Le procès de Bakary Togola, ancien président de la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton du Mali, a repris ce lundi 19 août 2024 à la Cour d’appel de Bamako. Il marque le début d’une série d’audiences qui s’étendront jusqu’au 30 août. Cette première journée a été marquée par des débats houleux entre le ministère public et la défense.
Le procès de Bakary Togola, figure emblématique du secteur cotonnier malien, s’est ouvert dans un climat très tendu. Dès le début des débats, une requête émanant du ministère public a suscité la polémique. Celui-ci, a en effet demandé le retrait de l’avocat principal de l’accusé, invoquant un conflit d’intérêt lié à son rôle de conseiller juridique auprès de la Confédération en 2013. Pour sa défense, l’avocat a souligné que ces faits remontent à plus de dix ans et qu’il n’était pas au Mali au moment de l’éclatement de l’affaire.
La défense a également tenté d’obtenir une requalification des faits reprochés à Bakary Togola. Selon ses avocats, les accusations d’« atteinte aux biens publics » devraient être reformulées en « atteinte aux biens sociaux », arguant que l’argent en question appartient aux membres de la coopération, et non à l’État. Cependant, le ministère public a fermement contesté cette interprétation, rappelant que l’État dispose d’un droit de regard sur la gestion des fonds de la Confédération, comme stipulé dans ses règlements intérieurs.
Ces différentes requêtes ont finalement été rejetées par la cour. Lors de sa comparution devant les juges de la Cour ce lundi, Bakary Togola a nié toutes les accusations portées contre lui. « Je ne reconnais pas les faits. Je n’ai jamais détourné 1 franc de l’État. L’argent dont on m’accuse ne provient pas de l’État, mais bien de la confédération fondée par les cotonculteurs », a-t-il affirmé.
Le procès s’annonce donc complexe avec des positions radicalement opposées qui promettent des échanges intenses tout au long de ces deux semaines d’audience.
Dadji dite Rokia Diarra, Stagiaire/ bamakomatin.com