choquer, car à voir de près, les inondations dans la capitale malienne sont la résultante d’une faute collective.
En effet, Bamako est sale et il suffit de quelques gouttes de pluie pour s’en rendre désagréablement compte. Eaux de ruissellement non évacuées, canalisations obstruées, eaux des fosses septiques usées et nauséabondes qui remontent à la surface etc. Tout y passe entraînant des embouteillages à n’en plus finir, des voies impraticables avec leur lot de sauve-qui-peut; chacun cherche sa propre solution pour se dégager et s’ensuivent disputes et accrochages. Tout le monde est responsable : de l’illettré au plus grand intellectuel qui se vante d’être civilisé mais qui ne manque pas d’apporter sa touche coupable infime qu’elle soit en jetant dans la rue, un paquet vide de cigarette, une canette vide, un sachet usé…
Chacun oublie que si tout le monde fait comme lui et considère le geste comme anodin, ce sont des millions d’ordures plastiques qui vont grossir, dans les canalisations, les tonnes de déchets solides qui empêchent toute évacuation des eaux. Ces déchets solides introduits depuis les habitations dans les canalisations domestiques sont la cause des nombreuses petites et grandes inondations pour lesquels nous subissons tous les conséquences de manière directe ou indirecte.
Les autorités se limitent à un curage à deux (2) ou trois (3) mois de l’hivernage et encore, et le reste de l’année elles restent impassibles aux raisons du remplissage, aucune mesure conservatoire n’est prise, le sable et les ordures excavés sont laissés à la périphérie ou sont enlevés bien après qu’une bonne partie soit réintroduite dans les canaux. Le laxisme des autorités en matière d’urbanisation est patent.
Constructions anarchiques et système d’assainissement inadéquat ou entravé (bouché par des constructions ou des ordures ménagères) sont aussi des causes des inondations mortelles dans la capitale malienne. Il ne faut pas se leurrer, le développement est le palier supérieur d’une série d’escaliers et chaque citoyen doit participer à la construction belle et solide de la marche qui correspond à sa période de vie afin qu’un autre puisse y poser les pieds avec assurance pour construire la marche suivante.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain